Je ne hurle pas victoire ou quoi que ce soit, car j'ai encore beaucoup de choses à en dire, et pas mal de réactions à avoir par rapport à ça, mais...
Je pense bien que j'ai atteint ce qu'on appelle l'"indifférence", depuis quelques jours.
En effet, depuis quelques jours:
- Je bois un peu moins de 2 bières par soirée. (il m'est arrivé d'en jeter la fin...)..
- Je prends environ 45-55 minute par bière, pour la finir.
- Je me sent alors "pompétte", et ça me suffit/convient alors...
De plus: Je mange moins, j'oublie parfois de fumer, je passe moins de temps dans certains "tunnels" obessessionels (ordinateur, jeux vidéos, lecture), et je me couche plus tôt (même si le sommeil tarde à venir, comme ce soir)
Je prends 35mg ainsi:
- 12h: 5mg (pour un lever en ce moment vers les 10h30, super tard)
- 16h: 10 mg
- 19h: 10 mg
- 21h: 10mg (pour un apéro-rituel commençant à 21h)
Le baclofène m'a progressivement retiré de l'effet anesthésiant de l'alcool.
Je comprends maintenant tout ce que j'ai pu ressentir comme ES, n'était pas des ES du baclofène, mais des symptomes masqués par l'alcool.
Les pseudo "ES" ont été et sont les suivants:
L'anxiété générale elevée, voire critique: Dans les dernieres semaines avant cette "indifférence", je suis parti dans des angoisses anxieuses terribles (en cours de résolution, mais j'en suis encore victime). Il m'a soudainement sauté à la figure TOUT ce que j'avais pu négliger pendant toutes ces années: ma santé, ma vie sociale, ma vie professionelle...
Je crois que le plus gros anxiogène a été et est encore, TOUS les petits "bobos" qui refont d'un coup surface, révèlés par la dissipation des brumes de l'alcool....problèmes dentaires (dieu merci, relativement bénins), problèmes de poids, de dos, de circulation (poids, poids poids), de lourdeur musculaire (myorelaxant, poids, manque de sport), de secheresse bucale (sous hydratation), et j'en passe, sans compter tout ce que je sommatise.....ou plus.
Beaucoup de stress du aussi à ce stress qu'on construit autour des ES...oui j'ai eu des acccouphènes et des vertiges, je l'avoue, il y a eu ça du à l'effet du baclofène.
Et je crois pas tant qu'il ai s'agit de la molécule elle même, mais plus à vrai dire d'une sensation étrange que je peux analyser à postériori maintenant: c'est comme si la molécule avait interrompu un processus en qui fonctionnait en boucle, et qu'elle aurait "coupé" cette boucle.
Comme si j'avais été replacé assez brutalement sur les rails de la "normalité", sans béquille ni assistance, et ce de manière assez radicale, pernicieusement.
Comme si l'alcool avait été viré par mon cerveau, qu'on lui avait indiqué la sortie, et qu'il ne faisait plus partie du conseil d'administration de mes différents cortex...
La situation reste fragile, je me sent encore fragile, pas vis à vis de l'alcool, mais un peu comme un lapin qui aurait découvert son vieux terrier bouché, et qui devraient s'en creuser un nouveau. Il sait qu'il serait mieux aménagé cette fois ci, et que finalement, bon débarras, vraiment, mais il apprehende tout le travail à procurer à cette nouvelle quête, et nouvelle vie.
Personellement, cependant, retourner en arrière m'est déjà impossible. Je ne me vois plus arreter le baclofène du tout, et ce pendant toutes les années qui seront nécessaire pour qu'il soit inscrit définitivement que cette vie là, qui est déjà en train de s'eloigner, ne revienne jamais.
J'ai, déjà, récuperé une lucidité étrange, presque surnaturelle, sur les choses et ma situation.
Je n'ai bien entendu pas encore de réponses sur bien des choses me concernant, mais, curieusement, je n'en suis pas tellement inquiêt.
Encore une fois, cette "illumination" est franchement curieuse.
Je ne réalise pas encore très bien je crois.
Et puis il y a des interrogations, des reflexions par rapport au baclofène lui même.
Comment ça se fait, à 35mg, est ce que je dois aller plus loin ,et si oui à quoi bon ?
Pour quoi faire ?
Est ce vraiment possible, à 35mg ?
Est ce que finalement, ce n'est pas la durée pendant laquelle j'ai pris le traitement, (2 mois "sec), qui ont été déterminante, plus que la quantité avalée ?
Est ce que je n'aurais pas enfin de compte risqué d'être abbruti par le baclo en allant plus haut ?
Beaucoup de questions, peu de réponses, mais je sais juste que j'ai bu ces 4 derniers jours, ces quelques maigre bières, ne sont plus désormais "vitales", autrement que par l'amour que j'ai de la bière comme boisson, et comme une ancienne tradition, qui me permettait à endurer des soirées souvent difficiles dans le passé...
Je sais et je pense que je devrais peut etre dans les semaines/mois qui viennent ajuster un peu mes prises, en horaires et quantité, mais je ne pense pas avoir besoin de monter bien au dessus de, allez, 50-60 mg, même en cas de "coup dur". En tout cas c'est la sensation du moment.
Je n'ai pas cette impression que l'histoire entre moi et le baclofène est terminée, mais plus qu'il m'a désormais permis de retrouver, et j'avoue avoir lu ce mot avec sarcasme dans les témoignages que j'ai écumé pendant 3 mois, une forme de liberté. Une liberté dont l'alcool m'avait privé, en m'enfermant dans une boucle de desespoir.
Voila, je continuerais à témoigner ici, bien sur, car je le répète, je ne m'estime pas "guéri", mais bien en tout cas "sauvé."
Départ du traitement: 6 mars 2014
Indifference ratée à 80, le 12 avril, puis indifférence à 140, le 9 juin
Abstinent et indifférent depuis.
Stabilisé à 40mg en 3 prises- 8h:20mg, 12mg: 10mg, 16h:10mg depuis le 26 aout.
A 35 mg depuis le 13 septembre.
A 10 mg le 28 septembre
Premier jour à zéro: 29 septembre.