Madame ACINAS,
Je viens de lire dans "Le Quotidien du Médecin" le commentaire suivant au sujet du Baclofène :
"En tant que médecin addictologue en CSAPA, je ne me réjouis pas particulièrement de cette RTU, ni la critique :
à ce jour, aucune donnée ne permet de confirmer une efficacité particulière du Liorésal dans la prise en charge de l'alcoolo-dépendance.
L'Acamprosate et la Naltrexone apportent au moins autant sinon davantage (surtout pour Naltrexone) d'intérêt que le Liorésal.
Attendons plutôt l'arrivée prochaine en France du Nalméfène, qui me paraît plus intéressant que le Baclofène, mais cependant avec prudence...
A ce jour, l'unanimité est acquise sur l'immense priorité à l'accueil et la prise en charge pluridisciplinaire :
psychothérapies diverses (soutien, TCC, relaxation, hypnose..), sociale, diététique..."
Commentaire qui a reçu cette réponse du Professeur GRANGER :
"Je réponds à l'ignorant ("profession médecin ! ") qui vient d'écrire ces contre-vérités, protégé par l'anonymat,
que si les médicaments et les méthodes dont il parle étaient très efficaces, cela se saurait, notamment à travers la littérature scientifique.
Je constate d'ailleurs que les adversaires du baclofène, pris souvent dans des conflits d'intérêts
ou tout simplement peu au courant, ne publient jamais leurs résultats. Pr B. Granger."
En tant qu’alcoolo-dépendant depuis plus de dix ans, je viens de d’effectuer, avec des résultats probants et beaucoup d’ataraxie,
5 semaines de cure de sevrage au CHS de Novillars et 3 mois de postcure au CSSR "Le Renouveau" de Dijon.
En sortant, j’ai souhaité continuer le suivi psychologique ce que vous m’avez proposé avec un de vos psychologues, Monsieur Pierre B...
Je prends du Baclofène depuis le 29 août 2013 et j’ai trouvé l’indifférence le 20 décembre 2013 à 210 mg.
Jusqu’à présent, j’appréciais énormément les échanges que j’avais avec Monsieur Pierre B...
Je pouvais livrer mes inquiétudes, exprimer mes satisfactions, chercher des axes de progrès.
Ces échanges m’apportaient beaucoup, ils me réconfortaient, me rassuraient et m’aidaient à asseoir ma guérison.
Mais quand je vois ce genre de commentaire, je suis surpris et déçu quant à la position de l’ANPAA vis-à -vis du Baclofène.
Soutenir que des molécules comme le Disulfirame, la Naltrexone, l’Acamprosate ou maintenant le Nalméfène
"
apportent au moins autant sinon davantage d’intérêts que le Baclofène" est une péroraison abusive et surfaite.
Ces traitements aboutissent à 20% d’abstinents et 80% de rechutes alors que le Baclofène
permet la guérison de plus de 70% d’alcoolo-dépendants, avec une indifférence à l’alcool qui leur permet
de consommer modérément ou pas du tout s’ils le souhaitent.
Vous voyez peut-être le Baclofène comme une menace au système de soins actuel (établissements de postcure, centres d’addictologie …)
et par là même à vos recettes associatives composées essentiellement de subventions, mais ce n’est pas le cas.
Certes les alcoolo-dépendant sous Baclofène ne reviendront pas X fois en cure et postcure puisque 1 voire 2 suffiront
(quelle économie pour notre système de protection sociale si déficitaire !), mais ils ont besoin de centres d’alcoologie pour leur suivi psychologique.
S’ils ne viennent pas ou peu aujourd’hui, c’est que tant que vous ferez l’apologie de ces traitements à l’espérance de guérison
plus que relative et imposant une abstinence à vie, ils n’auront aucune nouvelle motivation
pour franchir votre porte et refuseront encore et toujours de se soigner.
Demain en intégrant le Baclofène dans votre protocole de soins, vous pourrez capter, en plus, les 98% d’alcoolo-dépendants
qui ne se soignent pas par faute d’efficacité des molécules actuellement utilisées
(2 millions d'alcoolo-dépendants, 4 millions de buveurs excessifs et seulement 2% de ces 6 millions qui se soignent)
et vos subventions publiques ne seront du coup pas remises en cause.
Au lieu de poster ses commentaires sur un site uniquement accessible aux professionnels de la santé
(où les patients ne peuvent pas répondre),
votre "collègue anonyme" ferait mieux de se rendre sur les forums
http://www.baclofene.com et
http://www.baclofene.fr
où de nombreux témoignages de patients confirment l’efficacité du Baclofène.
Si c’est un manque de connaissance, il peut s’inscrire sur le site
http://resab.fr
où il pourra s’informer et échanger avec ses homologues.
Une RTU vient d’être accordée pour le Baclofène, que va faire l’ANPAA ?