Baclocauchemars
Le Baclo génère des cauchemars, ce n'est plus à démontrer.
Le Baclo génère des cauchemars hyperréalistes, si réalistes qu'on éprouve au réveil le besoin de vérifier si c'est du lard ou du cochon, c'est évident.
Mais surtout je crois, la particularité des cauchemars bacloféniens c'est que le moindre détail anodin dans la réalité devient effrayant en rêve.
Par exemple, que l'on fasse des cauchemars quand on rĂŞve que quelqu'un veut nous tuer, que l'on est poursuivi, que l'on tombe, c'est on ne peut plus "normal", puisque c'est une situation effrayante dans la vie.
Mais lorsqu'on rêve qu'on caresse son gentil chat ou que l'on mange un petit pois et que cela se transforme en une situation terrifiante et insupportable, ça, je crois que c'est typiquement baclofénien. Quand le plus doux des agneaux devient le plus cruel des loups...
Et c'est ce qui m'arrive en ce moment.
Ça vous semble évident, à vous ?
Pour moi, ça ne l'était pas du tout.
Et pour illustrer tout ceci avec un peu de poésie, voici la fable écrite par un de mes blogopotes. Blogopote que j'ai d'ailleurs eu la chance de recontrer IRL et qui à mon avis excelle tant pour ce qui est de l'écriture que de la sculpture.
Si vous voulez le découvrir un peu plus, c'est par ici :
Jean-François Ricou
Mais revenons Ă nos moutons...
DUPLICITÉ (par Jean-François Ricou)
Qui n'a pleuré, enfant, sur le sort de l'agneau
dévoré par le loup sur le bord d'un ruisseau
Au prétexte honteux qu'il troublait son breuvage ?
Qui veut tuer son chien prétend qu'il a la rage.
Ô cruauté du loup face à ce petit être,
Au pauvre agneau si doux, qui vient juste de naître !
J'ai rêvé l'autre nuit d'une autre fin possible
Le berger survenu prenant le loup pour cible
Et le monstre aux yeux rouges vers les bois détalant,
Laissant lĂ l'agnelet encore tout flageolant.
L'agneau désaltéré vint alors sans attendre
Sur un carré de pré à l'herbe grasse et tendre
Qu'Ă grands coups de dents jaunes il se mit Ă manger.
Pas brin à brun à la tonte ne pouvait échapper,
C'était une hécatombe de fleurs, de graminées.
L'armoise et la jusquiame, marjolaine et gentiane
Rejoignaient sous la langue l'hélianthe et la badiane.
Ce fut une tuerie oĂą moururent par milliers
Ces plantes des poètes qui peuplent nos herbiers.
Je m'éveillai alors, mettant fin à mon rêve,
Fort déçu par ce monstre si assoiffé de sève,
Je jurai que bientôt l' herbe serait vengée,
Vil animal, à Pâques tu seras mangé !