Je parcours tes fils et je suis très émue par tout ce que tu as écrit, sans doute par ce que je me retrouve à travers ton histoire. Malade depuis l'adolescence, depréssive avec des idées noires, une très faible estime de soi, un sentiment de lassitude et de colère, une tendance permanente vers la culpabilité mais de tous ces points communs que nous avons le seul à retenir est la volonté de s'en sortir
Je voudrais également qu'on partage la certitude que nous allons y arriver. Comment? simplement grace au baclofene.
Concernant les pulsions alimentaire, comme on te l'a dit auparavant, crois en lui, laisse le faire, il fera son travail, cela prendra peut être un peu de temps avec des effets secondaires désagréables. Mais après tout la maladie en elle même est un florilège d'effets indésirables, quant au temps elle nous en a déjà volé assez, tout ça pour ne nous avoir jamais rien apporté de positif alors soyons indulgentes et patiente avec le baclofene parcequ'avec lui c'est du concret, on le sait.
Aussi je pense qu'il est impératif que tu déculpabilises.
Je sais c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire. J'ai été hospitalisée pendant 8 mois dans une clinique pour TCA, j'avais un très bon psychiatre qui à mon sens avait une analyse assez fine de la maladie, déjà parce qu il fait partie des rares psychiatres à considérer cette maladie comme une addiction ce qui signifie que nous sommes bel et bien malade, que ce n'est pas notre faute, que guérir n'est pas qu'une simple question de volonté, nous avons donc besoin d'aide et il faut l'accepter.
Je me souviens qu'il m'avait dit que pour soigner cette maladie il y avait 3 étapes essentielles: sortir du déni, l'acceptation, la mise en place d'un processus de changement.
Evidemment pour lui comme tous les psy la troisième étape passe par un protocol de soin basé sur un soutien psychologique et d'un mixte d’antidépresseurs, anxiolitique... Forcemecement je n'ai pas pu guérir car je n'avais pas le medicament me permettant de palier à mes pulsions, maintenant c'est chose faite j'ai le baclofène je vais donc guérir. Je te dis tous ça car je suis persuadée que sortir du déni et accepter d'être malade sont primordiales!
Je n'avais pas compris pourquoi il me disait cela avec insistance, je me souviens avoir eu l'impression qu'il me prenait pour une "gogole".C'est vrai si j'avais pris la décision d'être hospitalisé c'est bien que je n'étais pas dans le déni et que j'acceptai d'être malade. En fait je me suis rendue compte cette semaine grâce au forum que non, j'étais toujours dans le déni et je n'acceptai pas d'être malade pour la simple et bonne raison que je continuai à croire que si j'étais malade c'était ma faute, que c'est moi qui avait alimenter cette addiction, d'ou le cercle vissieux de la culpabilité, de la colère et de l'incompréhension. En y réfléchissant bien c'est con, on culpabilise parcequ'on se sent responsable de notre maladie, en même temps on est en colère contre nous et contre une sorte d'injustice, on se demande pourquoi nous et pas les autres: bhas tout simplement parce qu'ils ne sont malades , nous oui , on a une maladie physiologique, c'est comme ça.
Tout ça pour te dire qu'accepter que tu es malade, et j'insiste que ce n'est pas ta faute, te permettra de déculpabiliser ce qui est primordial. Car même si le baclofène te soignes, il ne fera rien contre ce sentiment de culpabilité qui s'est inscrit en toi au fil des années et qui à dégradé l'estime de toi. Là aussi le baclofène ne pourra rien, l'estime de soi comme son nom l'indique on la trouve en soi.
Pas évident me diras tu lorqu'on a passé autant d'année à se détester, et qu'on a ce sentiment d'échec cuisant et permanent concernant notre passé. Déjà c'est faux je suis certaine que tu as fait plein de choses dont tu peux être fière, et si tu n'en vois aucune moi je peux t'en donner deux: avoir survécu 13 ans avec cette maladie et décider de te soigner!
D'ailleur tu peux te servir de ce nouveau départ avec le baclofene pour commencer à gonfler un peu ton estime. Bhas oui tu te lances dans un combat pour guérir et comme pour n'importe quelle maladie il faut du courage pour guérir. Je pense que si on part dans cette optique, ça nous permet d'avancer chaque jours, d'être fière de nous chaque jours et puis une fois guéri on pourra se dire je l'ai fais, j'ai reussi, et je suis persuader que cette victoire deviendra notre force!
Concernant la dépression, les idées noires, je ne sais pas trop quoi dire. Pourtant je connais bien, je le suis également. Je me dis que c'est un ensemble de ma maladie. On ne choisi ni d'être boulimique ni d'être dépressif, ce qui est sur c'est que lorsqu'on souffre de ces deux pathologies, chacune agis comme un effet multiplicateur sur l'autre, je suis donc persuadée que soigner la boulimie c'est aussi soigner la dépression peut être pas totalement, je ne sais pas mais la rendre plus supportable c'est certain. Et si en parallèle tu continue ton soutient psychologique, je suis certaine que tu iras de mieux en mieux sur tous le plans.
J'ai vu que tu te posais beaucoup de question concernant ton avenir professionel, je crois que c'est normal, avec le chaos de la maladie, tu as un gros poids à gerer au quotidien donc ce n'est pas évident d'avoir les idées claires. De plus si tu eas sans doute beaucoup de mal à te projeter car avec la maladie il nous semble que le passé est souffrance, le present est souffrance et l'avenir que l'avenir sera souffrance. Mais ne t'inquiète pas je suis certaine qu au fil du traitement tu vas redevenir maitre de ta vie, tu feras de plus en plus de choix en fonction de tes réels désirs.
Regardes tu en as déjà fait un énorme celui de te soigner! celui de ton orientation professionnel viendra tout naturellement j'en suis certaine.
Oula je m'appercoie que j'ai écrit un roman. Je suis désolée, je n'ai pas du tout l'esprit synthétique et je ne suis vraiment pas doué pour écrire. Bref en résumé j'espère que tu vas cesser de culpabilser, continuer ton traitement et que je vais te voir souvent sur le forum pour que l'on puisse se soutenir.
Dans l'attente de te lire, je te souhaite une très bonne journée.
A très vite!!!
Emilie