Je complète...
Toujours dans cette conviction que le rapport à la nourriture est le reflet du rapport que nous entretenons avec notre environnement,
il serait "thérapeutique" de modifier ce que nous évoque ce rapport dans notre vie
Pour moi, par exemple, par rapport à mon "avidité", de gérer dans la douceur et la lenteur mes anciennes réactivités vis à vis de mon entourage (en cela, le baclo m'aide !) : respirer avant de réagir,
décider de remettre à demain une réponse,
ne pas répondre oui immédiatement à une demande pour voir si elle est bien juste pour moi,
ou si elle n'est rapide que dans le souhait de me faire apprécier de l'autre,
considérer mon confort avant de donner du confort à l'autre en créant de l'inconfort pour moi,
tester de dire non et constater que tout ne s'effondre pas pour autant chez l'autre...
Pour la relation affective, assurer celui qui fais des petits plats que l'affection est plus large que cela, ne se limite pas à cela
Pour la peur de gâcher, prendre conscience que ce n'est plus le temps de la restriction, mais de l'abondance et du choix
(en fait l'abondance est relative et très consumériste, puisque les ressources de la planète sont limitées alors que la goinfrerie des industriels est sans limites : à nous de la limiter)
Pour la peur de jetter, de se séparer, se dire que notre estomac n'est pas une poubelle
Faire le tri de ses affaires inutiles ("ça peut toujours servir"), se forcer à s'alléger par le tri, faire de la place, et gouter l'espace rendu ainsi disponible...
Oser la colère, plutôt que de la retourner contre soi (en mangeant, en buvant), et constater que l'autre peut la comprendre et la respecter (ou sinon vivre la sienne avec ses ressources)
Oser la tristesse, parce que c'est l'émotion par laquelle la joie peut aussi exister
Oser le dégoût parce qu'il nous permet de nous éloigner de ce qui est répugnant
Oser la peur, parce qu'elle nous permet de fuir les environnement toxiques qui nous envahissent
Accepter de se faire aider, parce qu'on est plus fort ensemble et qu'avouer une faiblesse est aussi se montrer plus humain (laissons la toute puissance aux dieux de l'Olympe !). C'est bien ce que nous vivons en nous appuyant sur l'aide du forum, et elle existe aussi à l'extérieur (heureusement !) pour autant que nous sachions la reconnaitre, y participer en partage, y contribuer, repérer l'aide intéressée, l'insidieuse, celle qui crée une dette ou une dépendance.
Autrement dit, traiter le pendant de la relation à la nourriture permet d'influencer cette mauvaise distance, renforcée par l'addiction.
Quand le baclo stoppe l'addiction, c'est à nous qu'il appartient de remplir ce vide avec "de l'autrement" et c'est le travail principal du seuil et de la descente.
Avec les ES comme handicap, comme dans la vie normale au fond, car jamais les choses ne sont faciles, sans obstacles ni sans résistances.
Plus on s'exerce, et plus ça devient fluide, plus des expériences positives renforcent notre détermination, et plus les obstacles nous obligent à plus de créativité, plutôt que de se décourager, on garde le cap, et on trouve d'autres alternatives pour garder le cap.
Comme tout le monde, en fait, car l'herbe parait toujours plus verte dans le jardin du voisin, jusqu'Ã ce qu'on se rende compte que c'est du gazon artificiel !
Avant le baclo, seuls les plus forts ou déterminés y arrivaient, dans l'abstinence ou dans la restriction. Je ne fais pas partie de ceux là , mais de ceux qui ont fait le choix de s'engager dans ce traitement, puisqu'il existe, maintenant, et de rentrer en guerre non plus contre mon addiction, mais contre tous ceux qui cherchent à le discréditer pour de fauses et mauvaises raisons. Avec le baclo, c'est maintenant plus facile, mais ça n'empêche pas d'actionner sa volonté, grâce à ce choix d'agir donné par le Baclofène. Ca a été le choix d'Olivier Ameisen, et des medecins prescripteurs de la première heure, aidés par les malades qui poussent et qui aident, de tout leurs engagements, à prouver l'efficacité du médicament.
Et pour terminer, une petite citation de René Char :
Impose ta chance,
serre ton bonheur et va vers ton risque.
A te regarder, ils s’habitueront.
Pour se rappeler qu'on ne change pas l'autre, son environnement, mais que c'est l'autre, l'environnement, qui s'adapte à notre changement.
Jamais personne ne m'a obligé à manger ou à boire.
C'est moi qui ai décidé de prendre ce refuge comme béquille, et qui ai créé l'addiction.
C'est le meilleur mauvais moyen que j'ai trouvé, à une époque ou je ne savais pas faire autrement.
C'est à moi de détricoter cettre mauvaise solution et d'en créer une saine, une qui me respecte, qui me remette au centre de la décision.
Maintenant que le baclofène a tordu le cou à l'addiction, j'ai le choix à présent de remplir ma vie et mon estomac de ce que je veux y mettre, de ce que j'autorise à rentrer. Donner une chance au Baclofène, pour parodier le fil de Margot, c'est ça, complètement ça.
C'est Sissi qui s'investit à fond dans le sujet de la nutrition.
C'est Sylvie qui fait vivre ce forum, ce sont les modérateur, c'est Zounette, c'est Franck, c'est Albéric, c'est Phil de Nantes, c'est C-Line qui ne lâche rien, c'est Jveux du bonheur, c'est Christine sur son Pégase ailé, c'est Gaday et son énergie verte, c'est Karine qui arrive souvent la première pour acceuillir, ce sont tous les nouveaux qui arrivent avec leur engagement tout neuf, c'est toute notre armée, notre cour des miracles, notre détermination, tous ceux que je n'ai pas cités, Fripoune, Loup Blanc, Catherine, tous ceux dont j'ai visité le fil, ceux que j'ai rencontré en vrai dans la yourte de Jean-Marie et qui m'ont donnés des raisons de continuer.
Sacré chantier !
Message édité 3 fois, dernière édition par Claude..., 08 Avril 2014, 12:12
Début TTT 6 nov 2013. Seuil atteint mi janvier 2014 à 120mg.
Janvier 2015 Ã janvier 2016 : 0 baclo
Reprise TTT suite à un retour d'habitudes : 90mg/jour