Nouveau sujet Répondre Imprimer Syndication RSS 2.0

Meilleurs voeux... bilan après 1 an de Baclo à haute dose

Membre
Avatar de Ginaddict
  • Messages : 12
  • Inscrit : 27 Octobre 2012
  Lien vers ce message 31 Décembre 2013, 21:21
Bon réveillon,

Un premier bilan après 1 an de Baclo à haute dose, avec de si bonnes nouvelles que je voulais les partager avec vous en cette veille de nouvelle année ; j’ai découvert le Baclo sur ce forum…

Ce n’est que mon expérience, elle n’est pas transposable, j’espère qu’elle vous donnera de l’espoir.

Elle en choquera certain, tant pis… La vraie morale de cette histoire c’est que je vais pouvoir me reconstruire une vie d’abstinent néanmoins bon vivant, fonder une famille, vivre longtemps et avoir beaucoup d’enfants… je n’étais pas un saint, et je ne suis pas devenu avec le Baclo, est-ce sa faute ?

*************

Je suis à 400 mg, c’est pour cela que je n’ai pas le « droit » de me proclamer complètement guéri ; des fous pourraient m’interdire l’accès à mon Baclo ou que sais-je, mon organisme pourrait devenir intolérant, les effets secondaires revenir ?

Mais dans la tête je le suis, et je vais descendre « pour la bonne tenue des dossiers », car :

1) j’ai rajeuni de 20 ans et je n’ai jamais été en aussi bonne santé… je n’ai plus aucun effet secondaire, donc 400 mg ne constitue plus qu’un chiffre abstrait pour moi !

2) je suis abstinent sans aucun effort. Et pour autant, je n’hésite pas à boire 1 ou 2 verres avec des amis… je ne me limite pas, si j’en avais envie, j’en prendrais 15, mais voilà : je n’ai pas envie…

3) je commence à construire une vie amoureuse, sociale (hors soirées entre alcooliques extrêmes) et professionnelle ; depuis 20 ans je n’avais qu’une vie professionnelle, et encore tumultueuse.

4) d’autres personnes boivent dans mon entourage, et cela ne m’a pas gêné

Mon exemple, hélas, ne les a pas encore inspirées… par conséquent, j’ai tous les alcools du monde à la maison, et je n’en prends jamais, même en cas de déprime… j’en achète même pour eux quand ils me le demandent, il n’y a rien de pire que de dire à un alcoolique qu’il doit limiter sa consommation, si, l’y contraindre bêtement !

5) je n’ai pas fait une croix sur ma vie d’avant, mes amis d’avant, etc. je continue à fréquenter les soirées très alcoolisées, et sans aucun effort je ne me laisse pas entraîner !

Je ne voulais pas devenir un « pisse-froid » et j’y ai réussi ; effacer 20 ans de ma vie juste… comme ça… était inconcevable.

J’avoue que j’y prends moins de plaisir. Il est fatigant de converser avec un aréopage ivre mort lorsqu’on est sobre… au moins, cela m’apprend à ne pas juger, j’étais comme eux, pire sans doute, il y a un an.

Je pourrai rajouter 1000 points, je le ferai un jour, quand je ne serai plus à 400 mg.

Quelques autres points intéressants :

1) je n’ai jamais fait aucun effort, je ne cherchais pas à devenir abstinent ; j’aime l’ivresse, et finalement, j’ai eu de la chance de croiser l’alcool plutôt qu’autre chose. Je voulais juste arrêter de trembler les jours où j’étais contraint d’être abstinent… le miracle est venu TOUT SEUL, presque contre ma volonté !... je ne sais pas si l’effet joue pour tout le monde aussi facilement ?... je ne dis pas cela pour faire des envieux, fanfaronner bêtement, je dis cela pour donner de l’espoir à ceux qui souffrent des effets secondaires !!!!

J’ai d’ailleurs commencé mon traitement en continuant à boire sans état d’âme, ni retenue. J’ai arrêté vraiment d’un coup ; il y a eu des effets secondaires terribles d’ailleurs, mais seulement passagers, réversibles ; maintenant je rigole de cette brève période de bascule, ce sera un grand souvenir… et puis, je n’avais pas suivi les conseils de mon médecin, tant pis pour moi !...

2) certes les effets secondaires sont exaspérants, mais ils ne sont rien à côté de ceux de l’alcool à haute dose (je buvais parfois plus qu’une bouteille de gin la nuit, sans compter tout le reste), alors le jeu en vaut la chandelle, vraiment !

3) j’ai eu parfois très peur, problème de libido, de reprise de poids… mais j’ai su intégrer cette équation simple : à quoi cela sert d’être svelte et puissant, si l’on est seul ?... alors, il faut toujours se dire que les effets secondaires sont transitoires, enfin ils l’ont été pour moi.

Je terminerai par une conclusion dont je ne sais pas si elle est positive ou négative :

Le chemin est beaucoup plus facile qu’on ne se l’imagine, pour moi il s’est tracé tout seul, sans aucun effort… juste celui de souffrir un peu, finalement très peu à côté de la souffrance liée à l’alcool.

Au bout du chemin, il y a une autre vie, et c’est bien plus grisant que l’ivresse alcoolique, mille fois plus… mais tout n’est pas rose, loin de là : je découvre que j’ai gâché 20 ans de ma vie et que le Baclo ne me les rendra pas et que c’est bien dommage !

Mais est-ce qu’on lui demande cela ?

Très bonne année un peu en avance.
 
M
Avatar de M
  Lien vers ce message 31 Décembre 2013, 21:26
Merci d'avoir pris le temps de passer par ici. Merci pour ce message si positif.

Félicitation pour ta réussite, ta nouvelle vie, tes projets...
Je te souhaite donc une nouvelle année de reconstruction, et plein de bonnes surprises au bout! :fsb2_wink:
 
Hors ligne svp
Membre
Avatar de svp
  • Messages : 437
  • Inscrit : 19 Juillet 2013
  Lien vers ce message 31 Décembre 2013, 22:06
merci pour ton message et le temps que tu as passé pour l'écrire. C'est rassurant.
bonne année à toi


Je t'aime mon amour, reste avec moi je t'en prie... Et il est resté avec moi. Il ne boit plus depuis mi-février
 
Membre
Avatar de Célestin
  • Messages : 1865
  • Inscrit : 09 Mars 2011
  Lien vers ce message 31 Décembre 2013, 22:11
Bonjour,

Très fort témoignage plein d'entrain !

Et cependant comme toi, il m'a été particulièrement désagréable de découvrir soudain la tête claire le gâchis passé.
Barf, c'est comme on dit, un deuil à faire.

Bonne continuation, n'hésite pas à repasser !


Libéré en octobre 2010 à 150 mg aujourd'hui à 40xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxLe baclofène en clair : un exposé de BeaurepairexxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxMon parcours
 
gad
Avatar de M
  Lien vers ce message 01 Janvier 2014, 8:30
Salut

Merci pour ton témoignage.

Si tu as quelques minutes je pense qu'il serait bie, que tu parles un peu plus de tes ES, pour que la description de ton parcours soit complète et aide certains à franchir le cap difficile parfois.


En tout cas félicitations pour ton indifférence.

À bientôt
 
Membre
Avatar de Ginaddict
  • Messages : 12
  • Inscrit : 27 Octobre 2012
  Lien vers ce message 01 Janvier 2014, 11:34
Salut

Merci pour ton témoignage.

Si tu as quelques minutes je pense qu'il serait bie, que tu parles un peu plus de tes ES, pour que la description de ton parcours soit complète et aide certains à franchir le cap difficile parfois.


En tout cas félicitations pour ton indifférence.

À bientôt


Bonjour,

Mes ES "normaux" on va dire, étaient les mêmes que tout le monde : trouble du sommeil, etc.

J'avais aussi, plus rare je crois, de l'ivresse accélérée, car je prenais de la haute dose du baclo avec de l'alcool.

J'ai eu un effet très étrange et non documenté lors de l'arrêt brutal et total de l'alcool. Je me suis retrouvé aux urgences suite à des tremblements effroyables, des hallucinations, une perte totale du sommeil, etc.

Avec du valium (je crois ?) on a évité le pire. Après j'ai pris des AD (Efflexor) à 75 mg, puis 37,5 mg et je vais progressivement les arrêter. Les premiers AD étaient liés aux problèmes d'arrêt d'alcool. Pour les autres c'est plus complexe et il vaut mieux ne pas en parler ici.

J'appelle tout cela un delirium tremens. Les urgences ont refusé cette étiquette. Mon médecin traitant ne s'est pas prononcé faute d'avoir le moindre élément.

J'ai précisé ce point à votre demande mais 1/ les médecins n'ont jamais qualifié cela de Delirium tremens, c'est ma qualification 2/ je consommais énormément d'alcool avant le baclo et pendant longtemps (20 ans ; avec une accélération les 2 ou 3 dernières années) 3/ je consommais encore de l'alcool sous baclo 4/ le "problème" est intervenu après une série de fêtes très arrosées puis l'arrêt soudain 5/ il est peut être lié à d'autres facteurs qui n'ont aucun rapport avec l'alcool 6/ il n'y a aucun séquelle et j'en garde (maintenant) un bon souvenir... c'était la porte de passage vers autre chose...

Je le raconterai un jour tellement la réaction des urgences étaient inhumaines et digne d'un film de science fiction... mais je propose de ne pas polluer le débat sur le baclo avec ce sujet. C'est mon expérience personnelle et le seul rapport avec le baclo c'est que je n'aurais pas pu arrêter de boire d'une seconde sur l'autre sans lui.

Enfin, mon médecin avait pressenti un risque éventuel de problème dans mon cas et me pressait de prendre des AD. Je ne l'ai pas écouté.

La seule conclusion générale de mon expérience : Ecoutez votre médecin (si c'est un bon), il sait mieux que vous :-)
 
gad
Avatar de M
  Lien vers ce message 01 Janvier 2014, 11:49
Ça ressemble effectivement à un DT ...

Tiens si tu veux un témoignage sur les urgences fais un saut sur le fil de DpraV, dans les toutes dernières pages ...

Je pense que le tien sera du même ordre , tu nous diras.

Dans tous les cas félicitations pour ton indifférence là est bien le principal.
Message édité 1 fois, dernière édition par , 01 Janvier 2014, 11:50  
 
Membre
Avatar de Célestin
  • Messages : 1865
  • Inscrit : 09 Mars 2011
  Lien vers ce message 01 Janvier 2014, 12:03
Bonjour,

C'est curieux, si l'hôpital n'a pas diagnosiqué un DT, alors qu'ont ils diagnostiqué et à quelles causes ont-ils imputé ton état ?

Par ailleurs, au-delà du baclofène, il est intéressant de connaître les "soins alcoologiques" tels qu'ils se pratiquent dans la vraie vie ; donc n'hésite pas à prendre le temps de nous raconter ce séjour aux urgences.

Si cela peut t'inspirer, le témoignage dont fait état Gaday se trouve dans ce post => http://forum.baclofene.org/ind...=280534#p280534

Bravo pour ta guérison.
Message édité 1 fois, dernière édition par Célestin, 01 Janvier 2014, 12:04  

Libéré en octobre 2010 à 150 mg aujourd'hui à 40xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxLe baclofène en clair : un exposé de BeaurepairexxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxMon parcours
 
Membre
Avatar de Catherine
  • Age : 57 ans
  • Messages : 1625
  • Inscrit : 07 Aout 2013
  Lien vers ce message 01 Janvier 2014, 12:16
bonjour

merci pour ce témoignage qui donne de l'espoir à tous
surtout que tu es à une dose élevée

moi aussi j'ai bu jusqu'à la veille de mon indifférence
et le lendemain plus envie, comme cela, surprenant

je regardais la bouteille que j'avais acheté
et je n'avais pas envie de là boire
elle est restée là 3 mois
et a été bu finalement à noël
avec ma famille

j'ai quelques questions
cela fait donc 1 an que tu es indifférent?
pourquoi ne pas avoir commencer la descente?
quand comptes tu là faire?
et comment?

biz


semer des cailloux à la manière du Petit Poucet comme autant d'étoiles, guides dans la nuit !
indifférente le 04.11.2013 à 130mg + 10 pour me rassurer!
zéro baclo depuis mars 2015
tout va bien !!!
 
Membre
Avatar de Alien
  • Messages : 164
  • Inscrit : 24 Avril 2012
  Lien vers ce message 01 Janvier 2014, 12:28
C'est apparemment du DT, j'en ai fait aussi, mais chez moi, en me soignant avec les moyens du bord.
J'en avais oublié les propriétés du valium, à l'époque ... et de toute manière j'étais trop peureux, trop inconscient et surtout trop honteux pour appeler un médecin.

Tu a eu affaire à de "drôles" de médecins, donc tu as sans doute eu droit à un "drôle" de diagnostic.
N'empêche que je serais curieux d'en savoir un petit peu plus.

Ton témoignage, dans lequel je me reconnais est impressionnant, le mien le serait aussi, quoique légèrement différent, mais sans le baclo, je ne serais peut-être même plus de ce monde.
Pour ma part, je n'ai pas choisi l'abstinence, mais la liberté, et c'est pleinement réussi.
Je l'ai fait à petites doses, 90mg, maintenant 60.

Je reconnais que sans ce médicament cela aurait été inconcevable.

Oui, le jeu en vaut vraiment la chandelle !!!

Edit : on peut témoigner ici : http://www.meamedica.fr/muscles-squelette-myorelaxant/baclofene
Message édité 1 fois, dernière édition par Alien, 01 Janvier 2014, 12:36  

Ils ont souffert, ils ont appris.
Zéro baclo.
 
Membre
Avatar de Meliane
  • Age : 44 ans
  • Messages : 3273
  • Inscrit : 11 Avril 2011
  Lien vers ce message 01 Janvier 2014, 12:36
Ça ressemble fort à un DT, effectivement.

Ravie que tu sois sorti d'affaire, et de voir tant d’enthousiasme et de motivation !

Une bonne année pour toi ;) .


"Au début, on croit mourir à chaque blessure. On met un point d'honneur à souffrir tout son soûl. Et puis on s'habitue à endurer n'importe quoi et à survivre à tout prix".
Virginie Despentes.
 
Membre
Avatar de Catherine
  • Age : 57 ans
  • Messages : 1625
  • Inscrit : 07 Aout 2013
  Lien vers ce message 01 Janvier 2014, 12:38
je viens de lire les réponses à mes questions
sur le fil questionnaire posologie bacloféne

bonne descente en février alors
si tu pouvais venier témoigner de ta descente ici
cela serait bien

biz


semer des cailloux à la manière du Petit Poucet comme autant d'étoiles, guides dans la nuit !
indifférente le 04.11.2013 à 130mg + 10 pour me rassurer!
zéro baclo depuis mars 2015
tout va bien !!!
 
Membre
Avatar de Ginaddict
  • Messages : 12
  • Inscrit : 27 Octobre 2012
  Lien vers ce message 01 Janvier 2014, 13:08
Bonjour,

C'est curieux, si l'hôpital n'a pas diagnosiqué un DT, alors qu'ont ils diagnostiqué et à quelles causes ont-ils imputé ton état ?

Par ailleurs, au-delà du baclofène, il est intéressant de connaître les "soins alcoologiques" tels qu'ils se pratiquent dans la vraie vie ; donc n'hésite pas à prendre le temps de nous raconter ce séjour aux urgences.

Si cela peut t'inspirer, le témoignage dont fait état Gaday se trouve dans ce post => http://forum.baclofene.org/ind...=280534#p280534

Bravo pour ta guérison.



Même cause, même effets... même témoignage... en beaucoup plus soft : ma vie n'a jamais été en danger.

Je me lance. Je ne relirai pas tant pis... je voulais en faire un truc comique, je le ferai, plus tard.

3 jours très alcoolisés, c'était mon anniversaire et je n'avais aucune obligation professionnelle.

3è jours, au milieu de la nuit : la "grâce divine" :-) je n'ai plus envie de gin, comme ça, d'un verre sur l'autre.

Je me force un peu... ce n'est pas un petit médicament qui va me dicter ma volonté quand même... je n'ai demandé à être abstinent...

Rien à faire... cela ne passe pas... ce n'est pas du dégoût, une envie de vomir, etc. rien de tout ça, je pouvais même sentir le verre, goûter l'alcool (ce qu'on ne peut pas faire quand on a vraiment trop bu)... je n'avais pas envie simplement.

Alors j'arrête... je me dis : je hais les intégristes anti-alcooliques, je ne vais pas devenir aussi stupide qu'eux et me transformer en intégriste pro-alcoolique...

Je dors... je suis ivre, donc sans problème.

Je me lève, vers 13 h, et j'ouvre ma bouteille de crémant de Loire, comme tous les jours pour le petit déj ; Churchill avait du champagne lui, mais je n'ai pas les moyens.

Cela ne me dégoûte pas, mais j'ai pas envie, elle repart au frigo tandis que je bois un coca 0 (ce que je mets dans le gin normalement).

Bonne journée... tout va bien et je ne tremble pas !... bravo pour le baclo, une fois encore ; j'avais pris le baclo pour cela, ne pas trembler en cas d'abstinence. Avant le baclo, je tremblais après 5 ou 6 heures sans alcool.

Je vais acheter gin, vin, crémant, etc. pour ne pas risquer de manquer ; on ne sait jamais !

Je dîne : coca 0... je ne me force pas.

Je travaille tard, je suis super créatif... hyper content... je n'arrive pas à dormir, mais je suis tellement productif que ce n'est pas gênant.

Je dors de moins en moins, puis plus du tout.

J'ai des hallucinations.

Je commence à trembler un peu, beaucoup, énormément... comme jamais.

je ne tiens plus en place, je me cogne dans mon lit... je ne tiens plus sur une chaise... je dois tourner en rond.

Je prends deux verres de gin purs, il passe... je m'achète quelques heures de sommeil... je ne recommence plus... je ne voulais pas devenir abstinent, mais je ne veux pas être forcé à boire de l'alcool, c'est pour cela que j'ai pris du baclo... donc je vais attendre sobre, on verra après !

Et cela dure 1, 2 ou 3 jours... j'ai perdu la chronologie des événements et j'étais seul chez moi au départ ; bien sûr je n'ai averti personne... j'avais honte de dire que je ne buvais plus.... VOUS NE REVEZ PAS !

Ma mère passe chez moi, elle est effrayée et me demande d'aller aux urgences.

J'envisage d'abord une autre solution.

Mon médecin m'avait proposé de prendre des AD quand il m'a porté à 400 mg, j'ai refusé, il m'a fait l'ordonnance : à toutes fins utiles.

Je cherche l'ordonnance, je la trouve. On est un jour férié, je vais devoir aller à la pharmacie des champs dans cet état, pas gagné... envoyer ma mère ?... mais elle préférait que j'aille aux urgences.

Je me dis : de toutes façons, est-ce que je peux commencer des AD dans cette état et stopper un DT, car je suis persuadé que c'en est un ; je ne sais pas vraiment ce que c'est, j'ai juste compris dans le livre d'Olivier que ce c'était dangereux !

Mais on ne fait de DT sous Baclo, non ?... je ne sais pas.

J'essaie de joindre mon toubib, il est à l'étranger. Il me laisse son mail dans ses cas là. Je ne suis pas en état d'utiliser mon PC. Et puis il ne va pas répondre à mon mail dans les 30s et là ça devient vraiment une urgence.

Je décide de partir seul aux urgences, ma mère est veille, je n'ai pas d'autres parents et pas de petite copine évidemment (qui en a avec une telle consommation d'alcool ?) ; je promet, j'appellerai... Un taxi accepte de me prendre dans mon état.

J'arrive à Ambroise Paré, j'avais choisi, il n'est pas très loin de chez moi, les urgences ne sont pas bondées en général et c'est un bon hopital pour les pathologies des braves gens...

J'attends en tournant en rond. La police amène des "clients" toutes les 5 minutes, ils passent devant, les pompiers aussi, pareils...

Même les bobos passent devant moi... je ne suis pas un cas urgence... juste un poivrot égaré... je pense quelle erreur : je suis peut être entrain de mourir devant le box où l'on trie les patients... quelle ironie... tant pis.

On me fait entrer, enfin.

Il y a un médecin derrière un PC et une infirmière.

Elle arrive à me faire allonger sur la table d'examen, moi j'arrive à délivrer un discours assez cohérent : sobre, pas dormi, etc.

Le médecin hurle : il ne voit pas mon taux d'alcoolémie sur son écran.

L'infirmière : je ne l'ai pas pris, vous avez bien vu... il a dit ne pas boire depuis longtemps...

Et vous croyez un poivrot vous ?

Elle le prend... résultat : 0 !

Il hurle : vous ne savez pas utilisez le matériel, ou alors il ne fonctionne pas, rien ne marche ici !

Il me fait souffler lui-même dans l'éthylomètre, me rudoie, soufflez bien et ce ne sera pas 0... je souffle bien et c'est 0...

Bon bon... je vous avais mal jugé, vous êtes bien un de ces furieux qui prends du baclo.

Prenez un de ces cachets (je pense que c'était du valium) et allez dans la salle d'attente, dans 30' je vous en donnerai un autre, puis d'autre et ce soir vous serez chez vous !

Mais est-ce que je suis en train de faire un DT ?

Ne racontez pas n'importe quoi... vous êtes stressé et alcoolique qui n'a pas bu... voilà tout.

Je vais dans la salle, les sièges sont faits pour qu'on ne puisse pas s'y coucher... je m'endors et je tombe par terre.

Je me relève... et je tourne en rond, je vais fumer dehors, heureusement on peut. J'appelle ma mère.

Le cachet fait son effet, je tremble moins...

J'ai de plus en plus sommeil.

Je finis par trouver un meuble à côté d'un siège qui me permet de dormir à peu près, je ne veux pas me coucher par terre comme un clodo.

Ils avaient des lits provisoires dans un couloir, mais pas pour moi !

Vers 16h, ils estiment que je suis prêt pour rentrer.

Je dis mais cela va recommencer dans quelques heures !

Vous n'avez pas de médicaments ??? si, juste du baclo, cela ne suffit pas.

Comment vous faisiez avant ?... je buvais... ils n'osent pas dire : et bien continuez plutôt que de venir nous emmerder, mais ils le pensent très fort !!!!

Et votre médecin ?... le fou qui vous prescrit cela ?... il est à l'étranger.

Un autre ? je n'en connais pas et c'est férié aujourd'hui...

Je vois... vous devez voir un médecin... re-attente (courte cette fois).

On me conduit chez un médecin (quel spécialité au fait ?), il ne veut pas me voir.

Re-attente, le psy est forcé de me recevoir... mais il ne veut pas.

Le médecin/interne? "trieur" de l'entrée (je ne sais pas comment cela s'appelle), le pas sympa qui engueulait son assistante parce que je n'étais pas ivre, m'accompagne au bureau du psy.

Il entre seul et porte fermé, le psy ne veut pas me parler...

Il ressort avec une ordonnance : on va à la pharmacie de l'hosto et on me donne des médocs à prendre pendant quelques jours (je ne sais même plus ce que c'est, j'ai tout perdu de cette période).

Je les prends pendant 2 jours, je suis lymphatique, mais je ne tremble pas et je peux dormir.

Mon médecin revient, me répond en urgence. Il me dit de prendre les AD qu'il m'avait prescrit.

Je bascule de l'un à l'autre.

Je pense que je vais bien, mais je suis traumatisé par ce que je viens de vivre.

Je glande 3 semaines chez moi ; je reporte toutes mes obligations professionnelles... et je continue de ne pas boire. Et je dors de mieux en mieux.

Un matin je me rends à l'évidence : je suis complètement guéri... c'était ma porte... pas avenante comme porte !

Je sors de chez moi, je travaille... une semaine après une amie m'invite à déjeuner, je prends un verre de rosé - j'ose et oui... - un autre... et pas d'autre, je n'ai plus envie...

Je suis vraiment guéri...

Maintenant j'en rigole, j'en ferai une histoire, un livre, une nouvelle, que sais-je... un jour.

Je ne relis pas... ce sera un témoignage "brut de décoffrage". Je ne vais pas y passer la journée, je suis pressé ce jour de l'an, je n'ai pas de gin à boire, je dois emmener mon chien se promener au jardin... après on verra !.. je voulais le dire plus tard, vous m'avez donné l'envie de le dire maintenant.

Très bonne année.
 
Membre
Avatar de Catherine
  • Age : 57 ans
  • Messages : 1625
  • Inscrit : 07 Aout 2013
  Lien vers ce message 01 Janvier 2014, 13:17
au plaisir de te relire

bonne année à toi aussi
biz


semer des cailloux à la manière du Petit Poucet comme autant d'étoiles, guides dans la nuit !
indifférente le 04.11.2013 à 130mg + 10 pour me rassurer!
zéro baclo depuis mars 2015
tout va bien !!!
 
Administrateur
Avatar de Sylvie
  • Messages : 37004
  • Inscrit : 07 Mars 2011
  Lien vers ce message 01 Janvier 2014, 14:14
Bonjour

Et merci pour tes témoignages.
Je pense que c'était un DT mais ils n'ont sans doute pas voulu le reconnaitre à cause du baclo ..


Merci mille fois à celui qui a eu la générosité de partager sa découverte avec nous ...

A lire pour comprendre ce qu'est le baclofène.
Notre livre Baclofène la fin de notre addiction, les alcooliques ne sont plus anonymes ....
 
Membre
Avatar de phil
  • Age : 65 ans
  • Messages : 2494
  • Inscrit : 06 Février 2013
  Lien vers ce message 01 Janvier 2014, 17:29
Bonjour,

étant donné que je travaille aux urgences, je me dois de répondre à ton post. En effet, je pense fortement que tu as fait un authentique DT qui a fini par s'arranger grâce au traitement finalement prescrit.

Ton parcours a du être réellement très éprouvant et tu en fais une description qui me semble fidèle à la réalité.

En effet, les urgences n'accueillent pas toujours bien les alcooliques car il persiste dans le corps médical et infirmier l'idée qu'il s'agit d'une maladie de la volonté et que s'ils le voulaient vraiment, les patients arriveraient à se sevrer. La route est encore longue pour faire admettre qu'il s'agit d'une maladie neurobiologique où la volonté n'a rien à faire. Il en est de même pour le baclofène qui n'est pas encore connu dans ces milieux où l'on ne le prescrit pas du fait de très mauvaises conditions.

Alors, nous avons du chemin à faire dans nos services d'urgence pour mieux prendre en charge cette fraction de nos patients. Dans le mien, les alcooliques se voient proposer systématiquement un suivi avec les addictologues, la plus part la refuse car ils ne sont pas encore sorti du déni. La sortie de ce déni est un préalable indispensable à la prise en charge et elle repose souvent sur le médecin généraliste.



Bien à toi
 
Membre
Avatar de Ginaddict
  • Messages : 12
  • Inscrit : 27 Octobre 2012
  Lien vers ce message 01 Janvier 2014, 19:31
Bonjour,

................

En effet, les urgences n'accueillent pas toujours bien les alcooliques car il persiste dans le corps médical et infirmier l'idée qu'il s'agit d'une maladie de la volonté et que s'ils le voulaient vraiment, les patients arriveraient à se sevrer. La route est encore longue pour faire admettre qu'il s'agit d'une maladie neurobiologique où la volonté n'a rien à faire. Il en est de même pour le baclofène qui n'est pas encore connu dans ces milieux où l'on ne le prescrit pas du fait de très mauvaises conditions.

Alors, nous avons du chemin à faire dans nos services d'urgence pour mieux prendre en charge cette fraction de nos patients. Dans le mien, les alcooliques se voient proposer systématiquement un suivi avec les addictologues, la plus part la refuse car ils ne sont pas encore sorti du déni. La sortie de ce déni est un préalable indispensable à la prise en charge et elle repose souvent sur le médecin généraliste.



Bien à toi



En tout cas, il est agréable de voir des membres du corps médical qui s'en soucient vraiment.

Merci.

Bien à toi.
 
Répondre Remonter en haut de la page




forum baclofene