Oui merci à eux

Une chose que je n'ai pas trouvé à propos du baclo/cerveau c'est à propos du rythme. Il y a bien la répartition qui implicitement y fait référence mais mon épisode de grande fébrilité au début du traitement m'a fais réfléchir la dessus. J'ai pondu un petit texte pour essayer de me l'expliquer le voici:
Remarque du 17/09/2014.
La métaphore de la baignoire est un peu bancale, tout au moins l'explication que j'en fait.
Par contre je confirme ma réflexion toute personnelle propos du déséquilibre, je la reprendrai sans doute plus loin:
Rappel (simplifié):
Le cerveau de la personne dépendante attend par intervalle régulier une réponse à un manque (alcool, drogue, nourriture....)
Le baclofène permet de substituer à cette réponse attendue un leurre qui comblera, plus ou moins cette attente.
La montée en dosage du baclofène doit être lente pour habituer petit à petit le cerveau à cette nouvelle molécule (tout comme il a été habitué à l'alcool etc) mais heureusement pour nous cette habituation est beaucoup plus rapide et pour certain sans effet indésirable trop gênant.
La montée en dosage a pour but d'imprégner de plus en plus le cerveau jusqu'au seuil ou il ne réclame plus sa dépendance.
On peut décrire la concentration de la molécule dans l'organisme avec la métaphore d'une baignoire:
Imaginez que votre cerveau est une baignoire sans bouchon, de sorte qu’elle se vide en permanence.
Imaginez maintenant que l’eau, c’est le baclofène, et le débit du robinet les prises de baclofène dans la journée.
Le but du jeu est de remplir la baignoire, jusqu’à atteindre le niveau où le craving disparaît (dose seuil).
Chaque jour on remplie la baignoire qui se vide moins vite qu'elle ne se remplit. En augmentant le débit chaque jour, on finit par arriver au niveau requit.
Mon expérience :
Au court de ma propre expérience, au début de l'utilisation du baclofène, j'ai négligé le paramètre « sans siphon » de la baignoire et je l'ai sans doute laissée trop se vider, ou bien j'ai trop joué avec le robinet, à cause d'une répartition mal adaptée. Bien qu'ayant une connaissance des notions de pic sérique et demi-vie du baclofène, qui aurait du m'orienter vers une répartition plus homogène, j'ai utilisé le baclofène comme une drogue, en recherchant les effets de montées (qui était pour moi un état relaxant et ouaté). J'ai négligé qu'il fallait éviter les phénomènes de yo-yo (montée/descente) et surtout ne pas trop vider la baignoire.
Il s'en est suivit un état de déséquilibre qui m'a plongé dans une confusion et une fébrilité très perturbante.
Réflexion à propos du déséquilibre:
Reprenons la métaphore de la baignoire mais en l’appliquant cette fois à une journée type de prise de baclofène. Il faudrait alors compléter en disant que cette baignoire ne doit pas se remplir à n'importe quel moment de la journée, ni par de brèves ouvertures du robinet. Le robinet doit s'ouvrir largement (mais pas trop pour prévenir des ES) et de manière suffisamment rapproché pour que les fluctuations de niveau ne perturbe pas trop le petit canard qui flotte à la surface. De plus et surtout, elle doit se remplir dans l'optique d'atteindre sont niveau maximum au moment ou le cerveau va réclamer sa dépendance.
Ne pas remplir la baignoire au bon moment et atteindre un seuil alors que le cerveau n'est pas habitué à ce rythme est perturbant . Le cerveau est alors déséquilibré, comme si un alcoolique habitué à boire le soir se mettait à boire à n'importe quel moment de la journée.
Cette rupture de rythme j'ai pu la faire occasionnellement avec de l'alcool, en buvant par exemple fortement à midi alors que je suis habitué à le faire le soir, j'étais alors naturellement enclin à faire une pose, car trop mal dans mon corps, et à reprendre ma consommation habituelle, tandis qu'avec le baclofène on peut dérégler jours après jour ce rythme sans s'en rendre compte. La ou je veux en venir c'est que non seulement la répartition des prises est importante pour une bonne gestion du niveau de l'eau mais de plus, je pense que pour quelqu'un comme moi, très régulier dans mon alcoolisation, la répartition est très importante pour ne pas casser le rythme habituel du cerveau.
En écrivant ces lignes je me rend bien compte que je reprend des idées couramment exprimées, qu'elles n'apportent pas beaucoup d'eau au moulin mais elles me permettent de m'expliquer encore plus clairement, mon épisode "en vrille", et l'importance de la régularité.
C'est l’explication que j'ai trouvée, puisque j'avais augmenté, à partir de 100mg, avec des paliers de 10mg/6jours. Donc,comme si je le pense, cet EI n'est pas vraiment imputable à une montée trop brusque en dosage, il doit l'être à une mauvaise répartition.