Bonjour !
Ça faisait longtemps que j'avais envie de le créer, ce fil, mais je ne savais pas par quel bout commencer. Je ne sais toujours pas mais j'ai choisi quand même et je vais commencer par là , à savoir par un petit texte que j'ai écrit il y a un peu plus d'un an et qui va vous livrer la perception que j'avais alors de la façon dont j'étais tombée dans la bouteille. Viendra très prochainement un autre petit texte relatant la perception que j'en ai actuellement.
Il y a environ un an donc...
PENTES
Il y a des pans de vie qui sont des pentes vertigineuses. Il suffit d’un rien pour trébucher et on dégringole d’un coup, complètement étourdi, sans trop savoir où l’on en est, et avec une seule idée en tête : sauver sa peau, ou celle de ses proches. Ce serait la chute libre si quelque roc bien acéré ne venait nous écorcher encore un peu plus alors que nous nous démenons déjà pour stopper la chute, à défaut d’espérer remonter. On a alors envie de fermer les yeux, d’atteindre cet interrupteur imaginaire sur lequel on pourrait appuyer et qui pourrait nous permettre d’avoir un peu de répit, rien qu’une petite pause, histoire de souffler un peu… Heureusement, sur ces pentes-là , on rencontre des gens qui viennent nous tendre, l’un une béquille, l’autre un petit remontant. Les gens nous voient tomber sur ces pentes-là . Ils essaient de nous aider. Notre chute est spectaculaire, nos blessures sont apparentes, nos douleurs sont légitimes…
Et puis il y a des pans de vie qui sont des pentes insidieuses. Des pentes toutes douces comme des faux plats,et glissantes comme des patinoires. Tellement douces qu’on ne s’aperçoit même pas que l’on est en train de tomber, tellement glissantes que même si l’on s’en apercevait, on serait bien incapable de remonter. Ces pentes-là ne sont pas brutales, mais quand, au bout d’un temps très flou, on heurte quelque chose et l’on regarde autour de soi, on se rend compte de la dégringolade. C’est quand on regarde au-dessus de soi et que l’on voit où l’on était avant, que l’on réalise la chute. Ces pentes-là , on n’y prend pas garde. Quand on glisse sur ces pentes-là , personne ne s’inquiète pour nous et il ne faut en vouloir à personne.Si nous-mêmes n’avons pas conscience de notre chute, comment d’autres pourraient s’en apercevoir ? Ces pentes-là sont des pentes solitaires, du hors-piste.Un jour où l’autre, il y a bien pourtant quelqu’un qui finit par constater que nous avons quitté la piste. Mais plutôt que de nous montrer la voie et de nous aider à retrouver le chemin balisé, il nous fait des remontrances, nous reproche de nous être égaré. Se demande t-il pourquoi nous nous sommes égarés ? Pourtant, c’est simple ! Un jour, on a chuté sur une pente vertigineuse et on s'est accroché à ce qui nous est tombé sous la main pour éviter la dégringolade. C’était notre façon à nous, de cesser de tomber, même si la branche que nous avons saisie au passage n’était en fait qu’une branche morte et que nous nous en doutions un peu, sans vouloir nous l’avouer. Mais ça, on est le seul à le savoir…
A bientĂ´t !
Flocerise
PS pour Mitche : cet entrée en matière n'est probablement pas ce que tu attendais mais je répondrai à toute question que tu pourras me poser dans la mesure de mon possible et de ma petite expérience (petite expérience en ce qui concerne mon traitement Baclo commencé le 25 janvier 2014, mais beaucoup plus conséquente pour ce qui est de mes années d'alcoolisme - sortie du déni en 1994-)
Message édité 17 fois, dernière édition par Florence..., 23 Mai 2023, 17:28
Ça faisait longtemps que j'avais envie de le créer, ce fil, mais je ne savais pas par quel bout commencer. Je ne sais toujours pas mais j'ai choisi quand même et je vais commencer par là , à savoir par un petit texte que j'ai écrit il y a un peu plus d'un an et qui va vous livrer la perception que j'avais alors de la façon dont j'étais tombée dans la bouteille. Viendra très prochainement un autre petit texte relatant la perception que j'en ai actuellement.
Il y a environ un an donc...
PENTES
Il y a des pans de vie qui sont des pentes vertigineuses. Il suffit d’un rien pour trébucher et on dégringole d’un coup, complètement étourdi, sans trop savoir où l’on en est, et avec une seule idée en tête : sauver sa peau, ou celle de ses proches. Ce serait la chute libre si quelque roc bien acéré ne venait nous écorcher encore un peu plus alors que nous nous démenons déjà pour stopper la chute, à défaut d’espérer remonter. On a alors envie de fermer les yeux, d’atteindre cet interrupteur imaginaire sur lequel on pourrait appuyer et qui pourrait nous permettre d’avoir un peu de répit, rien qu’une petite pause, histoire de souffler un peu… Heureusement, sur ces pentes-là , on rencontre des gens qui viennent nous tendre, l’un une béquille, l’autre un petit remontant. Les gens nous voient tomber sur ces pentes-là . Ils essaient de nous aider. Notre chute est spectaculaire, nos blessures sont apparentes, nos douleurs sont légitimes…
Et puis il y a des pans de vie qui sont des pentes insidieuses. Des pentes toutes douces comme des faux plats,et glissantes comme des patinoires. Tellement douces qu’on ne s’aperçoit même pas que l’on est en train de tomber, tellement glissantes que même si l’on s’en apercevait, on serait bien incapable de remonter. Ces pentes-là ne sont pas brutales, mais quand, au bout d’un temps très flou, on heurte quelque chose et l’on regarde autour de soi, on se rend compte de la dégringolade. C’est quand on regarde au-dessus de soi et que l’on voit où l’on était avant, que l’on réalise la chute. Ces pentes-là , on n’y prend pas garde. Quand on glisse sur ces pentes-là , personne ne s’inquiète pour nous et il ne faut en vouloir à personne.Si nous-mêmes n’avons pas conscience de notre chute, comment d’autres pourraient s’en apercevoir ? Ces pentes-là sont des pentes solitaires, du hors-piste.Un jour où l’autre, il y a bien pourtant quelqu’un qui finit par constater que nous avons quitté la piste. Mais plutôt que de nous montrer la voie et de nous aider à retrouver le chemin balisé, il nous fait des remontrances, nous reproche de nous être égaré. Se demande t-il pourquoi nous nous sommes égarés ? Pourtant, c’est simple ! Un jour, on a chuté sur une pente vertigineuse et on s'est accroché à ce qui nous est tombé sous la main pour éviter la dégringolade. C’était notre façon à nous, de cesser de tomber, même si la branche que nous avons saisie au passage n’était en fait qu’une branche morte et que nous nous en doutions un peu, sans vouloir nous l’avouer. Mais ça, on est le seul à le savoir…
A bientĂ´t !
Flocerise
PS pour Mitche : cet entrée en matière n'est probablement pas ce que tu attendais mais je répondrai à toute question que tu pourras me poser dans la mesure de mon possible et de ma petite expérience (petite expérience en ce qui concerne mon traitement Baclo commencé le 25 janvier 2014, mais beaucoup plus conséquente pour ce qui est de mes années d'alcoolisme - sortie du déni en 1994-)
Un joli néo-proverbe trouvé sur le net :
Il y a des jours avec et des jours sans.
Et les jours sans, il faut faire avec...
Il y a des jours avec et des jours sans.
Et les jours sans, il faut faire avec...