Je suis revenue un peu en arrière sur un de mes posts, et j’ai réfléchi à ça cette nuit, grâce à une personne qui m’a répondu à ce propos…
"Je m'étonne chaque jour d'un changement de comportement chez moi...
Ma capacité à dire "non", à décider ce qui est bon pour moi sans plus trop me soucier des autres
La fameuse frontière (et pas qu'intestinale !) qui devient moins facile à franchir, sans toutefois me couper du lien.
Je suis sûre que c'est un ES du baclo. Sans l'addiction, on devient plus soi même : on ose
Sans culpabilité, sans se mésestimer
C'est formidable."
Réponse : (un peu tronquée) :
C'est l'idéal vers lequel je tends: DIRE NON, ce n'est pas bien pour moi.
Mais pour cela, il faut identifier au préalable, ce qui bon pour soi.
C’est bien dans la la Vie de tous les jours, dans les relations humaines,
et leurs interactions, et surtout en relations avec des personnes dites "toxiques".
Finalement, cela revient à se connaitre soi-même, savoir ce qui est bon pour SOI.
Cette réflexion, l’air de rien, est vraiment importante pour moi. Elle traduit un profond changement dans la relation entre l’autre et moi.
Avant j’avais du mal, en effet… j’ouvrais trop facilement la porte, aux personnes bienveillantes (ou faussement bienveillantes) et cela me posait des frustrations, des sentiments d’être envahie, intrusée, alors que c’est moi même qui avais ouvert en grand.
Pourquoi j’ouvrais autant et en grand alors ? Parce que je ne savais pas faire autrement, parce que ma croyance était que c’était la bonne manière de me faire apprécier,
quitte à offrir du confort à l’autre en créant de l’inconfort chez moi.
On va dire que au lieu de fusionner avec et dans le désir de l’autre, j’ai appris à « affronter » en me différenciant. Mais pour savoir se différencier, en effet, il faut savoir ce qui est bon pour soi, et c’est un autre axe de travail !
Le fait de vivre seule et sans angoisse de solitude aide à contacter ses ressentis parce qu’ils ne sont pas troublés par un autre environnement.
Sans angoisse, parce que la solitude, c’est aussi du vide, et qu’il faut un sacré courage pour apprendre à vivre dessus, un moment suffisant pour s’y retrouver et constater que le vide, c’est du solide, qu’il n’y a pas que du rien. Il y a soi, et c’est beaucoup ! Ensuite il est plus facile de « réintégrer » l’autre dans son monde… Je crois.
Mes premières expérience ont consistés, après la prise de conscience (les deux mots confort/inconfort m’ont bcp aidés à identifier ce qui entrait en jeu dans la relation au moment ou elle avait lieu), à expérimenter le « non » et constater que le monde de l’autre ne s’écroulait pas pour autant, ni même l’attachement qu’il pouvait avoir envers moi, et ceci dans la plupart des cas. Dans les autres cas (louches !), il restait à gérer ma propre frustration de renoncer un moment à la sécurité du lien. Et là , la découverte, c’est que je ne m’effondrais pas pour autant (grande découverte) à vivre mon « non » corporellement, c'est-à -dire habitée pleinement par un « non » ferme et bien ancré.
C’est un thème que je travaillais en thérapie avant même le ttt baclo.
C’est le thème de la frontière contact entre soi, organisme et les autres, environnement.
Un grand classique en Gestalt-thérapie, qui était la méthode de mon psy.
La Gestalt-thérapie… Après la sophrologie, une découverte pour moi qui a fait que je m’y suis engagée pleinement après l’avoir expérimenté sur moi…
J’ai choisi de m’y former pour l’utiliser comme outil de travail dans mes accompagnements professionnels. Pour aider les personnes à mieux gérer la frontière contact entre elles (organisme) et environnement (l’entreprise), et développer une saine personnalité à la frontière des transactions dans le milieu du travail. Très utile dans les cas ou l’environnement s’avère… toxique. Du simple développement personnel, pas de la thérapie. Traiter : "j'ai mal à mon entreprise", pas : "j'ai mal à mon papa maman", quoique parfois on constate que cela procède du même mouvement !
Un environnement a toujours un potentiel toxique, mais pas que… Sauf bien sûr des exceptions à fuir, comme le cas des pervers narcissiques. Les autres sont à la fois bons et mauvais, comme soi, d’ailleurs. Je suis à la fois bonne et mauvaise. Il n’y a pas d’un côté les gentils et de l’autres les méchants ! Il y a moi et mon potentiel de responsabilité à choisir d’être bon et de prendre le bon de mon environnement. Et d’accepter mes zones d’ombre, évidemment !
Evidemment pour arriver, il faut avant tout se centrer sur soi et se reconnecter à ses ressenti en les identifiant comme « bons ». Pas facile avec moi, complètement coupée de cette « compétence » par une éducation rigide qui me faisait avaler tout cru les injonctions de mon environnement. Tout un apprentissage qui passe par la reconnaissance du langage de son propre corps… « Le corps est premier » disait ma thérapeute de groupe ! Et c’est vrai que quand je ne sais pas, lui, il sait, toujours… Une boule, une oppression, le rythme de la respiration, la fluidité d’un bien être … indiquent toujours mes intuitions. Le psycho-corporel de la méthode contribue à renouer avec ses ressentis les plus simples. Personne ne peut ressentir à la place de l’autre ! C’est une évidence que j’avais perdu de vue…
Le rapport à la nourriture ou à l’alcool ? Il existe, évidemment ! Il relève du même mouvement : tout prendre sans rien laisser ! Prendre sans fin (et sans faim), avaler sans restriction. Quand j’ai envie, je suis poussée à aller vers… une pomme ? Un verre ? et là le massacre commence ! Je ne mets pas de droit de passage à la frontière contact entre moi et l’environnement (la pomme, le verre). Le baclo me permet en calmant l’addiction au niveau de la maladie ainsi crée de stopper le mouvement devenu toxique. Le reste est à ma charge : savoir poser le « non », la limite, pour prendre le bon et garder le mauvais dehors. Savoir arrêter… une fonction que nous avons peu à peu perdue et que le baclo rend possible à nouveau, en lieu et place d’années de thérapie, mais sans en faire l’économie… Un accélérateur de thérapie, en qq sorte !
Je pourrais encore en parler des heures, mais je crois que j’ai bien synthétisé la « question ». je m’inspire bcp d’images issues de mon travail en Gestat-thérapie, dans mes posts. C’est du pratique et du vécu plus que de la théorie ! Voilà pourquoi je suis parfois sceptique par rapport aux TCC, qui ne s’attaque qu’au symptôme… A mon avis, le problème est plus large que cela. Il est dans le mouvement, dans le processus inscrit dans nos vie. Quand on ne s’attaque qu’au symptôme, on ne fait que l’étrangler, et parfois pire : de le déplacer…
Voili, voilà ! A la faveur d’une insonmie…cette nuit
Un pavé que je ne prend pas le temps de "tronquer" pour le rendre mieux lisible.
Tant pis ! Si ça résonne en vous, vous lirez jusqu'au bout, sinon RV au prochain post !
Je rajoute que c'est "mon cas". Un autre réagira autrement, parce qu'il aura vécu une autre histoire
Il prendra un autre chemin, peut être une autre méthode...
Moi j'ai trouvé celle là , et elle m'a bien convenu. Tout était logique, tout se dérouilait avec fluidité, signe que c'était mon bon cheminement
A chacun de trouver le sien...
C'est pour cela que l'on dit, je crois, que la thérapie est un art... Pas un déroulé de protocoles.
Un art qui se construit entre deux personnes, le thérapeute et soi. Le thérapeute figure l'environnement et le soi se renforce.
On est très loin de la thérapie sur le divan, qui a ouvert la voie, aujourd'hui obsolète.
C'est la relation qui soigne. Celle là en premier, et après toutes les autres. car elles ne sont plus toxiques.
Message édité 2 fois, dernière édition par Claude..., 18 Juin 2014, 9:01
Début TTT 6 nov 2013. Seuil atteint mi janvier 2014 à 120mg.
Janvier 2015 Ã janvier 2016 : 0 baclo
Reprise TTT suite à un retour d'habitudes : 90mg/jour