Bonsoir a tous,
Voilà quelques jours qu'au hasard de mes pérégrinations sur le net je suis tombée sur ce forum. Je cherchais au départ de l'aide pour un ami alcoolique. Et je suis presque tombée de ma chaise en découvrant que le baclofene pouvait également agir sur les tca. Je n'ai plus lâché ces pages à partir de ce moment là , j'ai parcouru avec avidité bon nombre de témoignages...
Pour résumer rapidement, si j'y arrive, j'ai 34 ans et d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu un rapport particulier à la nourriture. J'ai longtemps pensé que c'était la vie et ses montagnes russes qui ne m'ont pas spécialement épargnée qui m'avaient amenée à trouver du réconfort dans la nourriture. Je me souviens des packs de yaourts que je planquais pour les engloutir en cachette, la honte ce jour où ma maman m'a prise en flagrant délit, les goûters gargantuesques en rentrant du lycée où je tartinais généreusement mes bananes de Nutella, les tartines de pain de mie (bien mou, ça s'engouffre plus vite...). Je me rappelle aussi ce medecin que ma maman m'avait envoyée voir vers 15-16 ans. Et d'une phrase couperet qu'il avait prononcée : si vous ne faites rien votre fille pèsera 100 kilos à 20 ans ! Et il m'avait fait perdre une dizaine de kilos à grand renfort de piqûres un peu mystiques dans le ventre accompagnées d'un régime restrictif. Kilos que je n'ai pas tardé à reprendre avec en bonus quelques copains supplémentaires et une bonne dose de culpabilité... Je ne me souviens pas avoir pesé moins de 90 kilos, comme si j'étais rapidement venue flirter avec la barre fatidique que ce medecin" extralucide"avait assénée.
Aujourd'hui j'ai un mari fantastique, deux enfants magnifiques et adorables et je traîne toujours ma centaine de kilos, parfois comme un fardeau, parfois comme si de rien n'était. Il y a des moments où je ne me sens pas à ma place, où je me sens monstrueuse, disproportionnée, sur les photos notamment. Ou je me dis que mon surpoids doit être assimilé à de l'oisiveté, à du laisser aller. Alors je me donne du mal pour renverser cette image, j'entreprends plein de choses, quitte à ne pas me laisser le temps de souffler, de m'écouter. Et puis il faut sourire tout le temps, être agréable, serviable, pour que les gens regardent au delà de mon enveloppe corporelle. Sois polie si t'es pas jolie. Et puis il y a aussi les moments où j'arrive à me trouver jolie, j'aime mes yeux bleus maquillés, mes cheveux soyeux, mes pieds plutôt fins qui contrastent avec le reste, j'aime des bouts de moi, dans le miroir sous des angles choisis, avec une lumière flatteuse. J'ai même réussi il y a peu de temps à poser nue dans un cours de peinture pour une étude anatomique. Une sorte de défi qui m'a fait beaucoup de bien, qui a plus ou moins recollé les morceaux. S'en est suivie une espèce de prise de conscience, l'impression de vouloir faire bouger les choses, m'autoriser à perdre du poids, à me décoller l'étiquette de la grosse gentille. Même si j'ai quand même envie de rester gentille. Mais ne surtout pas retomber dans les régimes restrictifs. Zermati est passé par là il y a quelques années et c'est grâce à sa méthode que j'ai réussi à ne pas passer largement au dessus des 100 kilos, tout en continuant malheureusement à alterner périodes de lâchage et de contrôle...Et la, comme par hasard, je tombe sur ce forum...
Quand j'ai appelé Sissi mercredi j'étais dans une période de mieux, j'avais l'impression d'être plus en phase avec mes sensations alimentaires, de parvenir à respecter ma satiété sans efforts. J'ai voulu y croire, je me disais en lisant les "craquages" de certains sur ces pages que ça n'avait aucune commune mesure, que j'étais une petite joueuse avec mes petits grignotages, mon besoin de finir l'assiette de mes enfants, mon incapacité à laisser quelques chose dans mon assiette, à ne pas finir sur un dessert... Et puis hier, en préparant le dîner, j'ai englouti le reste d'un paquet de noisettes salées qui traînait par là . Et cet après midi, pendant le goûter des enfants je n'ai pas pu résister à l'envie de manger un pain au chocolat, puis un deuxième, puis un troisième... Alors OK, j'arrête de me voiler la face, moi aussi je suis malade, il faut bien finir par l'admettre. Mon mari a écouté attentivement mon exposé sur le baclofene. Il a envie d'y croire, il me dit que je ne risque rien à essayer. Je vais prendre rdv avec mon generaliste et faire mon "coming-out", on verra s'il me suit ou non. Si c'est non, j'irai voir un des prescripteurs que Sissi ma gentiment indiqués.
J'ai fait long, finalement... Mais ça fait du bien de poser des mots sur tout ça après ces journées de réflexion intense et d'hésitation. Merci à ceux qui m'auront lue jusqu'au bout.
Message édité 4 fois, dernière édition par Craquinette, 19 Novembre 2014, 14:52
Voilà quelques jours qu'au hasard de mes pérégrinations sur le net je suis tombée sur ce forum. Je cherchais au départ de l'aide pour un ami alcoolique. Et je suis presque tombée de ma chaise en découvrant que le baclofene pouvait également agir sur les tca. Je n'ai plus lâché ces pages à partir de ce moment là , j'ai parcouru avec avidité bon nombre de témoignages...
Pour résumer rapidement, si j'y arrive, j'ai 34 ans et d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu un rapport particulier à la nourriture. J'ai longtemps pensé que c'était la vie et ses montagnes russes qui ne m'ont pas spécialement épargnée qui m'avaient amenée à trouver du réconfort dans la nourriture. Je me souviens des packs de yaourts que je planquais pour les engloutir en cachette, la honte ce jour où ma maman m'a prise en flagrant délit, les goûters gargantuesques en rentrant du lycée où je tartinais généreusement mes bananes de Nutella, les tartines de pain de mie (bien mou, ça s'engouffre plus vite...). Je me rappelle aussi ce medecin que ma maman m'avait envoyée voir vers 15-16 ans. Et d'une phrase couperet qu'il avait prononcée : si vous ne faites rien votre fille pèsera 100 kilos à 20 ans ! Et il m'avait fait perdre une dizaine de kilos à grand renfort de piqûres un peu mystiques dans le ventre accompagnées d'un régime restrictif. Kilos que je n'ai pas tardé à reprendre avec en bonus quelques copains supplémentaires et une bonne dose de culpabilité... Je ne me souviens pas avoir pesé moins de 90 kilos, comme si j'étais rapidement venue flirter avec la barre fatidique que ce medecin" extralucide"avait assénée.
Aujourd'hui j'ai un mari fantastique, deux enfants magnifiques et adorables et je traîne toujours ma centaine de kilos, parfois comme un fardeau, parfois comme si de rien n'était. Il y a des moments où je ne me sens pas à ma place, où je me sens monstrueuse, disproportionnée, sur les photos notamment. Ou je me dis que mon surpoids doit être assimilé à de l'oisiveté, à du laisser aller. Alors je me donne du mal pour renverser cette image, j'entreprends plein de choses, quitte à ne pas me laisser le temps de souffler, de m'écouter. Et puis il faut sourire tout le temps, être agréable, serviable, pour que les gens regardent au delà de mon enveloppe corporelle. Sois polie si t'es pas jolie. Et puis il y a aussi les moments où j'arrive à me trouver jolie, j'aime mes yeux bleus maquillés, mes cheveux soyeux, mes pieds plutôt fins qui contrastent avec le reste, j'aime des bouts de moi, dans le miroir sous des angles choisis, avec une lumière flatteuse. J'ai même réussi il y a peu de temps à poser nue dans un cours de peinture pour une étude anatomique. Une sorte de défi qui m'a fait beaucoup de bien, qui a plus ou moins recollé les morceaux. S'en est suivie une espèce de prise de conscience, l'impression de vouloir faire bouger les choses, m'autoriser à perdre du poids, à me décoller l'étiquette de la grosse gentille. Même si j'ai quand même envie de rester gentille. Mais ne surtout pas retomber dans les régimes restrictifs. Zermati est passé par là il y a quelques années et c'est grâce à sa méthode que j'ai réussi à ne pas passer largement au dessus des 100 kilos, tout en continuant malheureusement à alterner périodes de lâchage et de contrôle...Et la, comme par hasard, je tombe sur ce forum...
Quand j'ai appelé Sissi mercredi j'étais dans une période de mieux, j'avais l'impression d'être plus en phase avec mes sensations alimentaires, de parvenir à respecter ma satiété sans efforts. J'ai voulu y croire, je me disais en lisant les "craquages" de certains sur ces pages que ça n'avait aucune commune mesure, que j'étais une petite joueuse avec mes petits grignotages, mon besoin de finir l'assiette de mes enfants, mon incapacité à laisser quelques chose dans mon assiette, à ne pas finir sur un dessert... Et puis hier, en préparant le dîner, j'ai englouti le reste d'un paquet de noisettes salées qui traînait par là . Et cet après midi, pendant le goûter des enfants je n'ai pas pu résister à l'envie de manger un pain au chocolat, puis un deuxième, puis un troisième... Alors OK, j'arrête de me voiler la face, moi aussi je suis malade, il faut bien finir par l'admettre. Mon mari a écouté attentivement mon exposé sur le baclofene. Il a envie d'y croire, il me dit que je ne risque rien à essayer. Je vais prendre rdv avec mon generaliste et faire mon "coming-out", on verra s'il me suit ou non. Si c'est non, j'irai voir un des prescripteurs que Sissi ma gentiment indiqués.
J'ai fait long, finalement... Mais ça fait du bien de poser des mots sur tout ça après ces journées de réflexion intense et d'hésitation. Merci à ceux qui m'auront lue jusqu'au bout.

Début du ttt le 30 juin 2014. À ce jour, 90 mg : 20 mg a 8h, 20 mg à 11h, 30 mg à 15h et 20 mg à 18h.
Seuil atteint mi-septembre à 100 mg. Descente entamée le 23 novembre.
Seuil atteint mi-septembre à 100 mg. Descente entamée le 23 novembre.