Ce n'est pas le charisme de J qui m'a soignée! C'est d'avoir vecu avec un alcoolique et d'avoir pu comparer nos 2 problemes, ça a été ma chance.
Et je ne pense pas que les tca soit plus dur à traiter physiologiquement que l'alcoolisme.
C'est le profil des malades qui est different.
Chez nous beaucoup de parcours psy, de formatage depuis des années au fait que cette maladie est psy.
Ce cheminement a été fait depuis longtemps chez les alcool. Le plus souvent les boulimiques le sont depuis l'enfance, je l'entend à chaque rdv tel. Alors que l'alcool arrive dans la vie des gens , en principe , plus tard. Ca fait des années qu'on a compris que l'alcoolisme est une maladie.
En 2011 quand j'ai vu les 2 premiers prescripteurs baclo alcool qui m'ont dit que pour la boulimie ça ne marcherai pas car la boulimie , c'est psychologique, ça montre bien le cheminement que nous avons encore à faire. Du coté medecin mais aussi du coté patients.
Toutes les personnes que j'ai au tel pressentent que leur probleme est pas uniquement psy. D'ou leur arrivée ici.
Mais pour pratiquement toutes, c'est à cause de leur enfance, ou de leur mère, ou n'importequoi d'autre, sauf les "anciennes" comme moi , qui ont eu le temps de tester toutes les autres thérapies, le doute est levé, ce n'est pas psy, c'est bien psysiologique. Ce qui n'empeche pas d'avoir aussi des souci de vie, d'enfance comme n'importequel etre humain sur cette terre.
Et quand on s'est debarrassé de ce doute, la guerison vient plus facilement, on la laisse venir. Car les echecs,à mon avis chez les TCA, viennent plus d'abandon avant guerison que du baclo qui "ne marcherai pas".
Et si elles abandonnent, le plus souvent, c'est d'erreur de protocole que ce soit du medecin qui ne sait pas, ou va vite volontairement ou du patient lui meme qui va plus vite parceque pressé.
Parceque chez nous, il n'y a pas d'urgence à guerir vite, contrairement aux alcools qui sont en danger chaque jour et peuvent mettre leur entourage et leur boulot en danger chaque jour. Leur motivation à supporter les ES des augmentations rapides , sont plus forte que chez nous.
Nous, on ne met personne en danger autour de nous (sauf nous à moyen ou long terme selon type de boulimie) , on continue le plus souvent,à bosser sans souci, à elever nos enfants, on ne devient pas une autre personne apres une crise de boulimie, on ne met pas sa famille en danger sur la route , etc
Et le recul sur les tca, c'est à nous de le faire, comme Ameisen a du le faire. C'est arrivé à ce sentiment de vie ou de mort qu'il a du se decider à tester le medic sur lui.
QUand j'ai decidé de me soigner moi aussi, alors que personne ne croyait que ça marcherai, sauf J, j'etais dans ce sentiment d'urgence, que ma vie se jouait la. Et que si ça ne marchait pas, j'allais mourir dans ma graisse dans peu de temps. Et ce n'est pas J (que je voyais une fois de temps en temps pour lui en apprendre sur mon evolution,) ni ma motivation qui m'a fait guerir miraculeusment, c'est juste que elle m'a permis de tout supporter.
Je dis souvent que si Ameisen avait eté boulimique , c'est nous qui serions bien avancé dans le ttt.
Mais je pense surtout, que si ameisen avait eté boulimique , il n'aurai jamais risqué de prendre ce traitement car les degats de la maladie ne l'auraient pas empeché d'exercer, il aurait vecu, comme on l'a toutes fait, avec cette idée que c'est psychologique, et il aurait surement accepté de vivre avec, puisque ça ne diminue pas à la conscience ni à la capacité à vivre "normalement".