Hello tous,
j'essaie de prendre un ton enjoué, même si ça n'est pas vraiment la joie. Rien de dramatique, mais juste une certaine lassitude. Sans raison particulière.
Coté alcool, ça va, mais coté régime ce n'est pas terrible. J'ai beau marcher des heures et des heures. Manger presque rien. Ca ne descend pas très vite.
Qq chose de drôle , je suis allé chez mon généraliste il y a qq jours, pour un petit truc sans importance. Comme j'ai une addicto, une psychiatre, et pas d'autre problème de santé, je le vois très rarement.
Je l'avais déjà croisé, il y a qq temps dans un grand parc à coté de chez moi. Il faisait son jogging, et moi, ma longue marche quotidienne. Il m'a vu sortir d'un chemin sous les arbres, et j'ai bien vu à son expression médusée qu'il croyait voir un revenant. Nous avons discuté, il se souvenait de mon traitement, et voulait savoir pour le baclofene. Moi, j'étais gêné de le stopper dans son peu de temps libre, je le lui ai dit, et il m'a vu partir à regret. Il faut dire que ma petite personne à tellement occupé le corps médical, et mon entourage ces dernières années que je culpabilise un peu maintenant que ça va mieux.
Bref, je l'ai revu dans son cabinet, nous avons parlé 15mn de mon cas, et il m'a raconté sa vie pendant 1h. Je ne dis pas 1h comme une image, pour dire "longtemps", mais véritablement 1h.
Contrairement, à mon habitude, je savais écouter. J'alignais qq mots de temps en temps pour montrer que je suivais, mais sans ramener les chose à moi.
Il y a tant de gens (et j'en faisais partie) qui disent des choses comme "ah oui, moi aussi je suis comme ça", et qui enchainent en racontant leurs propres histoires. Pour moi, ça s'appelle vampiriser la conversation. Je sais ce que je dis, puisque j'étais vraiment comme ça. J'espère vraiment ne pas le redevenir.
Plusieurs fois, il m'a dit "je ne devrais pas vous raconter tout ça". Mais il ne pouvait pas s'arrêter de parler, et je n'avais rien d'autre à faire. Et puis, finalement, c'était très intéressant.
Je pense que de me voir vivant, et en bonne santé après toutes les catastrophes que j'ai vécu (catastrophes de ma propre faute), lui a laissé croire que j'ai atteint une espèce de sagesse, et que compte tenu de la honte que j'ai su laisser derrière moi, je pouvais écouter tout et n'importe quoi sans porter de jugement.
Malgré tout, il comprenait bien que ce renversement de situation était un peu déplacé, et que je venais le voir plutôt pour ses conseils, que pour lui en donner moi même. Alors, 'à la fin, dans un ultime sursaut déontologique, il m'a dit "et bien euhh, si je vous ai raconté tout ça c'est pour vous dire, "faites les bons choix!""
Alors, je me suis trouvé une autre façon de distraire mon esprit quand je sens qu'il commence à tourner à vide. Ecouter les autres.
Ca me fait donc plusieurs choses à faire pour sortir rapidement de la morosité.
Prendre une bonne douche. Pas un peu d'eau sur le visage, comme je le faisais avant pour aller me ravitailler chez l'épicier du coin. Une longue douche, cheveux, tout. Avec du shampoing et du savon qui sentent bon. Déjà, ça va un peu mieux.
Puis, aller ouvrir la boite au lettre. Même si je crains toujours la mauvaise nouvelle, c'est toujours mieux que de laisser pourrir la situation pendant trois semaines.
Partir marcher en écoutant de bonnes émissions de radio. et revenir des heures plus tard, avec une saine fatigue. Acheter sur le chemin qq chose qui me fait vraiment plaisir pour diner. Ne pas faire de réserve parceque je vais tout manger dans la nuit, et me sentir comme une merde le lendemain.
Et, discuter avec les gens. Ou plutôt les écouter.
Je croise mon voisin sportif depuis mon emménagement il y a un an. Hier, alors qu'il rentrait en tenu de cycliste, j'ai pris le temps de lui poser des questions sur son vélo, le nombre d'heures que duraient ses sorties. Je lui ai dit que j'en avais un beau chez mes parents, mais que ne connaissant pas bien la région, je ne connaissais pas les parcours sympa. Finalement, il m'a indiqué un circuit sécurisé à coté de chez moi, et m'a dit que dès que j'arriverai à le faire 20 fois de suite, nous irons faire des sorties dans la campagne avec son club.
Je sais que c'est grâce à se forum que j'ai pu en arriver là. D'y raconter ma vie sans avoir peur des critiques. De lire des fils qui me ressemblent, des expériences que j'ai déjà vécu, d'y répondre, ça me laisse plus disponible pour les autres.
Lors de ma dernière visite chez mon addicto, j'ai pris Rdv avec la psy du centre. Expérience très embarrassante parceque je ne me souvenais pas d'elle, alors que j'ai fait plusieurs séances de groupe avec elle il y a 2 ans en Hp.
Mais bon, ma vie sera comme ça encore pendant qq temps. Voir ressurgir un passé qui a été enterré sous les black out. Mais c'est quand même agréable de voir la surprise des gens quand ils me voient en forme avec les idées claires.
@Mitche, oui, je ne sais pas pourquoi, alors que je ne travail plus depuis des années, je stress toujours le dimanche, comme si j'angoissais d'aller travailler le lundi. J'espère que tout va bien pour toi..
@oui, essayer de réfléchir au passé, de trouver d'ou vient la déprime "initiale". Je vais regarder la vidéo, merci pour le lien. J'avais abandonné la psychothérapie parceque je ne trouvais plus rien à dire. Il faut dire que je passais beaucoup de temps à raconter mes dernières mésaventures. Maintenant que je ne me pourri plus la vie de problèmes dues à l'alcool, je vais pouvoir me concentrer sur moi. Et puis, j'ai abandonné l'idée qu'il me faut absolument trouver la cause de tout ça avant de pouvoir mettre un frein aux addictions.
Je l'ai fait sans me poser de questions, sans attendre un alignement parfait des étoiles, sans vouloir me venger de tout ceux qui m'ont laissé tomber, sans vouloir prouver à mes parents qu'ils ont fait des erreurs, sans attendre l'amour, sans attendre un psy qui me comprend.
Il n'y a qu'aujourd'hui qui compte. Parceque une bonne journée, sans faire de conneries, rendra la journée suivante plus simple à gérer. Me rendra plus réceptif aux choses qui me font du bien.
Parcequ'il n'y a qu'une chose qui compte, c'est la motivation, le travail. Le talent sans motivation, ça ne mène à rien. Le baclofene sans motivation, c'est juste une accumulation d'effets secondaires sans effets suffisamment positifs pour les accepter.
En ce qui concerne Gainsbourg, comme je l'ai dit qq part sur mon fil, je l'ai vu en concert, et c'était vraiment pénible, douloureux de le voir dans cet état. "Qu'as tu fais de ton talent", j'avais envie de lui dire.
Mais chère Happy, tu es comme moi, tu fais les choses à ta manière. Il n'y a que l'adorable Karine qui essaie encore de me parler de dosage du baclofene. Et, même si j'en ai pas l'air, j'écoute un peu.
Mais se connaitre, ne pas se mentir à soi même, c'est la base.
Bye,
Nicolas
40mg de baclofene. 20 le matin, 20 à midi. Pratiquement plus d'effets indésirables. Pas indifférent. Abstinent depuis le 26 mai 2014.
Il n'y a pas de meilleur jour qu'aujourd'hui
On peut tous apprécier les petits bonheurs de la vie si on arrête de s'emmerder avec les excès