Bonjour,

J'ose m'inscrire sur ce forum car je me sens seule dans mon combat contre la boulimie.

Petite présentation : Boulimique-anorexique depuis l'adolescence, ayant essayé toutes les possibilités à ma portée à l'époque, ma boulimie a disparu naturellement en m'installant avec quelqu'un. 7 ans plus tard ( de bonheur absolu de ne plus vivre ces crises), me voici séparée du papa de ma fille et les crises ont repris au début très sporadiquement et désormais une voire deux fois par jour. Ne me faisant pas vomir, je grossis et entre dans une spirale infernale. Je n'en reviens toujours pas d'avoir replongé après tant d'années sans rien et je le vis très mal.

Mon médecin, à qui j'ai osé parler pour la première fois hier, m'a parlé du baclofène et m'en a prescrit. J'étais un peu inquiète en prenant la première dose hier soir car je me dis qu'il n'y a aucun recul sur ce médicament pris à haute dose, mais le désespoir de ne jamais guérir sinon, me fait me lancer dans l'aventure. Mon médecin a l'air confiant, il a essayé avec une patiente pour qui cela a réduit ses crises ( mais pas totalement oté)

Ayant parcouru le forum, je me pose quelques questions. Vous semblez tous / toutes à des doses très hautes. Or, le médecin m'a prescrit 15 mg par jour à augmenter progressivement jusqu à 60 mg. Cela me parait peu par rapport à vous tous, non? ( est-ce en rapport avec le poids?)

D'autre part, les deux premiers mois ne semble pas très fructueux. Comment avez-vous réussi à ne pas baisser les bras?

Enfin, la question fatidique : une fois que les crises disparaissent, et que l'on diminue la dose jusqu'à l'arret total, n'y a t-il pas un énorme risque de rechute?

Voilà, mes questionnement du moment!

Au plaisir de vous lire,

Liberté

Bienvenue

Je viens de commencer à raison de 20mg par jour. Les doses varient selon les personnes. Impossible de savoir à l'avance à quelle dose tu seras guérie. En revanche, te limiter à 60mg n'est pas très judicieux car tu peux très bien atteindre ton seuil à 70 ou 80mg par exemple...
C'est très bien que tu commences doucement et que tu augmentes doucement. Ça limitera probablement les effets secondaires.

Pas de corrélation poids/dose.

A toi de tester, d'augmenter petit à petit, et dès que tu as une baisse de moral ou de motivation tu en parles sur le forum et il y aura toujours quelqu'un pour te répondre et te remotiver.

Bises.

Merci pour ta réponse rapide!

Donc si je comprends bien pas besoin de l'aval du médecin pour augmenter un peu plus? Aucun danger?

Je prends pour l'instant matin midi et soir 0.5 MG. Je craque toujours en rentrant du travail le soir. Est-ce donc plus judicieux de concentrer les prises en fin de journée?

Bonsoir et bienvenue, Liberté !

Je vais tenter de répondre point par point à tes questions du haut de ce que j'en sais, c'est à dire de mon propre traitement, complété de tous ceux qui viendront par la suite et des lectures que tu ne manqueras pas de faire.

A propos d'information, n'oublie pas une visite à la page d'acceuil qui fourmille d'infos facilement accessibles sur ce médicament...

Les doses : tu as trouvé un médecin, et c'est vraiment déjà ça de gagné. Risque-t-il de te plafonner à 60mg ? Dasn ce cas il risque de te faire passer à côté de la guérison complète car il faut parfois plus pour arriver à ce qu'on appelle "le seuil", dosage auquel les crises disparaissent. Personnellement, je suis montée à 120mg, ce qui est relativement peu, j'estime avoir eu de la chance. Tu as un peu le temps de voir venir pour trouver éventuellement un autre prescripteur

Pour arriver à 120mg, il m'a fallu 2 mois et demi, et j'ai vu pendant cette période mon comportement changer pour arriver à la bonne distance avec la nourriture. Aller vite, c'est s'exposer à les Effets Secondaires gênants au quotidien, jamais graves et toujours réversibles. Aller lentement, c'est s'exposer au découragement, comme tu le pointes.

Le baclfène fonctionne pour l'alcoolo-dépendance, et pour les TCA aussi. Il donne le choix de ne pas consommer ou de consommer avec un meilleur équilibre. Pour nous c'est ce que j'appelle la bonne distance avec le produit, juste quand on a faim, et plus comme un refuge, une addiction, une compensation. Et cela tient (je témoignerais de cela dans qqs mois, mais j'y crois, car j'ai lu d'autres témoignages)

Que dire d'autre ? Que le traitement demande un engagement, patience et régularité. Ce n'est pas une pilule miracle, c'est un médicament qui rétablit le choix et la responsabilité de ta vie, ce qui n'est pas le cas quand une addiction est plus forte que ta volonté.

Pendant la montée, le forum est d'un soutien inestimable, comme une cordée de solidarité et d'entraide.
La surprise, si je peux dire ainsi, c'est que chacun a un parcours différent : pour certains de ES, pour d'autres moins ou peu, un seuil à un dosage différent, la moyenne se situant à 170mg (mais une moyenne est l'indicateur statistique le moins précis)

Je crois que je vais m'arrêter là, en attente d'autres questions
N'hésites pas à en poser, surtout celles qui te paraissent "bêtes", ici tu ne seras pas jugée, car nous savons tous d'ou nous venons, ni à te balader sur le forum pour faire ta propre recherche.

A bientôt
Claire

PS : commence comme le médecin t'a dit, en trois prises, tu cibleras un peu plus tard res moments de crises
Mais il me semble judicieux pour commencer de faire par ex : une le matin et 2 l'après midi à 3 heures d'écart
11 h, 14h et 17 h

Je n'ai pas la meme addiction, mais on m'a prescrit 60 mg la semaine dernière. après avoir passez les effets secondaires j'ai eu une pulsion dite Craving importante j'ai lu le livre Du Prof olivier Ameisen, j'ai donc adapter mon traitement de mon propre chef au fur et a mesure de mes envies compulsive. Je suis a 80 mg en me laissant une réserve si je sens que sa ne va pas.

D'après le professeur tu n'est pas obliger de baisser ni d'arrété dans l'immédiat. cela me parait trop tot. Quand au danger lié au médicament je n'ai pas assez de recul mais l'important c'est de se soigner.

Il me parait trop court ton traitement a mon gout. personnellement je ne compte pas m'arreter sans que je me sente libéré de mon addiction. Après toutes ces années de souffrance je vais prendre le Baclofène a vie si il le faut car aujourd'hui je me sent revivre.

Courage.

Merci Claire et Soufiane! Ca fait du bien de sentir comprise dans mon problème pour la première fois en 18 ans! ( vous aussi avez certainement connu des psychiatres vous dire " il suffit de moins manger Mademoiselle" ou des proches vous dire " moi aussi ca m'arrive de craquer sur un paquet de gateau, c'est pas grave! ou encore " tu n'as aucune volonté".... )

Un jour seulement de baclofène et je me sens dans un état second très étrange! Pas désagréable mais comme si j'avais fumé des substances illicites... Pour l'instant ca me va comme ça! Ca a au moins l'avantage de ne pas me faire penser à la nourriture!

Soufiane, je pense que tu m'as mal comprise. Il est hors de question que j'arrete le traitement puis que je viens seulement de le commencer! Je m'inquiétais simplement de savoir si on ne traversait pas trop de phases de découragement.

Liberté

Désolé, effectivement je t'es mal compris, je pensais que ton traitement ne durait que 2 mois.

Quand a t'es doute sur ta posologie il n'appartient qu'a toi. Je ne peut te dire si tu dois augmenter ou suivre les conseils de ton médecin. Parles-lui en.

Pour ma part, je suis un alcoolique et habitué a certain médicaments, Comme le valium, Revia, Tranxene, Xanax, Immovane, Noctron, Morphine a l'Hôpital de la Pitié Salpétrière à Paris. je n'ai pas aimé mais je n'avais pas le choix je souffrait tellement après une opération du dos (Double hernies discales avec paralysie de la jambe gauche)et que sais-je encore. Ayant des Blak-out avec l'alcool, j'ai fini d'en prendre en 2008 et préféré gérer mon addiction. Je devais faire parti des test clinique mais on m'a refusé a cause de mes Gamma Gt trop élevé. Il fallu attendre cette année la mise sur le marché pour que mon médecin généraliste me le prescrit.

Je me suis procuré le livre de notre mentor le professeur Olivier Ameisen Le dernier verre a la bibliothèque de ma ville, l'ai lu en une nuit et là tout est plus claire pour moi. Mon médecin ma prescrit 60 Mg mais je pratique les conseils de feu mon professeur. je suis passé a 100 mg avec une réserve en cas de pulsion dite Craving. Cela me réussit malgré quelques désagrements que l'on appel Effets Indésirables (EI).

Si tu a l'impression de plané, c'est plutôt un effet désirables, une sensation de liberté. Pourquoi on devrait souffrir ?
Nous sommes des malades de notre addiction.

Je suis en ligne si tu veut discuter, ce serait avec plaisir et clique sur mon profil si tu veux, suis mes sujets car si je peut nous aider ?

Au faite C'est ma photo avec ma femme au Maroc l'année dernière (juillet 2013). depuis j'ai 30 Kg sans rien faire et ai perdu mon Mentor.

A toute

Toutes les conneries que tu as entendues, elles résonnent aussi dans mes oreilles,
et maintenant qu'on sait que ce sont des conneries,
je te propose de les oublier jusqu'à ta guérison, et là, on en fera un bêtisier

Oui, moi aussi, dès que j'ai pris mes permière pilules,
j'ai ressenti un truc qui m'a fait comprendre que je n'avalais pas des smarties...
et que j'y étais sensible : bonne nouvelle !
Continue tranquilou et reviens nous dire

Fin de cette deuxième journée, je suis perplexe de l'effet du Baclofène sur moi. A moins que ce ne soit un effet psychologique dû à l'espoir de ce traitement... Quoiqu'il en soit aujourd'hui victoire, j'ai mangé équilibré ( alors que mon alimentation est essentiellement constituée de gateaux/ pizzas, pain... depuis une bonne dizaine d'année) , et j'ai eu une terrible envie de dévaliser la boulangerie à l'heure du gouter, mais étant dans un état second proche de l'euphorie (sensation de planer et de ne plus être atteinte par quoique ce soit de négatif, tout en étant apte à travailler et à être concentrée) j'ai snobé la boulangerie sans regrets.
Comme c'est plaisant de se dire qu'on a maitrisé une pulsion, sans aucun effort Ce ne sera certainement pas comme ça tous les jours, mais c'est motivant.

Je sais que ce ne c'est pas tout rose comme cela pour nombre d'entre vous, donc je vous transmets mon énergie positive pour continuer le combat!

En attendant lundi, va sur le lien dans ma signature ci dessous, "accueil aux nouveaux tca" .Profite de cette chouette période. Il ne tient qu'à toi de la faire durer. L'optimisme et la confiance aide pour ce traitement comme tous les ttt d'ailleurs.

A lundi

Tu es du type "baclo-zen", je l'ai été aussi
C'est plutôt agréable, même si tu sens bien que cette euphorie est "artificielle"
Ca se tasse, en qqs jours, en gardant l'effet de plus être angoissée, et ça reste très motivant !
Augmentes lentement, prends le temps de sentir...

Hello liberté !
je me retrouve un peu dans tes ecrits. Moi les crises ne sont jamais vraiment partie mais quand j'ai rencontré mon conjoint; c'est devenu carrement plus light.
J'ai commencé le baclofene le 18 mai; j'ai eue 3 jours de crises super violente et depuis le 21 mai je n'en ai plus fait une seule et mon rapport a la nourriture s'est littéralement transformé alors que je ne suis qu'a 40 mg par jours. Apres tout n'est pas rose non plus; je rencontre de grosse difficulté avec le sommeil mais j'ai bon espoir que cela se tasse avec le temps. Et puis je ne sais pas encore si je suis a ma dose seuil ; ça me parait incroyablement bas ; mais pour l'instant coté bouffe ça n'est plus pareil.
Chaque cas est different apparement. Et pour toi aussi ça a l'air d'etre efficace rapidement !
C'est cool
A te lire !

Je viens donner des nouvelles après 3 semaines de traitement.
Dès le premier comprimé mes crises se sont arrêtées. Une minuscule la semaine dernière suite à un repas entre amis mais j'ai su m'arrêter très vite. Je n'ai donc pas augmenté les doses et suis restée à 40 mg par jour en 4 prises. Aucun effet secondaire depuis le début si ce n'est un état de bien être intense.

Le baclofène a sur moi un effet coupe-faim. J'en suis satisfaite mais je me rends compte que ce n'est pas sain car je suis maintenant dans un processus ressemblant à de l'orthorexie ou peut-être de l'anorexie. Je m'interroge... Oui, je n'ai plus de crises mais je suis devenue obsédée par les calories du moindre aliment que je mange de peur qu'une crise survienne si je mange un aliment sucré ou gras.

Je me sens très bien. Mais finalement, mon obsession pour la nourriture demeure, mais sous un autre aspect.

Que faire? continuer à augmenter les doses ou aller voir un psy???

Est-ce arrivé à l'une d'entre vous?

Bonjour

L'effet coupe faim existe avec le baclo, ce n'est pas systématique mais ça arrive souvent
L'effet obsession des calories, je pense qu'il tient plus à ton passé anorexique qu'au baclo
J'ai très nettement l'effet coupe faim, pas le reste.

Perso, je n'augmenterais pas la dose, ça ne sert à rien, tu n'as plus de crises
Je travaillerais sur cette obsession

Merci beaucoup, Sylvie, pour ta réponse et tes conseils.

Je vais rester à cette faible dose et tenter de trouver une solution vis à vis de mon rapport compliqué à la nourriture.

Mon médecin ( très compréhensif et à l'écoute sur le sujet de la boulimie) m'a fait rire, il m'a dit textuellement " Le baclofène et en plus trouvez -vous un mec pour vous stabiliser affectivement, et tout ira mieux!" Une manière brute de cerner le problème!!

CEtte sensation de peur de rechute, je l'ai eu pendant 2 ou 3 mois apres le seuil. Peur à chaque fois que j'avais faim que les pulsions reviennent. Mais je mangeais suffisemment quand meme.

Par contre ce que tu decris m'inquiete un peu. C'est un tca aussi en effet, l'orthorexie. Mais je ne sais pas si c'est une addiction au meme titre que la boulimie. A voir avec ton doc, je suppose.

Essaie de trouver dans l'alimentation "correcte" pour l'organisme, des aliments qui sembleront acceptables pour ton cerveau.
Y en a pas mal qui sont sains ET nutritifs en meme temps et , cerise sur le gateau, bons à manger.

bien sûre que c'est une addiction , au même titre que les vomissements qui ont un effet sur la production d' endorphine

" L’effet psycho-stimulant du jeûne prolongé diminue la douleur et l’angoisse ; mais ce palier de désorganisation est lourd de conséquences. L’effet euphorisant et anesthésiant de l’anorexie déclenche une toxicomanie du jeûne. L’addiction à l’anorexie empêche la perception de la fatigue. "


source : http://www.societe-psychanalyt...igner-lanorexie