Sissi, comme tu le vois, je n'ai pas eu envie de te répondre tout de suite. J'ai l'impression que tu ne m'as pas comprise, que j'ai répété des choses sur ce fil plusieurs fois et que tu ne les as pas comprise.
Je ne reproche pas tes conseils et ton intérêt certain pour les autres, j'en suis touchée, crois moi. Seulement là , j'arrive plus à apprécier.
Non je ne vais pas faire de régime, ni retourner voir une nutritionniste. Je ne vais pas forcer les choses. Parce que depuis que j'ai rencontré le Dr C et pour la première fois de ma vie, j'ai été en face de quelqu'un qui a compris contre quoi je me battais et pourquoi je n'avais plus de solution. Je me suis retrouvée face à quelqu'un qui m'a prise en charge en m'expliquant très bien le principe de sa thérapie. Je savais dans quoi je me lançais et j'en étais très contente.
Je pèse presque 150kg Irène, j'ai fais des centaines de régime, vu des diététiciennes, des nutritionnistes, j'ai été placé dans trois centres médicaux différent, en CE2, en CM2 et en 3ème. J'ai essayé, j'ai assez essayée et assez subit la douleur que ça m'infligeait de manger des choses que je n'aimais pas, de les manger en grosse quantité en espérant que ça me soulagerait.
Je pesais 104 kg à 14 ans. Et j'ai tout essayé, jusqu'à l'année dernière, ou j'ai voulu faire ce que jamais j'aurais cru accepter de faire. J'ai voulu tricher et me faire opérer.
Et heureusement que j'ai rencontré le Dr C ! Sans lui, je serais déjà passé sur le billard.
Je vais donc ce soir expliqué clairement pourquoi il m'a soulagé quand je l'ai vu la première fois, pourquoi son discours m'a plu.
Il a dit, si on se lance, à partir d'aujourd'hui, plus de régime, plus question d'opération, plus de privation, plus de culpabilité. Tu manges ce que tu veux, quand tu veux, où tu veux, de la façon dont tu veux. L'idée c'était de ne plus se forcer à manger ces vrais repas que je n'aimais pas, de ne pas me forcer à manger un plat de légume si j'en voulais pas.
Pourquoi ? Sa théorie : le plaisir gustatif c'est le miroir des besoins de ton corps, si tu l'écoutes vraiment, ton palais ne trouvera plus un aliment bon quand ton corps aura eu sa dose. L'idée c'est que la maladie brouille ce message. Et que la faim du ventre, du à un estomac un peu torturé pendant des années, peut passé, avec des astuces et que ce n'est pas elle qu'il faut écouter. Mais la faim du goût.
Ce jour là il m'a dit "quel est ton plat favori?" et moi "le gigot d'agneau avec du gratin dauphinois". Manges en si tu en veux vraiment. A l'heure que tu veux. Mieux vaut manger quelque chose que tu adores et qui va te procurer un réel plaisir que de te remplir bêtement avec quelque chose que tu n'aimes pas et qui ne te fait pas envie.
J'ai mis un moment à appréhender la chose. Au début, je me suis complètement lâchée. Puis, progressivement, j'ai remarqué que les quantités baissaient. Pourquoi ? J'avais pris l'habitude de manger caché, et souvent de manger jusqu'à un état de presque "planage" comme je lui expliquais. Ce moment où j'avais tellement manger que tout mon corps semblait comme dans un état second, comme si mes muscles étaient tout mou, comme si j'étais assise sur un petit nuage tout moelleux. J'ai comparé ça à un bon pétard même je me souviens.
Ce besoin là que j'avais, est partit en quelques semaines de thérapie. Et je n'avais pas commencé le baclo. Tout à coup, je profitais plus sereinement et sans me cacher de chose que j'aimais. J'ai commencé à ne manger plus que ce qui me faisait plaisir.
Alors oui, j'ai pris du poids, après avoir commencé le baclo, jusqu'à encore il y a peu. Mais non, la thérapie n'est pas inutile, et non le baclo n'est pas forcément la solution. Mon psy a eu des patientes qui s'en sont très bien sortis sans traitement. Peut être que ça dépend des gens simplement...
Et tu sais, avant de le rencontrer ce psy, j'avais totalement renoncé. Pourquoi ? Parce que tout le monde, médecins, proches, mêmes des inconnus, sont tous venus me dire qu'ils avaient une solution pour moi. Que la seule solution c'était de manger comme ci et comme ça, de faire ci et ça. Toutes ces merdes que je ne peux plus entendre à propos de vie saine, alimentation équilibrée et hygiène de vie. J'ai fait une overdose, parce que ce discours, je l'entend depuis que j'ai 5 ans, et à l'époque, j'étais pas grosse. Aujourd'hui je l'admet, on pourrait venir me traiter de grosse, mais à l'époque, je le méritais pas.
Tu ne vois pas? Je suis allergique à ce discours et pourtant, j'arrive à admettre que oui il y a des gens qui prennent réellement du plaisir à manger comme ça, autant que moi j'aime manger un gratin dauphinois ou une calzone.
Ce discours là a fait ce que je suis maintenant, parce que, quand j'étais enfant tout le monde me surveillait à table et on me disait "non, c'est pas bon pour toi ça" et moi je comprenais pas pourquoi "ça" c'était bon pour les autres et pas pour moi.
Ce discours m'a oppressé et m'oppresse toujours.
Je crois en mon psy, je suis d'accord avec sa théorie et son discours. C'est lui le premier qui m'a donné de l'espoir, qui m'a dit que j'étais malade, et non pas faible. Et je rappelle aussi que c'est lui, au bout de trois mois de thérapie qui a vu que je perdais pied et a lancé le traitement au baclo. Il est parfois à l'ouest, parfois trop franc, parfois méchant sans même s'en rendre compte. Mais il sait se réjouir aussi pour mes petites victoires.
Alors voilà , Irène, ne le prends pas personnellement, je t'adore et j'aime aussi ton engagement ici et auprès de moi. Mais s'il te plait, plus de "la thérapie ne guérit pas" et surtout plus de discours pro alimentation équilibré et saine.
La vie je veux la vivre, pas la brider. Et accepter que j'ai un problème, voir que c'est une maladie, et me soigner, c'est déjà un grand pas. Mais tu sais, je me connais, j'arrêterais pas d'être épicurienne même quand je ferais plus de crise.
D'ailleurs, je voulais pas trop en parler parce que je voulais attendre un peu, mais je crois que les choses sont entrains de changer, pas totalement, mais depuis quelques jours, je suis plus détendu avec la nourriture, plus longuement hésitante avant de manger, parfois même j'oublie que j'avais eu envie y'a une heure. C'est pas encore ça, ça déplace simplement les choses, ça les amoindrit. Mais pour la première fois depuis le début du traitement, je sens un changement. Et mon psy a su s'en réjouir, et il pense aussi, comme moi, que j'ai raison de ne pas m'emballer trop vite et de laisser venir la suite.
Mais ça m'a prouver en tout cas que je n'avais pas besoin de repousser, en forçant, la crise. J'ai juste... prit mon temps, à chaque fois, comme je l'avais travaillé avec lui, de me demander ce dont j'avais envie, ce qui me ferait plaisir, et parfois juste le fait d'y réfléchir, j'arrivais à attendre, à oublier un moment. Mais j'ai toujours finit par manger pour l'instant.
C'est pas vraiment comme ça que je voulais dire les choses, je sais pas, je suis un peu à l'ouest. Je suis à 180 et les acouphènes sont bien revenus, j'ai mal partout dans la nuque jusqu'en bas du dos tellement mes muscles sont dur, et j'ai un peu du mal à lisser mes pensés pour les ordonnés, j'oublis des choses, je lache des petits objets sans même m'en rendre compte aussi parfois. J'augmenterais lundi prochain, d'ici là ce sera peut être passé.
Je vous embrasse, prenez tous bien soin de vous et profiter aussi de la belle période de pré noel, j'ai toujours trouvé ça magique
