Au bout de deux mois de Baclofène, pasvraiment débutante donc, j'ai envie de partager dix choses que j'ai apprises jusque là :
Si vous cherchez un médecins prescripteur proche de chez vous, n'hésitez pas à écrire à zounette009. Si vous faites le tour de ce site pour comparer vos expériences à celles d'autres personnes, vous verrez souvent les réponses de Sylvie, administrateur du site. Elle prodigue de très bons conseils à de nombreux Internautes.
Ce site vous aidera tout au long de VOTRE parcours personnel. Car il s'agit vraiment de découvrir ce qui vous est propre. Contrairement à certains médicaments qui ont le même effet sur la plupart des gens, et qui renforcent notre sentiment d'appartenir à un troupeau, le Baclofène nous oblige à prendre conscience de ce dont nous avons besoin personnellement (en quantité comme en temps) et paradoxalement, de ce que nous partageons en tant qu'être humain. Des « merci » vous en lirez beaucoup.
Certaines personnes ne ressentent aucun ES (Effet Secondaire) qu'on peut aussi appeler EI (Effet Indésirable) et cela quel que soit leur dosage journalier (le nombre de mg par jour). Je vous souhaite d'appartenir à ce groupe de personnes. Or, il s'avère que moi, j'en ai et c'est pour cela que je suis revenue ici pour essayer de voir si ces EI sont dus au Baclofène ou ont d'autres origines.
Mon prescripteur, qui est à la fois médecin généraliste et psychanalyste, s'est vite rendu compte que je suis très sensible au Baclofène. Ainsi, il m'a conseillé d'augmenter chaque semaine d'un demi comprimé par jour. Pour ce faire, il faut des cachets dits « sécables » (qui se cassent facilement en deux). Ce que j'ignorais, c'est que quand des ES commencent à se faire trop ressentir, on peut arrêter d'augmenter la dose, juste le temps qu'il faut pour que le cerveau et le corps aient le temps de se réajuster au nouveau niveau des molécules. C'est là , me semble-t-il, que réside la clé de notre succès futur: non seulement la patience, parce que ce n'est pas en 5 minutes que l'on sort d'une longue maladie, mais aussi la lenteur nécessaire dans la progression vers son propre dosage, celui où l'on devient « indifférent ».
Pour certaines personnes « matin, midi et soir » semble être les horaires qui leur conviennent. D'autres disent qu'il vaut mieux commencer à midi et échelonner les prises jusqu'au soir. Toutes les deux heures, par exemple. Il existe aussi des personnes qui ne font qu'une seule prise par jour. A vous de trouver votre propre « vitesse de croisière ».
De la même manière, quand on a atteint l'indifférence, même si l'on n'est pas abstinent, il est bon de garder cette lenteur pendant la diminution des dosages. Selon certains, celle-ci se fait sur une année, mais là aussi nous sommes tous différents. « Pas de précipitation » ni en augmentation ni en diminution, voilà ce qui semble être la clé de la réussite.
Souvent la « substance » qui nous a rendu dépendants cache des états psychiques qui n'attendent qu'une chose pour pouvoir surgir: l'arrêt de la prise de ce qui nous « tue» (en ce qui me concerne, 15 ans d’excès d'alcool). Ainsi, ces états psychiques ont le « droit » de sortir de l'ombre et de nous « infliger » des tas d'émotions. Notre honte, culpabilité, ressentiment, dégoût, colère ou tristesse ne sont que des états re-sentis à cause du déni d'une parole libre. Or, ce site vous permet de libérer votre parole. Des personnes vous répondront car elles cherchent, comme vous, à s'exprimer, échanger ou vous aider dans votre parcours, après des années de déni, de silence et de solitude, enfermées, comme vous. Certaines, parfois, pourraient vous sembler un peu « en colère ». Ne renoncez pas pour autant. Nous sommes tous passés par là . Certains AD (Anti Dépresseurs) semblent ne pas être compatibles avec le Baclofène. Renseignez-vous auprès de votre prescripteur si vous en prenez.
L'entourage et les proches. Oui, je sais que c'est un sujet épineux. A force de vous « griller » auprès d'eux, ils ont perdu confiance en vous. Si, comme moi, vous avez fait des cures et même des post-cures, vous aussi, vous avez perdu confiance en votre capacité à vous sortir de ce cauchemar. Il y a des gens qui ne vous « considèrent » plus alors que votre besoin de vous sentir aimé a été constant. Ici, vous trouverez des personnes qui ne vous jugeront jamais car elles savent ce que vous vivez et vous répondront si vous leur demandez de l'aide, si vous avez des doutes, inquiétudes, questions.
Je ne devrais peut-être rien dire parce que je n'ai pas encore atteint le «stade» de l'indifférence, ne fait pas encore partie de ces personnes dites « guéries ». Pour apprendre à marcher nous tombons souvent sur les fesses ou nous cassons la figure, mais nous nous relevons et recommençons jusqu'au jour ou ça marche ! Il faut du temps. Et même si je continue à me « casser la figure » avec de l'alcool, ici, à force de lire les témoignages, questionnements, messages de soutien et d'encouragement, je vois enfin de la lumière au bout du tunnel.
Pour finir, un « truc » que j'ai découvert hier. Pour que mon compagnon comprenne mieux ce que je vis en ce moment - au bout de seulement deux mois de Baclofène - nous avons lu ensemble des fils (conversations entre les membres du site). Nous avons ouvert la rubrique « Effets Indésirables» et puis lu des conversations qui décrivent les EI qui me concernent en ce moment. J'ai fait des commentaires chaque fois que je me reconnaissais dans ce qui était exprimé ou découvrais quelque chose que je ne savais pas. Cela nous a rapproché et à mon grand étonnement mon craving ainsi que ma consommation ont beaucoup diminué.