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Aujourd'hui, je commence le Baclofene

Membre
Avatar de Albert
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  Lien vers ce message 07 Aout 2014, 16:46
Mesdames, messieurs, bonjour à tous.

Aujourd'hui je souffle mes 32 bougies. Coïncidence du calendrier, aujourd'hui je commence un traitement de Baclofene. Je vais essayer de vous raconter un peu ma situation, un peu pour me présenter, surtout pour mettre à plat mes pensées, mes idées. Aussi pour pouvoir me relire, un jour, et me rappeler du chemin parcouru. J'espère.

Ca fait une douzaine d'années que j'ai un... "penchant" prononcé pour la boisson. J'ai du mal avec le terme "alcoolique". Je le cache -extrèmement bien-, j'en ai honte, et il m'a fallu de nombreuses années avant de l'accepter. C'est ma plus grande faiblesse.

C'est la toute première fois que j'en parle en dehors d'un cabinet de médecine. Je n'ai aucune idée de la gravité de mon cas, j'ai toujours imaginé les alcooliques comme des gens faibles, stupides, mal rasés, qui puent et qui picolent du matin au soir pour oublier leur vie misérable et qui crèvent, seuls, d'une cirrhose avant la quarantaine. C'était bien pratique de les imaginer comme ça, au moins j'étais sûr de pas en être. Ca se verrait, me disais-je.

Au début, c'était n'importe quoi. Je finançais mes études en bossant dans la restauration, la où tout a commencé. Un petit verre après le service avec l'équipe, qui a rapidement évolué vers un gros verre tout le temps, avant, pendant et après, où on se retrouvait tous à siffler les bouteilles de pinard piquées dans la cave. Ca a duré un an environ, suffisamment pour que le rituel de la bouteille de rosé avant de se coucher s'installe. Puis la fin des études, et le chômage. Maigre chômage. Peu importe, il y passait: une bouteille de Pastis à midi, KO technique à 16h. Dieu que les journées sont longues quand on a rien à faire. Mais je me justifiais: il fallait bien que je m'assomme pour tuer l'ennui.

C'était la période noire, la période de tous les excés. Rentrer de nuit, à moto, à 4 grammes. La retrouver un matin toute rayée d'un coté, sans le moindre souvenir de ce qu'il s'était passé, à part une vague douleur sur le flanc. Boire du parfum, de l'alcool à désinfecter. Distraire la belle-famille lors du repas dominical pour aller taper dans leur bar à même le goulot. Me lever en pleine nuit, saoul comme un cochon, et pisser contre le mur de la chambre. Pfffff...

Heureusement, Elle était la.

Elle, je l'ai rencontrée quand j'avais 20 ans. On a rapidement emménagé ensemble. Elle était la, Elle m'a soutenu, aidé, supporté, alors même que je refusais catégoriquement d'admettre que j'avais un quelconque problème. J'aimais être ivre, rien de plus, rien de grave. Grâce à Elle, j'ai progressivement canalisé mes pulsions. J'ai trouvé un boulot stable et bien payé correspondant à mes études. J'avais une vie presque normale, je ne buvais plus que le soir, quelques bières fortes pour m'aider à dormir. Deux ou trois litres, pas plus. Souvent, un peu de vin, pour aller avec le repas vous comprenez...

Ça a duré comme ça plusieurs années. J'ai maitrisé l'art de cacher mon vice, même à moi-même. Surtout à moi-même. Je ne buvais que le soir, à doses thérapeutiques, toujours identiques. En soirée, je me retenais et m'efforçais de boire "comme tout le monde". J'ai appris à refuser, en me promettant mentalement le double une fois rentré. J'ai appris à surprendre les sceptiques en refusant de boire sans raison, juste "j'ai pas envie, la". Tu parles.
Je suis excellent à ce petit jeu. L'alcool ne me rend pas con, violent, ou émotionnel. Je peux cacher mon ivresse même à mes proches. Et donc boire encore plus.

De toute façon je m'en fous, j'arrête quand je veux.

Et puis, après une dizaine d'années de vie commune, notre couple a pris du plomb dans l'aile. Ça n'allait plus, la flamme était éteinte, je buvais de plus en plus, en cachette le plus souvent. Enfin, quand je dis en cachette, je suivais la règle de la "faute avouée à demi pardonnée", qui devient hyper rentable si on avoue que 10% de la faute. Une bière en face, une quille dans le dos.

Bref, on s'est séparé en 2012. En excellent termes, figurez-vous. On avait juste envie d'aller voir ailleurs si l'herbe est aussi verte qu'elle en a l'air.

Et me voila donc enfin en roue libre. Plus besoin de faire semblant, de me cacher, de mentir. Quel bonheur ! A ma grande surprise, ma consommation d'alcool est resté sensiblement la même. Évidemment, puisque je suis pas un alcoolique©...

J'ai rencontré d'autres femmes, des histoires d'un soir, d'autres qui durent un peu. Ce que je voulais, en somme. Jusqu'à ce que j'en rencontre une avec qui j'étais prés à rester un peu plus qu'une nuit.

Elle était bien plus jeune que moi, belle comme tout et d'une intelligence redoutable. Il était évident qu'elle n'accepterait jamais un homme dans sa vie avec une faiblesse aussi grande qu'une addiction, alors j'ai fait ce qui était l'évidence même: j'ai arrêté de boire. Et de fumer dans la foulée. Pour elle.

Aucune difficulté, il n'y a pas plus grande motivation que le sourire de la femme de nos pensées. A part peut-être ses seins généreux et ses fesses fermes ? Bon sang qu'elle était belle.

Ça n'a évidemment pas duré. Passé l'état de grâce des prémices d'une relation amoureuse, le naturel revient au galop. D'abord quand elle est pas la... Puis avant qu'elle arrive... Puis en cachette...

Après quelques mois, un soir, un peu ivre je me lève et perds l'équilibre dans l'obscurité de la chambre. Un truc qui m'arrive jamais. Évidemment je lui tombe dessus, du haut de mon quintal sur son corps fragile. Pas de bobo heureusement, mais le début de la pente descendante: elle a compris.

Notre couple ne durera pas plus de quelques semaines supplémentaires avant qu'elle m'assène l'infâme "il faut qu'on parle". Pas grave, je l'avais vu venir, on était pas compatible. Y'en aura d'autres.

Vraiment ? D'autres ? Pourquoi faire ? Jamais j'en trouverai une qui me comprend. Qui m'accepte. Qui m'aide. Autant continuer ma vie en gardant un bon désordre sentimental, ça tue l'ennui.

Et puis, Elle est revenue. Elle était allée voir ailleurs Elle aussi, et en avait tiré la même conclusion que moi. L'herbe est y peut-être plus verte, mais qu'est ce qu'on s'y ennuie. Elle a su trouver les mots et les gestes pour me séduire à nouveau, non pas que c'était difficile (mais ne lui dites pas). On s'est remis ensemble, parce que c'était l'évidence même.

Mais cette fois, je savais quelque chose que j'ignorais avant. J'ai un problème avec l'alcool, je ne peux pas arrêter comme ça. Il me faut de l'aide, une aide extérieure, une aide professionnelle. Alors j'en ai parlé à mon médecin. Dur moment que d'admettre une telle faiblesse, de devoir demander de l'aide. J'en grince des dents rien que d'y repenser.
Elle m'a dirigé vers un addictologue, que j'ai rencontré en fin d'année dernière. Quant à Elle, je lui ai appris que je me faisais prendre en charge en début d'année. Elle était fière et heureuse, mais a bien évidemment compris que si je devais m'en sortir, ce serait seul.

Pfiou, que c'est dur d'en parler. Étaler comme ça face à un inconnu ses problèmes, qu'on a passé tant d'années à cacher. Le sentiment d'échec qui se frotte à son visage.

Alors on a commencé les traitements. D'abord l'Aotal, 6 comprimés par jour. Aucun résultat, mais je prends également des anxiolytiques et des somnifères: au moins, je n'ai plus ces angoisses de ne rien avoir à boire le soir et je sais que je n'aurais pas de problème à m'endormir avant 5h du mat'. Mais l'envie, putain cette envie... Elle est toujours la. Je peux la cacher derrière autant de calmant que je veux, j'ai toujours cette envie de boire.

Début Mars, Elle m'apprend la bonne nouvelle: je vais être papa. Plus remonté que jamais à terrasser cette faiblesse de merde.

Puis on a essayé le Revia. Ca a donné de bons résultats au début. L'envie n'était plus aussi présente -dumoins, elle était toujours la mais je n'était pas sûr que ce soit une envie de picoler. Avec les calmants, ça a eu son petit effet pendant quelques semaines... Avant de retomber dans mes vices. J'ai aussi commencé à voir une psy.

Aujourd'hui, j'ai revu mon addictologue. Je lui expliqué qu'une fois de plus, j'avais échoué.

"Bon, et bien on va essayer le Baclofene".

Et me voila. Il m'a dit de commencer par 2 comprimés, puis d'augmenter de 1 tous les 4 jours, jusqu'à 6. Quand je vois les quantités que certains d'entre vous prennent, ça me fait peur...

J'espère enfin avoir la force de me libérer de cette saloperie. Avoir une vie normale.



Être un bon père.
Message édité 4 fois, dernière édition par Albert, 07 Aout 2014, 16:57  
 
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Avatar de Sylvie
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  Lien vers ce message 07 Aout 2014, 17:51
Bonjour

Le baclofène marche très bien à condition de l'augmenter jusqu'à la dose efficace ..

Pour certains ça peut être 60mg et pour d'autres 300mg/j, la moyenne étant à 170mg/j
Donc s'il se limite à 60mg/j, ça risque de ne pas le faire
Et il faut bien dire que pour le baclo les addictos ne sont pas vraiment les personnes à fréquenter.
Ils ne connaissent pas et sont en général très réticents.

Bref, si tu veux t'en sortir, soit il faudra que tu arrives à le convaincre d'augmenter jusqu'à la bonne dose, soit il faudra changer de médecin.
Depuis le temps, nous avons établi une liste de médecins qui acceptent de jouer le jeu


Merci mille fois à celui qui a eu la générosité de partager sa découverte avec nous ...

A lire pour comprendre ce qu'est le baclofène.
Notre livre Baclofène la fin de notre addiction, les alcooliques ne sont plus anonymes ....
 
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Avatar de Mustang
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  Lien vers ce message 07 Aout 2014, 18:16
Bonjour Albert,

Bienvenue sur ce forum où tu trouveras aide, conseils et soutien, le tout sans jugement aucun.
C est dur de se dévoiler, mais ça fait du bien.
Ici, tu es sur ton fil, tu pourras témoigner de tes inquiétudes, tes attentes, tes espoirs et tes coups de gueule.
Beaucoup te liront, certains te suivront et tu auras souvent des réponses adaptées grâce à des personnes comme Sylvie, qui veillent au grain.
Tu as frappé à la bonne porte, le forum est une aide certaine pour débuter ton traitement au baclofène. :happy:

À bientôt de tes nouvelles,

Mustang


Apaisée à 100 mg en 2 mois. +10 mg pour me rassurer.
En descente depuis le 01/08 : 100 mg,
15/08 : 90 mg, 30/08 : 80 mg, 15/09 : 70 mg, 03/10 : 60 mg,
27/10 : 50 mg, 17/11 : 40 mg,
Descente rapide 20/11 : 30 mg, 22/11 : 20 mg, 24/11 : 10 mg, 26/11 : 0 mg.
Merci à vous tous, qui constituez ce forum, vous êtes précieux et acteurs de chaque guérison :-)
 
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  Lien vers ce message 07 Aout 2014, 18:49
Bon texte, très bon même.
Merci de cet effort de présentation. Nul doute qu'il va aider à mieux t'aider.
A bientôt.

Falovon.


Début le 14 mai 2014. Seuil à 190 mg atteint le 21 juillet 2014.
 
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Avatar de Claude...
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  Lien vers ce message 07 Aout 2014, 18:58
Bonjour Albert, tu as bien fait de passer par ici.
Tu es un type bien, n'en doutes pas !
Tu vas vivre ton traitement et n'anticipes pas de monter à des doses importantes
Ce qui est plus que sûr c'est que tu vas t'en sortir et devenir un super papa.
Bienvenue et encouragements.


Début TTT 6 nov 2013. Seuil atteint mi janvier 2014 à 120mg.
Janvier 2015 à janvier 2016 : 0 baclo
Reprise TTT suite à un retour d'habitudes : 90mg/jour
 
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Avatar de Sylvie
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  Lien vers ce message 07 Aout 2014, 20:18
Ah oui j'oubliais ...
Moi non plus je n'aime pas le terme alcoolique qui est assez stigmatisant.
Alcoolo-dépendant c'est moins lourd.

Moi aussi, j'avais tendance à me faire une image des alcooliques (dont bien sur je ne faisais pas partie non plus !) comme imbibés du matin au soir et trainant dans la rue.
La vérité est toute autre, des personnes qui souffrent de cette maladie, il y en a plein (10% de la population) et vraiment beaucoup sont très loin de cette image. Intelligents, insérés dans la société mais malades ..

Quand j'ai découvert le baclo, j'ai découvert ce qu'était vraiment l'alcoolisme.


Merci mille fois à celui qui a eu la générosité de partager sa découverte avec nous ...

A lire pour comprendre ce qu'est le baclofène.
Notre livre Baclofène la fin de notre addiction, les alcooliques ne sont plus anonymes ....
 
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Avatar de Manue Velvet
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  Lien vers ce message 07 Aout 2014, 23:48
Bonsoir Albert
Merci pour ta belle présentation, et bienvenue dans l'aventure du baclofène
Oui tu seras un bon père, et sans doute guéri http://www.baclofene.com/images/smileys/fsb2_oui.gif

Manue


Rechute depuis 2013, début du baclo, dose maximum atteinte 330 mg, dose de déclenchement 290 mg, de longs paliers à 190 mg, puis 120, bref, aujourd'hui à 50 mg, dose de confort depuis plus d'un an, plus d'excès d'alcool, 0 consommation en solo, quelques verres en famille une fois par an, sur deux ou trois jours, et encore... objectif atteint, en 7 ans... alors patience ;-)
 
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Avatar de alainmerlin
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  Lien vers ce message 08 Aout 2014, 8:49
salut albert
sympa ta présentation..moi aussi petit nouveau
et je me reconnais tellement dans ce que tu as raconté...les bouteilles de lagavulin de beau papa aussi :fsb2_sorry:
ben, c'est évident que l'alcool est un poison.moi, en plus je fume et je bois du café...j'ai refusé la pilule..trop de risques cardio-vasculaires (lol)
en plus, en bécane..l'alcool a trop d'effets
Moi, j'ai repris le RER..Moins dangereux (encore que..)
et puis, sache (de la part d'un papa de grands enfants...ados) que cette saloperie te fait perdre une grande partie de la vitalité et du courage que tu as quand il faudra que tu aies au parc promener le ou la amour de ta vie
courage à toi..t'es déjà un bon père à voir comment tu l'écrit
chapi-chapeau, on est tous dans le même bateau


un jour, je serais comme un poisson... dans l'eau !
 
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Avatar de Mathieu
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  Lien vers ce message 08 Aout 2014, 10:00
Salut Albert !

Je ne peux que venir te souhaiter la bienvenue tellement je me retrouve dans ta présentation.
- Se soigner pour elle...
- Se soigner pour être un bon père...
- La honte de la maladie...
- La première fois ou tu expose ta maladie aux autres.
... ETC ...

Le Baclo fonctionne ! Crois moi ! Et si les similitudes du début entre ton fil et le mien sont avérées alors celles de la fin de l'histoire le seront aussi ;)


Bonne journée à toi et surement a bientôt !


Libéré le 08 mai 2013 à 90 mg, 6 mois à 90mg , Baisse de 10mg tous les mois, 0 mg : le 29 aout 2014
le 03 nov 2014 : retour du craving ... à 40 mg depuis le 10 nov 2014, remonté à 100 le 15 mars 2015, stable depuis...

Plus aucun nuages dans mon ciel bleu ;) Merci à vous tous !
 
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Avatar de Daniel
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  Lien vers ce message 08 Aout 2014, 11:23
Bonjour Albert et bienvenue

Ton parcours ressemble en tout point au mien (hormis la séparation), par contre je retiens une phrase

"J'ai appris à refuser, en me promettant mentalement le double une fois rentré", exactement ce que je faisais, bonne figure devant les gens et une fois à la maison, un bon sondage dans le bar, tout y passait surtout l'alcool fort

Voilà pourquoi certains proches ont été surpris d'apprendre mon indépendance, mais après j'ai fait mon coming out et crois moi c'est beaucoup plus facile pour se sortir de cette merde

Tu as de la chance d'être soutenu par ta compagne c'est un plus indéniable, comme te l'as expliqué Sylvie, avec patience, régularité et motivation, tu devrais obtenir de bons résultats

La vie change vraiment quand on arrive à se débarrasser de son addiction, tu vas vraiment revivre

N'oublies pas de faire vivre ton fil, nous serons là pour t'aider

Bine à toi


La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin
 
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Avatar de Albert
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  Lien vers ce message 08 Aout 2014, 14:24
Merci à tous pour vos messages, ça fait chaud au coeur :)

Hier j'ai donc commencé avec 20mg. Effet placebo ou reél, il s'est passé un truc épatant: on est donc allé au resto en amoureux pour fêter mes 32 piges. Lorsque la serveuse est passée demander si on voulait boire quelque chose j'étais au téléphone (comme un gros malpoli), j'ai fait un geste de la main que ma copine a compris comme "prends moi la même chose que toi". Du coup je me suis retrouvé avec une limonade... Pas grave, je prendrai du vin.

Et... j'ai oublié. J'étais pris dans la conversation, on a passé commande rapidement et repris la conversation. Je m'en suis aperçu un peu plus tard, j'étais tellement surpris et content que je suis resté avec ma limonade.

Certes, j'avais pris un (petit) apéro avant et j'ai pris un digeo en rentrant, mais aller au resto pour mon anniversaire et rester à la limonade sans me forcer ? Impensable !

Bref, très encourageant. On va voir si ça se reproduit ce soir (de nouveau resto, cette fois en famille) et surtout demain où on va fêter ça toute la journée avec nos amis.

Petite question concernant les doses: le but est d'augmenter la quantité progressivement pour éviter les effets secondaires, correct ? Est ce que ça veut dire que je peux augmenter plus rapidement que prévu si j'en ai pas ou que je peux les supporter ? Je suis très peu sujet aux effets secondaires d'une manière générale et je suis un grand gaillard.

Encore merci pour votre soutien et vos petits mots encourageant :)
 
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Avatar de Claude...
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  Lien vers ce message 08 Aout 2014, 14:35
Correct !
Tu augmentes lentement et en répartissant bien, et tu limites les ES, et tu prends des risques si tu penses assumer
Super bon signe la limonade ! C'est que ton mental est d'accord pour s'engager dans le traitement !

Si tu veux en savoir plus, lis le livre de Olivier Ameisen et celui de R de Beaurepaire
Et passe souvent par la page d'acceuil, elle est pleine d'informations

Bonne continuation


Début TTT 6 nov 2013. Seuil atteint mi janvier 2014 à 120mg.
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Avatar de Mathieu
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  Lien vers ce message 08 Aout 2014, 14:52
Joyeux anniversaire alors !

Sylvie te confirmera mais le protocole standard est le suivant :
- Monter de 10mg tous les 3 jours.
Si les Effets indésirable sont trop dérangeant on peu alors espacer le nombre de jour entre chaque montée.
Concernant la répartition des prises journalières il y a deux écoles :
L'imprégnation : répartition des prises dans la journée (matin, midi et soir))
le ciblage : prise des comprimés deux heure avant le craving

En ce qui concerne ton expérience d'hier soir, c'est une bonne nouvelle :)
Il est possible que tu réagisse déjà a la molécule ;) Le temps nous le dira très bientôt !
Message édité 2 fois, dernière édition par Mathieu, 08 Aout 2014, 14:55  

Libéré le 08 mai 2013 à 90 mg, 6 mois à 90mg , Baisse de 10mg tous les mois, 0 mg : le 29 aout 2014
le 03 nov 2014 : retour du craving ... à 40 mg depuis le 10 nov 2014, remonté à 100 le 15 mars 2015, stable depuis...

Plus aucun nuages dans mon ciel bleu ;) Merci à vous tous !
 
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  Lien vers ce message 08 Aout 2014, 16:15
Bonjour Albert,

Bienvenue sur ce site.

Beau message que celui écrit hier lors de ton entrée hier sur ce site.

Difficile effectivement de reconnaître sa propre maladie.

Beaucoup de lucidité dans ta description, ce qui est particulièrement encourageant pour la réussite de ton traitement.

L'effet du Baclofène est particulièrement bluffant.

Tu as pu lors du dîner pour ton anniversaire résister fortement à la tentation. Super.

Si tu en as la possibilité, essaie de diminuer voire de supprimer ta consommation d'alcool, cela augmente les effets positifs du traitement. Si ce n'est pas possible, ce n'est pas grave mais augmente semble-t-il quelque peu la durée de celui-ci.

Le conseil de Claire 75 de lire les livres de R. de Beaurepaire et d'Olivier Ameisen est très judicieux. Pour ta compagne aussi.

Je te souhaite déjà une belle nouvelle vie.

Porte-toi bien.

Al
 
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Avatar de Meliane
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  Lien vers ce message 08 Aout 2014, 16:27
Bienvenu sur ce forum Albert.

Ici tu trouveras aide, soutien, réconfort, conseils.

Le but c'est d'augmenter progressivement jusqu'à atteindre l'indifférence.
Si tu as peu d'ES tu peux augmenter de 20 mg tous les trois jours.

Si ton addictologue ne veut pas monter au-dessus de 60 mg, nous t'aiderons à trouver un autre prescripteur.

Tu as bien fait de t'inscrire, ici tu seras écouté.

Donne nous les heures où tu as envie de boire, les pros de la poso pourront comme ça t'indiquer des horaires de prise pour tuer le craving et limiter les ES.

Au plaisir de te lire.


"Au début, on croit mourir à chaque blessure. On met un point d'honneur à souffrir tout son soûl. Et puis on s'habitue à endurer n'importe quoi et à survivre à tout prix".
Virginie Despentes.
 
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  Lien vers ce message 08 Aout 2014, 16:57
Donne nous les heures où tu as envie de boire, les pros de la poso pourront comme ça t'indiquer des horaires de prise pour tuer le craving et limiter les ES.


Dans une journée normale (sic), je bosse à mon domicile jusqu'à 18h (télétravail). A partir de ce moment la -j'ai pas vraiment besoin de regarder l'heure- je sais que j'ai 2h avant que le supermarché du coin ferme.

Nous avons pris l'habitude de faire les courses au jour le jour, depuis des années. J'adore cuisiner, et j'aime choisir ce que je vais manger le soir et le lendemain midi tous les jours. Je ne me fais jamais de plats tout prêt, encore moins surgelés. J'aime la bonne bouffe, acheter des produits frais et les préparer, je peux facilement passer la soirée aux fourneaux.

C'est aussi l'occasion de m'approvisionner en alcool, de revenir avec ma dose quotidienne: typiquement, 1L de bière fortes (2 canettes de 50cl à 8 ou 9°) et une bouteille de vin. Je bois la première, tiède forcément, pendant que l'autre et le vin se rafraichissent au congélateur. Puis l'autre, et le vin avec le repas, ou après. C'est un rituel bien rodé, et quoi qu'il en soit je suis absolument incapable de stocker de l'alcool chez moi. Le simple fait de savoir qu'il y a une bouteille quelque part dans la maison m'obnubile, et je finis plus ou moins rapidement par arriver à la conclusion qu'il vaut mieux la boire, au moins j'y penserai plus.

Paradoxalement, je suis assez content de cette "méthodologie". Ca me permet de limiter ma consommation, si je m'écoutait je boirais beaucoup plus. Avec cette dose, je sais que c'est le minimum que je peux consommer sans me dire "merde, j'ai plus rien" après le dernier verre. Parfois, ça arrive quand même bien sûr: avant que je me fasse prendre en charge, il arrivait régulièrement que je ressorte pour aller à une épicerie de nuit, à 20 minutes de chez moi. Pas très malin, je sais. Mais cette sensation de manque, lorsqu'elle survient, m'empêche terriblement de dormir, ce qui me fournissait une excuse toute trouvée.

Maintenant, j'ai des calmants et des somnifères (Zolpidem). Je n'ai plus l'excuse, il me suffit d'un demi-cachet de Zolpidem pour dormir comme un bébé, alcool ou pas. Ca fait donc plus de 6 mois (déja !! j'avais pas réalisé avant d'écrire ce post :)) que j'ai pas revu mon épicier, dont le chiffre d'affaire a du dégringoler.

Bref: aucun problème la journée, mais entre 18 et 20h, c'est le craving, réglé comme du papier à musique. J'essaie toujours d'aller faire le plein au plus proche de 20h, pour commencer à picoler le plus tard possible et éviter de me retrouver à sec à 22h et me dire que j'aurais bien bu un p'tit coup de plus la. Je me couche à minuit, 1h.

A noter aussi que depuis que je me suis remis avec ma moitié, je ne bois plus en cachette. On a passé un deal. Elle m'accepte comme je suis, sans jugement, sans commentaire, elle sait que je fais des efforts pour m'en sortir, donc je n'ai pas à avoir honte devant elle et lui mentir. C'était un peu dur au début, mais je me suis aperçu que j'avais bien plus honte de moi-même en picolant en cachette que devant elle.

C'est une femme merveilleuse, j'ai énormément de chance de l'avoir.
 
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  Lien vers ce message 08 Aout 2014, 17:11
Coucou
Très chouette ce resto, oui au début avec le baclo, il y a un effet placebo ou non peu importe

+10 tous les 3 jours, ça ne sert à rien d'aller plus vite, et tu verras que ça va assez vite quand même, autour des 100 mg, les EI commencent en général, ou pas, ça tu le verras

Continue l'effort si ça te va, tu as déjà bien réglé ta consommation, c'est un plus

Manue


Rechute depuis 2013, début du baclo, dose maximum atteinte 330 mg, dose de déclenchement 290 mg, de longs paliers à 190 mg, puis 120, bref, aujourd'hui à 50 mg, dose de confort depuis plus d'un an, plus d'excès d'alcool, 0 consommation en solo, quelques verres en famille une fois par an, sur deux ou trois jours, et encore... objectif atteint, en 7 ans... alors patience ;-)
 
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  Lien vers ce message 08 Aout 2014, 17:36

Bref: aucun problème la journée, mais entre 18 et 20h, c'est le craving, réglé comme du papier à musique.


Dans ce cas, place 3 prises à 13h, 15h et 17h, ça devrait mettre un coup sur le nez du craving ..


Merci mille fois à celui qui a eu la générosité de partager sa découverte avec nous ...

A lire pour comprendre ce qu'est le baclofène.
Notre livre Baclofène la fin de notre addiction, les alcooliques ne sont plus anonymes ....
 
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  Lien vers ce message 08 Aout 2014, 17:42
Bonsoir Albert,
Bravo pour ton message de présentation et bravo à ta moitié pour tant de compréhension.
Je pense que le plus important dans le traitement au baclo est la constance et la régularité dans les heures prises et de ne pas monter le dosage trop rapidement.
Souvent au début, il y a l'euphorie et par la suite vient un peu l'impatience. Mon conseil ne te décourage pas, surtout si tu as des ES, avec une prise à long terme ils finissent par passer et l'indifférence finit par venir elle aussi.
En lisant les messages sur le forum, tu apprendras une foule de chose et beaucoup d'encouragement et au début on en a bien besoin.
Bravo, tu vas bientôt découvrir la liberté.
Bonne chance
Fafifafa
 
Membre
Avatar de Karine
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  Lien vers ce message 08 Aout 2014, 20:41
Bonjour et bienvenue ici,

Tu as vraiment bien fait de nous rejoindre !

Je te souhaite un joyeux anniversaire ainsi qu'un bonne bacloroute !

A bientôt.
 
Membre
Avatar de benbb
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  Lien vers ce message 09 Aout 2014, 0:22
Merci à tous pour vos messages, ça fait chaud au coeur :)


Petite question concernant les doses: le but est d'augmenter la quantité progressivement pour éviter les effets secondaires, correct ? Est ce que ça veut dire que je peux augmenter plus rapidement que prévu si j'en ai pas ou que je peux les supporter ? Je suis très peu sujet aux effets secondaires d'une manière générale et je suis un grand gaillard.


D'après ce que j'ai compris, oui et non.

Oui, il y a des adaptayions possibles, prendre un comprimé à une haure plutôt qu'une autre etc... Mais d'après ma spécialiste, il faut se méfier, l'effet négatif d'un changement peut arriver à contre coup, même si la demie vie du médicamentn'est que de 4 heures (ce qui est couremment admis c'est que le médicament est éliminé après 5 demie vie soit 20 heures quand même, on peut se sembler bien et avoir un contre coup 1 jour voir deux jours après. D'après ma spécialiste et si j'ai bien compris, il faut compter 3 à 4 jours à un certain dosage pour pouvoir analyser sereinnement. A 3 ou 4 jours tu peux tenter des modifs mais pas avant, il ne faut pas se contenter de croire que parce que tu as pris ton cachet il y a 20 heures que sa s'est bien passé qu'il est presque éliminé et que tu peux y aller.

C'est un peu comme avec l'alcool finalement. Qui ne s'est pas tapé une cuite monumentale (jusqu'à 6 heures du mat un jour) et qui ressent une absence totale de besoin d'alcool le lendemain à 19 heures alors qu'objectivement l'alcool est éliminé de ton corps en totalité 13 heures après ton dernier verre. En fait, oui l'alcool est éliminé mais les les effets de l'alcool non, l'alcool et le baclo je suppose agissent par ricochets de différentes hormones, l'alcool est disparu (ou le baclo) mais les effets induits, non, il y a encore des hormones qui sont émises, sérotonines, dopamines etc... qui sont encore émises plus longtemps et ces hormones coupent ton envie, appaisent, relaxent. Il faut attendre la fin de l'effet (émissions, diffusion etc...) de ces hormones pour y voir clair dans ton organisme, sinon tu risque un gros coup mais pas tout de suite après ta prise de baclo, 24h, 48 h après que celui-ci sera éliminé de ton corps. Si le baclo est vite éliminé, ses effets endocriniens induits demeurent longtemps, c'est je pense ce qui causes des accidents avec le baclo, certains ne ressentent rien de particulier alors ils augmentent rapidement et le contre coup n'arrive que 24, 48 ou 72 heures après. soit régulier, patient. Tu peux arriver à ta dose seuil le jour 1 et 'avoir les effets que le jour +3. enfin c'est ce que je comprends du produit.


Début de traitement le 08/08/2014. Aujourd'hui en descente, après un seuil à 250mg je suis à 120mg/j en 2 prises 16h 40mg / 18h00 80mg.
 
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Avatar de Florence...
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  Lien vers ce message 09 Aout 2014, 0:58
Je confirme : la plupart des effets bénéfiques et des EI du Baclo se sont à chaque fois manifestés 3 jours après une augmentation de la dose.


Un joli néo-proverbe trouvé sur le net :
Il y a des jours avec et des jours sans.
Et les jours sans, il faut faire avec...
 
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Avatar de Mustang
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  Lien vers ce message 14 Aout 2014, 10:49
Bonjour,

Comment vas-tu?
Où en es-tu de ton traitement?
Tu nous donnes quelques nouvelles?

A bientôt!


Apaisée à 100 mg en 2 mois. +10 mg pour me rassurer.
En descente depuis le 01/08 : 100 mg,
15/08 : 90 mg, 30/08 : 80 mg, 15/09 : 70 mg, 03/10 : 60 mg,
27/10 : 50 mg, 17/11 : 40 mg,
Descente rapide 20/11 : 30 mg, 22/11 : 20 mg, 24/11 : 10 mg, 26/11 : 0 mg.
Merci à vous tous, qui constituez ce forum, vous êtes précieux et acteurs de chaque guérison :-)
 
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