07 Septembre 2014, 8:33 Reprise du dernier message
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Fluctuations, victoires, guigne, adversité, résilience, etc.
07 Septembre 2014, 8:33 
07 Septembre 2014, 15:16 Bien Karine, je vais essayer 
07 Septembre 2014, 21:54 08 Septembre 2014, 18:02 
08 Septembre 2014, 19:18 
09 Septembre 2014, 19:01 ADELE 59, Claire 75, Boomer, nicoco,
Je vous assure que ce sont des remarques que j'ai eu, que mes histoires de sommeil n'étaient pas intéressantes et n'avaient plus rien à voir avec le baclofène. Que je n'ai plus rien à dire sur le baclo.
C'est un peu vrai : j'ai plus rien à dire sur le baclo et moi : je suis à 200 mg en prise unique le matin. C'est presque tout.
Pour finir on ne sait toujours pas si c'est lui qui est responsable de mon désarroi concernant la déglingue de mon sommeil. Je rappelle qu'avant la prise unique j'avais toujours la somnolence comme EI.
(J'attend toujours mon médecin et la pharmacie doit m'appeler. Je crois que je suis bon à les relancer tous les deux
)
nicoco, le vélo d'appart et assez dur et monotone. Ça ne vaut pas le vrai vélo dans la plaine de l'Escaut, le long des chemins de halage bordés de peupliers.
Pour que ça passe plus facilement, je visionne un épisode de 3/4 d'heure d'une série TV sur ma tablette 7", fixée au vélo par des élastiques. J'ai un serveur multimédia dans le réseau WiFi, comme informaticien je me gâte.
Mais pour refaire du vélo à l'extérieur, il faut que je maigrisse pour retrouver de l'équilibre.
Voilà , merci de me lire, de me suivre, de réagir de temps en temps.
Je vous aime,
Albéric
Message édité 1 fois, dernière édition par PascAlbéric, 12 Septembre 2014, 10:12
Je vous assure que ce sont des remarques que j'ai eu, que mes histoires de sommeil n'étaient pas intéressantes et n'avaient plus rien à voir avec le baclofène. Que je n'ai plus rien à dire sur le baclo.
C'est un peu vrai : j'ai plus rien à dire sur le baclo et moi : je suis à 200 mg en prise unique le matin. C'est presque tout.
Pour finir on ne sait toujours pas si c'est lui qui est responsable de mon désarroi concernant la déglingue de mon sommeil. Je rappelle qu'avant la prise unique j'avais toujours la somnolence comme EI.
(J'attend toujours mon médecin et la pharmacie doit m'appeler. Je crois que je suis bon à les relancer tous les deux
)nicoco, le vélo d'appart et assez dur et monotone. Ça ne vaut pas le vrai vélo dans la plaine de l'Escaut, le long des chemins de halage bordés de peupliers.
Pour que ça passe plus facilement, je visionne un épisode de 3/4 d'heure d'une série TV sur ma tablette 7", fixée au vélo par des élastiques. J'ai un serveur multimédia dans le réseau WiFi, comme informaticien je me gâte.
Mais pour refaire du vélo à l'extérieur, il faut que je maigrisse pour retrouver de l'équilibre.
Voilà , merci de me lire, de me suivre, de réagir de temps en temps.
Je vous aime,
Albéric
10 Septembre 2014, 7:39 
10 Septembre 2014, 14:36 10 Septembre 2014, 16:44 
10 Septembre 2014, 22:37 
11 Septembre 2014, 4:37 11 Septembre 2014, 18:52 bon miversaire AL
11 Septembre 2014, 19:13 11 Septembre 2014, 19:14 
12 Septembre 2014, 15:21 12 Septembre 2014, 17:02 14 Septembre 2014, 11:17 Voici mon histoire, plus de 3300 mots, préparés depuis longtemps et dont je viens de mettre la dernière main.
Je crois qu'il n'y a plus de fautes.
Le style est probablement à revoir, se relire plus tard aide à améliorer le texte.
Cette période estivale est bénie, plus d’école, plus de contraintes.
La joie de la liberté de faire presque ce qu’on veut.
Vacances ponctuées événements festifs comme le camp de patronage sous tente et séjour à la campagne dans une petite fermette entourée de prairies, champs et vergers.
Je peux rouler à vélo à cœur joie, puis aider à la ferme voisine, chez ma marraine, à rentrer les vaches et participer à la traite comme je peux : j’ai 10 ans.
J’ai deux frères avec qui je joue peu : l’un a 16 ans et l’autre 4 ans. Ce ne sont pas les mêmes jeux et je ne connais pas d’enfants de mon âge dans le village.
J’explore bosquets et chemins de vaches, vais à vélo jusqu’aux villages voisins
Chez moi, c’est la conciergerie d’une grande salle paroissiale en plein centre d’une petite ville bourgeoise de province belge.
Il y a une grande cour bordée de talus herbeux où poussent des arbustes et cotonéasters qui me servent de lianes pour jouer à Tarzan. J’y fais une cabane et j’invite des copains à partager mes jeux
La cour est grande, cinquante mètres sur vingt. Assez grande pour y jouer au foot, qui n’est pas mon sport préféré, et y rouler à vélo en y faisant des tours.
Les locaux sont grands et y accueillent le patronage dont je fais partie. Leur salle est très grande. On s’y réfugie en cas de mauvais temps pour y jouer au ping-pong ou au billard. On y fait des jeux d’intérieur.
On peut sortir en ville et aller jouer en bandes dans les parcs et terrains vagues qui restent des bombardements de la guerre. Normalement on ne peut pas y aller car il y a le danger des caves effondrées avec des trous cachés par la végétation.
La conciergerie est petite : 5 pièces. je partage une petite chambre avec mon petit frère. Il y a une chambre pour mes parents et une autre pour ma grand-mère paternelle qui nous a rejoints après la mort de bon-papa Octave.
Mon grand frère va dormir chez le grand-père paternel, à quelques kilomètres de la maison. Par tous les temps il enfourche son vélo et part le soir pour revenir le matin.
En plus des trois chambres, il y a une cuisine sans fenêtre sur l’extérieur et une salle de séjour.
Pas de salle de bain. Un coin toilette a été aménagé derrière une armoire avec un rideau pour le fermer. On fait chauffer l’eau sur la gazinière et on la transporte dans une bassine vers le coin toilette.
Cette conciergerie est qualifiée d’insalubre par le médecin de famille.
De temps en temps on va aux douches publiques de la ville. J’ai souvenir d’un endroit peu éclairé et pas si agréable que ça. Le temps y est compté et cela ne dure pas assez longtemps.
Cette pauvreté telle que la voit les gens extérieurs ne me gêne pas. Je ne manque de rien, mange à ma faim et j’ai des jouets à la St Nicolas.
Mes parents ont acquis un terrain à bâtir que mon père cultive. Il a un travail saisonnier : il dépouille les pronostics de football. En été il est au chômage technique et est donc fourré du matin au soir dans son jardin et on doit lui donner un coup de main de temps en temps. Fruits, légumes rien ne manque. En plus il élève des lapins dans des clapiers au fond d’une courette à l’arrière de la conciergerie. Il les vend principalement à ses amis et connaissances.
Je suis en 5ème primaire, l’équivalent CM-2 en France. Année réputée difficile pour les matières vues.
Je ne suis pas un foudre de guerre j’ai redoublé ma 4ème où j’ai eu enfin un instituteur formidable très pédagogue qui a su me reprendre.
Mais ici l’instit se révèle être un tyran pour les élèves moyens et s’occupe plus volontiers des bons éléments. Je deviens son souffre-douleur. Injures, brimades, pincements de joues.
La vie est infernale je m’enfonce, j’ai des bulletins désastreux. Je le hais.
Pour que le lendemain soit le plus loin possible, je m’empêche de dormir. Lampe de poche sous les draps, lectures diverses. Mes parents ne voient pas mon malheur.
Un ami prend note de toutes les injures et les montre à ses parents. Il quitte l’école en étant mis au mur des punis au moment de la sortie.
Un autre le suit. Je reste, l’école est à la porte de ma maison. Je la vois quand je sors de chez moi. Je passe toujours de longues nuits.
Ma mère perçoit enfin mon malaise. On m’envoie chez un psy qui décrète que je ne peux pas avoir faim, qu’il faut que je mange dès que la fringale s’installe. Ma mère est interloquée. On m’envoie chez un psychologue. Je passe un temps interminable dans son bureau. Il ne dit rien, je ne dis rien. Au bout d’un certain temps interminable pour moi, il me sort du bureau pour aller avec ses enfants lire des BD.
Je n’y retournerais jamais
Je rate ma 5ème primaire. Cet instit m’a traumatisé à vie. Quand je parle de lui maintenant, je finis toujours par un « et que le diable aie son âme ».
Mes insomnies viennent de cette période-là . La peur du lendemain. M’empêchant de dormir, c’est devenu une habitude.
J’ai quatorze ans, mon frère va fêter ses vingt ans. Il prépare la soirée d’anniversaire quand une nuit de janvier 73 j’entends des bruits dans la chambre de mes parents.
Le médecin est là . Je me rendors
Les souvenirs me manquent pour le lendemain matin. Je ne sais plus comment je me réveille, comment je l’apprends.
Ma mère est effondrée, hurle de douleur. Je ne réalise pas encore. Pense-même aller au cours, c’est l’heure. « Mais tu n’y penses pas, pas d’école » dit-elle entre deux sanglots.
Puis elle doit aller réveiller Bonne-maman, lui annoncer. De longues secondes passent avant d’entendre un hurlement…
Je refuse d’aller voir le corps, on ne m’y force pas.
L’enterrement ; la foule ; les condoléances ; les pleurs ; la longue route en silence vers le cimetière du petit village natal de l’été 69 ; dans le froid de janvier ; lugubre.
Un peu à la fois, je réalise et entrevois le futur. Quatorze ans, on ne sait rien de la vie. Insouciant j’étais. Responsable je devenais. En quelques semaines je mature.
Et j’affirme ma Foi en Dieu, ça durera 4 ans
Les questions matérielles se posent, on me tient à l’écart. Pas l’âge requit, me dit-on.
L’absence du père gêne le processus d’identification. Les efforts de ma mère pour assumer les deux rôles (paternel et maternel) seront souvent perturbants. C’est mon jeune frère qui en souffre le plus.
Je change d’école, d’orientation. L’année du décès de mon père on me colle 5 examens de passage. Je passe des vacances studieuses au lieu de me laisser respirer. Je rate les examens et je redouble.
Je crois qu'il n'y a plus de fautes.
Le style est probablement à revoir, se relire plus tard aide à améliorer le texte.
Été 1969
Cette période estivale est bénie, plus d’école, plus de contraintes.
La joie de la liberté de faire presque ce qu’on veut.
Vacances ponctuées événements festifs comme le camp de patronage sous tente et séjour à la campagne dans une petite fermette entourée de prairies, champs et vergers.
Je peux rouler à vélo à cœur joie, puis aider à la ferme voisine, chez ma marraine, à rentrer les vaches et participer à la traite comme je peux : j’ai 10 ans.
J’ai deux frères avec qui je joue peu : l’un a 16 ans et l’autre 4 ans. Ce ne sont pas les mêmes jeux et je ne connais pas d’enfants de mon âge dans le village.
J’explore bosquets et chemins de vaches, vais à vélo jusqu’aux villages voisins
Chez moi, c’est la conciergerie d’une grande salle paroissiale en plein centre d’une petite ville bourgeoise de province belge.
Il y a une grande cour bordée de talus herbeux où poussent des arbustes et cotonéasters qui me servent de lianes pour jouer à Tarzan. J’y fais une cabane et j’invite des copains à partager mes jeux
La cour est grande, cinquante mètres sur vingt. Assez grande pour y jouer au foot, qui n’est pas mon sport préféré, et y rouler à vélo en y faisant des tours.
Les locaux sont grands et y accueillent le patronage dont je fais partie. Leur salle est très grande. On s’y réfugie en cas de mauvais temps pour y jouer au ping-pong ou au billard. On y fait des jeux d’intérieur.
On peut sortir en ville et aller jouer en bandes dans les parcs et terrains vagues qui restent des bombardements de la guerre. Normalement on ne peut pas y aller car il y a le danger des caves effondrées avec des trous cachés par la végétation.
La conciergerie est petite : 5 pièces. je partage une petite chambre avec mon petit frère. Il y a une chambre pour mes parents et une autre pour ma grand-mère paternelle qui nous a rejoints après la mort de bon-papa Octave.
Mon grand frère va dormir chez le grand-père paternel, à quelques kilomètres de la maison. Par tous les temps il enfourche son vélo et part le soir pour revenir le matin.
En plus des trois chambres, il y a une cuisine sans fenêtre sur l’extérieur et une salle de séjour.
Pas de salle de bain. Un coin toilette a été aménagé derrière une armoire avec un rideau pour le fermer. On fait chauffer l’eau sur la gazinière et on la transporte dans une bassine vers le coin toilette.
Cette conciergerie est qualifiée d’insalubre par le médecin de famille.
De temps en temps on va aux douches publiques de la ville. J’ai souvenir d’un endroit peu éclairé et pas si agréable que ça. Le temps y est compté et cela ne dure pas assez longtemps.
Cette pauvreté telle que la voit les gens extérieurs ne me gêne pas. Je ne manque de rien, mange à ma faim et j’ai des jouets à la St Nicolas.
Mes parents ont acquis un terrain à bâtir que mon père cultive. Il a un travail saisonnier : il dépouille les pronostics de football. En été il est au chômage technique et est donc fourré du matin au soir dans son jardin et on doit lui donner un coup de main de temps en temps. Fruits, légumes rien ne manque. En plus il élève des lapins dans des clapiers au fond d’une courette à l’arrière de la conciergerie. Il les vend principalement à ses amis et connaissances.
69-70
Je suis en 5ème primaire, l’équivalent CM-2 en France. Année réputée difficile pour les matières vues.
Je ne suis pas un foudre de guerre j’ai redoublé ma 4ème où j’ai eu enfin un instituteur formidable très pédagogue qui a su me reprendre.
Mais ici l’instit se révèle être un tyran pour les élèves moyens et s’occupe plus volontiers des bons éléments. Je deviens son souffre-douleur. Injures, brimades, pincements de joues.
La vie est infernale je m’enfonce, j’ai des bulletins désastreux. Je le hais.
Pour que le lendemain soit le plus loin possible, je m’empêche de dormir. Lampe de poche sous les draps, lectures diverses. Mes parents ne voient pas mon malheur.
Un ami prend note de toutes les injures et les montre à ses parents. Il quitte l’école en étant mis au mur des punis au moment de la sortie.
Un autre le suit. Je reste, l’école est à la porte de ma maison. Je la vois quand je sors de chez moi. Je passe toujours de longues nuits.
Ma mère perçoit enfin mon malaise. On m’envoie chez un psy qui décrète que je ne peux pas avoir faim, qu’il faut que je mange dès que la fringale s’installe. Ma mère est interloquée. On m’envoie chez un psychologue. Je passe un temps interminable dans son bureau. Il ne dit rien, je ne dis rien. Au bout d’un certain temps interminable pour moi, il me sort du bureau pour aller avec ses enfants lire des BD.
Je n’y retournerais jamais
Je rate ma 5ème primaire. Cet instit m’a traumatisé à vie. Quand je parle de lui maintenant, je finis toujours par un « et que le diable aie son âme ».
Mes insomnies viennent de cette période-là . La peur du lendemain. M’empêchant de dormir, c’est devenu une habitude.
La mort du père
J’ai quatorze ans, mon frère va fêter ses vingt ans. Il prépare la soirée d’anniversaire quand une nuit de janvier 73 j’entends des bruits dans la chambre de mes parents.
Le médecin est là . Je me rendors
Les souvenirs me manquent pour le lendemain matin. Je ne sais plus comment je me réveille, comment je l’apprends.
Ma mère est effondrée, hurle de douleur. Je ne réalise pas encore. Pense-même aller au cours, c’est l’heure. « Mais tu n’y penses pas, pas d’école » dit-elle entre deux sanglots.
Puis elle doit aller réveiller Bonne-maman, lui annoncer. De longues secondes passent avant d’entendre un hurlement…
Je refuse d’aller voir le corps, on ne m’y force pas.
L’enterrement ; la foule ; les condoléances ; les pleurs ; la longue route en silence vers le cimetière du petit village natal de l’été 69 ; dans le froid de janvier ; lugubre.
Un peu à la fois, je réalise et entrevois le futur. Quatorze ans, on ne sait rien de la vie. Insouciant j’étais. Responsable je devenais. En quelques semaines je mature.
Et j’affirme ma Foi en Dieu, ça durera 4 ans
Les questions matérielles se posent, on me tient à l’écart. Pas l’âge requit, me dit-on.
L’absence du père gêne le processus d’identification. Les efforts de ma mère pour assumer les deux rôles (paternel et maternel) seront souvent perturbants. C’est mon jeune frère qui en souffre le plus.
Je change d’école, d’orientation. L’année du décès de mon père on me colle 5 examens de passage. Je passe des vacances studieuses au lieu de me laisser respirer. Je rate les examens et je redouble.
14 Septembre 2014, 11:20 14 Septembre 2014, 11:23 14 Septembre 2014, 12:54 Coucou !
As tu envisagé de l'envoyer à une maison d'édition ?
C.est un draft qui pourrait en intéresser pour développer un livre. Avec ton expérience du forum, tu as déjà prouvé ta capacité à avoir des lecteurs assidus
Et le sujet est typiquement ce qu'ils recherchent en ce moment...
As tu envisagé de l'envoyer à une maison d'édition ?
C.est un draft qui pourrait en intéresser pour développer un livre. Avec ton expérience du forum, tu as déjà prouvé ta capacité à avoir des lecteurs assidus
Et le sujet est typiquement ce qu'ils recherchent en ce moment...
14 Septembre 2014, 20:57 
14 Septembre 2014, 22:43 15 Septembre 2014, 8:29 15 Septembre 2014, 13:31 15 Septembre 2014, 14:15 Et…
…et ces vacances à la campagne, chez mes grands-parents qui vivaient presque en autarcie avec leurs trois vaches, poules et le fameux chien « Manzy ».
Curieux comme nom, c'est en fait un raccourci du patois local.
Explications :
— Comment s'appelle le chien ?
— Je ne sais pas demande-le-lui.
Et « demande-le-lui » c’est « demande-z-y » -> d’mand’zy -> mandzy -> manzy.
« On » avait, à chaque extrémité du village, deux fermettes aujourd'hui rasées par le TGV Bruxelles-Lille/Paris/Londres/etc.
La première que j'ai connue, appartenait en fait à l'oncle Clément, disparu trop tôt par un coup de grosse déprime. Je ne sais pas comment, mais il en a eu marre. C'est sa soeur, ma grand-mère, qui en a hérité. La bâtisse était bâtie à angle droit, rigide, sans âme, pas trop belle, avec une cour pavée fermée par une grille. Elle était flanquée à gauche d’une grande grange près de laquelle passait un ruisseau qui inondait une remise semi-encavée. Par contre cette remise était pleine de trésors aujourd'hui rares : des tritons lézards qui avaient la particularité de faire repousser leur queue arrachée... j'ai expérimenté. C'est comme les homards, ça ne crie pas.
Bon-papa Octave, moustachu impressionnant toujours mal rasé et ancien de 14-18 n'aimait pas qu'on joue à la guerre. Je l'ai appris plus tard. Comme j'ai appris plus tard que, pris dans les gaz moutarde de 14-18 il ne savait plus dormir allongé et dormait donc dans un fauteuil.
Un jour je suis sorti de ma chambre pour tomber presque nez à nez avec ses flasques fesses blanches ponctuées de points rouges que bonne-maman enduisait de je ne sais quelle crème. Purée que je me suis fais tutoyer de ce crime de lèse-majesté. Et il est vrai que pour moi, gamin, les fesses d'Octave étaient impressionnantes et que mes yeux avaient certainement dû être fameusement ronds.
Je me souviens d'hivers maussades où on devait faire un bon kilomètre presque à quatre pattes sur des pavés verglacés pour atteindre l'arrêt du bus.... qui ne savait pas venir. Pas de téléphone...
Le seul extérieur de la maison était les fenêtres remplies de buée. Patates en train de cuire, lessive de bouillir et puis surtout des fabuleuses tartes aux pommes.
Les étés étaient plus variés, je pouvais sortir et regarder les travaux des champs. Suprême luxe : une petite TV n/b qui montrait le débarquement sur la Lune, ponctué par un "c'est du cinéma !" de ma grand-mère Adrienne.
La Lune.
Assis un soir à l'entrée de la cour avec bon-papa, j'attendais qu'un pigeon se fasse électrocuter par les fils électriques. La veille, il y en avait un qui était tombé et il allait améliorer l'ordinaire. Nous nous asseyons souvent ensemble. Je ne savais pas trop quoi regarder mais il est vrai que le paysage était magnifique : prairies, champs, bosquets et butes. Et puis la température était douce, le vent tiède et il n'y avait pas de voitures. Les odeurs étaient campagnardes, passant tantôt de l'eau fraîche du ruisseau tout proche au foin en train de sécher au loin, le tout mélangé de bouse de vache. Les dernières hirondelles rentraient au nid et les alouettes se taisaient quelque part. Je n'ai jamais vu un nid d'alouettes.
— Tu sais que la Lune est une menteuse ? me lança soudain bon-papa.
Mais pourquoi me mentirait-elle puisqu'elle ne me parle pas!
— Et bien tu vois, quand elle forme un C comme Croissante, Elle va diminuer. Et quand elle forme un D comme Décroissante, elle va grossir
Quand Octave est parti - une crise cardiaque finale - la maison fut laissée en location et bonne-maman vint habiter chez nous. Sa tristesse était énorme mais elle était la bonté même. Si elle punissait, c'était juste. Souvent, elle arrivait à dissimuler les bêtises que je lui avais avouées.
Elle n'avait pas l'habitude de la ville. Moi si. Je connaissais les quartiers avoisinants par coeur. Au début, quand elle allait faire une course, je devais la suivre de loin pour voir si elle se retrouvait dans le dédale.
Mais ce n’était pas difficile : nous avions deux formidables repères que sont la cathédrale et le beffroi.
Il n’y avait pas de « Dutroux » ou de « Fourniret » à l’époque. Enfin si, mais cela ne se savait pas trop. Mais on disait déjà de ne pas accepter de bonbons d’étrangers. Ils pouvaient m’endormir et m’emmener loin et me faire du mal. Mais quel mal donc. Comme Pinnochio dans ses contrées inconnues ?
Il y avait peu de voitures. Tout se faisait à pied, à vélo, mobylette ou bus. Où encore en tram que je n’ai pas connu chez moi, mais aussi en train presque tout fait de bois qui rendait inconfortable la petite demi-heure qu’il fallait pour aller de Tournai à Basècles, par exemple, sans compter le trajet à pied pour aller de chez nous à la gare de Tournai, de la gare de Basècles chez Jean et Jeannine, et puis retour dans l’autre sens…
Et parler d’une gare à Basècles était un luxe : une aubette en lames de béton
Je pouvais donc aller en ville chercher les marronniers et leurs marrons pour mes bricolages. Maman m’envoyait voir du côté de St Piat et parfois je m’aventurais plus loin pour me retrouver dans des ruelles étroites et trop hautes pour moi. Un vrai labyrinthe qui me fit perdre mon orientation.
J’étais perdu, comme un con, dans cette petite ville où aucun touriste ne se perd. L’idée de génie fut simple : marcher jusqu’à voir la Cathédrale ou le Beffroi et me diriger vers ces campaniles.
Bonne-maman nous préparerait ses plats pendant que maman s'activait à ses devoirs de concierge et que papa se forçait à son travail stressant d'employé et à son immense potager de la taille d'un champ.
Et puis je retrouvais la campagne dans la deuxième maison, à l'autre extrémité du village, sur un lieu-dit appelé la « Wante ».
15 Septembre 2014, 14:36 La Wante
La Wante était un hameau dont il ne reste que le lieu dit et son bois. Le bois de la Wante.
Voici ci-dessous une photo difficile à dater, mais on y voit Octave et Adrienne Ainsi que, en retrait, Wilmer – papa – et Jean, son ami de toujours. Nous croyons savoir que c’est Jean parce qu’il avait une posture significative lorsqu’il posait pour une photo : les jambes croisées.
À voir l’âge des gamins, cela devait être au début des années 1940, avant la guerre. Le « bois de la Wante » est dans le fond, Baugnies à gauche et Braffe à droite.
À voir l’âge des gamins, cela devait être au début des années 1940, avant la guerre. Le « bois de la Wante » est dans le fond, Baugnies à gauche et Braffe à droite.
L'odeur du purin ammoniaqué que détestent tant de citadins est pour moi un parfum qui déclenche bien des souvenirs agréables.
Il y a bien entendu les souvenirs sensuels comme celui de la poussière de la terre sèche, chauffée par le soleil d'août. Les blés murs et les premiers foins que l'on ramasse.
Le vent qui ramène sur moi des insectes tantôt bizarres, tantôt impressionnants. Mes balades à travers taillis et prairies avec les orties et ronces qui me cuisaient la peau. Le passage de la chaleur sèche à la fraîcheur crue de la proximité des bosquets, de l'ombre des arbres et de la présence d’une mare ou du ru de Fontenelle presque à sec.
Plus loin en remontant sur la route en laissant le bois de la Wante à gauche et donc en remontant vers Braffe, j’allais vers la solennité du gros tilleul bi ou tricentenaire, témoin paraît-il rescapé de la folie destructrice allemande : des maquisards s'étant cachés dans les branches de l'allée de tilleuls pour canarder les envahisseurs.
Le gros Tilleul – 1976 (http://users.skynet.be/genehist/) J’avais dix huit ans, exactement comme dans mes souvenirs.
Derrière il y a Braffe et devant Baugnies. On distingue dans le fond une petite partie du bois de la Wante.
La Wante était une petite fermette en retrait par rapport à la route principale. Un chemin y menait et semblait continuer, mais après quelques mètres il était totalement envahi par des taillis de ronces et arbustes en tout genres. Avec mon vélo, en faisant le tour du bloc de champs, j'avais vite deviné sa sortie et m'étais mis en tête de le déblayer.
J’avais, je ne sais comment, une faucille ou une hachette, je ne sais plus. Mais la tâche se révélait impossible pour un gamin qui rêvait de le faire en une paire de jours. Voyant l’impossibilité de réussir mon objectif, je réduisis mes ambitions à un simple chemin d'homme.
« han » et « han » tant aussi en bas qu’en haut
Abandon aussi.
Maintenant, le chemin est dégagé et une passerelle enjambe le TGV.
À la Wante, un petit peu plus bas vers Briffoeil – Baugnies, habite aussi ma marraine Christiane qui avec son mari Géron tiennent une ferme qui doit faire une bonne part du village. Géron est Flamand. Il paraît qu'il y a eu une époque où les courageux flamands venaient chercher femme (et ferme) en Wallonie. Moi, je m'en fou. Géron est quelqu'un de très gentil et sensible. Ainsi, un jour, lors d'un labour ou d'un autre travail, il me ramena dans ces deux grosses mains un nid de mulots ou de souris des champs. Il s'est fait tutoyer par maman et j'ai quand même eu l'autorisation de déposer le dit nid dans l’ancienne petite étable. Et puis je ne sais plus. Mais je ne crois pas qu'elles soient disparues toutes seules...c'est la sensation qu'il me reste.
La ferme de Marraine Christiane était à portée de voix. Non, a portée de cris. Elle m'appelait pour le goûter où j'avais droit à de plantureuses tartines au beurre et à la cassonade. Plus un verre de lait. Je restais là à jouer dans les foins interdits où à jouer avec ses filles. Des jeux bizarres : je n’ai pas de sœur et je ne connais pas les filles. Kathy, Karine, et Kristelle petite fille que je surveillais tant bien que mal.
J'allais voir les méchants cochons, taquiner un peu les poules, observer les taureaux, admirer le cheval de trait dont j'ai oublié le nom. Puis c'était l'heure d'aller chercher les vaches pour la traite. Ces bestiaux sont sacrément paresseux. Ils savent s'arrêter au milieu de la route pour roter paisiblement ou en lâcher « une » bien flasque.
Avec une baguette, on les titille, mais pas trop : elles doivent marcher et pas courir, sinon le lait tourne. Oui Géron, je ne le ferais plus.
Le soir, le retour à la Wante se faisait dans l'autre sens : c'est maman qui criait doucement pour passer au-dessus des prairies et appelait pour le souper. Souvent une paire de délicieuses assiettes de "soupe" de lait battu chaud aromatisé à la cassonade...
Et puis, "en avant vers la nuit", peut-être après un détour par le potager et le verger.
Le potager était un classique de campagne, avec toute une panoplie de légumes dont les fameux haricots qu'il faudra nettoyer plus tard. Entre le potager et le verger (à droite), il y avait une haie d'arbustes fruitiers, principalement de groseilliers. Il y avait toute une série de plantes aromatiques "qui ne mangent pas de foin", et, de ci de là , quelques fleurs venaient égayer ce tableau idyllique. À gauche il y avait des poiriers dont les branches étaient plus ou moins étagées contre un mur du voisin, en plaques de ciment.
Le verger était dans une espèce de cuvette. Il paraît que l'argile extrait de cet endroit fut utilisé pour la confection des briques de la ferme. Ce qui n'est absolument pas impossible. De l'exploitation, il reste des talus hébergeant des noisetiers. Ils étaient fort abrupts et ne m'offraient pas vraiment un terrain de jeux. Les pommiers n'étaient pas majestueux. Plutôt sales de mousse, dangereux pour la tête et les pieds (prouiuff). En plus il pouvait, à certaines périodes, y avoir des moutons qui ont un sale caractère. Je me suis fait charger plus d'une fois. Sales bêtes.
La façade de la Wante, à fleur de chemin, était classiquement pauvre, l'arrière l'était tout aussi, mis à part la particularité d'avoir comme un préau couvert de un à deux mètres de profondeur sur presque toute la longueur. Il y avait même un poêle qui servait à cuisiner à l'extérieur par fortes chaleurs.
Il y avait aussi un gros cerisier visible et proche d'une fenêtre, mais peut être que je confonds avec l'autre maison : les souvenirs d'enfances sont ce qu'ils sont. En tout cas, mon frère aîné attendait patiemment les merles pour les tirer au plomb –ou à l’arbalète-, ponctué par un "zut" ou un "je l'ai eu".
L’étage
Alors il y avait l'étage et son escalier. Le plus fabuleux de mes souvenirs. C'est grâce à lui que je sais depuis longtemps que l'on rêve avec tous les sens, y compris l'odorat.
L'escalier partait de l'arrière-cuisine et était fermé par une porte. C'était déjà un côté impressionnant : on montait vers l'inconnu et une porte se fermait derrière soi avec une obscurité pas complète mais suffisamment oppressante pour faire naître l'inquiétude d'un enfant. Au fur et à mesure des jours, des semaines, mon inquiétude disparut pour laisser place à l'exploration.
L'escalier et le grenier étaient un passage obligé pour accéder aux chambres mansardées. Ce n’était pas un grenier de citadin qui sert à stocker les choses devenues inutiles, car il y avait peu d'inutiles là -bas. Mais un grenier à grains qui en conservait encore ses traces dans quelques recoins ou fentes avec un mélange d'odeurs particulières: le vieux bois, celui de l'escalier, de la charpente et du sol légèrement vermoulu, la poussière qui, bien que nettoyée restait toujours ça et là , les grains de blé, de maïs archi secs et de l'odeur acre d'une souris morte dans un coin et de tout ce a pu être entreposé là . Sans compter que ce grenier donnait aussi sur le dessus de l'étable, plus utilisée, mais qui accueillait encore des hirondelles.
Le dessus de l'étable était interdit : dangereux, et je respectais l'interdit. Il y avait la peinture de l'escalier aussi, des vieux restes verts, bruns et blancs.
Une fois couché et bordé, j'attendais le chant du rossignol, gai, enchanteur, mélodieux, insouciant comme moi du fait qu'une trentaine d'années plus tard, des bulldozers allaient faire table rase de ce bonheur.
Parfois, je ne dormais pas. Premières insomnies ponctuées du bruit de la pluie, du vent dans les arbres, le bois de la Wante ou la peupleraie plus loin. Une vache éloignée ou toute proche meuglant, un coq insomniaque qui allait passer à la casserole, des grillons chantants et probablement quelques cris de rapaces nocturnes et des bruits de parties de jeux de cartes en bas.
Comme le "nain jaune".
Le pire furent les souris trottant sur le faux plafond des chambres, Ã me faire descendre pour me plaindre ou calmer mes craintes.
Ce fut alors que je découvris les pièges à souris que j'allais relever au moins deux fois par jour, souvent avec succès !
Mon lit était posé sous la pente du toit, près de la fenêtre. C'était gai, mais cela fut aussi douloureux une fois. Je me suis réveillé brusquement et m'assis vivement dans mon lit lorsque ma tête rencontra la pente en plâtre plus ou moins mou. Je fus rallongé de suite et je pus dorénavant admirer la fosse laissée par cet impact en m’imaginant, sourire béant, qu’elle allait rester là pour toujours.
15 Septembre 2014, 17:38 16 Septembre 2014, 15:39 Hello Tout le monde,
J'ai reçu ma nouvelle prothèse, avec le fût d'essayage en plastique.
Pour le pied, c'est une lame de carbone qui assure le déroulé et s'adapte sur un terrain accidenté inégal comme du gravier ou une pelouse ravagée par mon chien
Je l'ai à l'essai une semaine.
Message édité 1 fois, dernière édition par PascAlbéric, 16 Septembre 2014, 15:55
J'ai reçu ma nouvelle prothèse, avec le fût d'essayage en plastique.
Pour le pied, c'est une lame de carbone qui assure le déroulé et s'adapte sur un terrain accidenté inégal comme du gravier ou une pelouse ravagée par mon chien
Je l'ai à l'essai une semaine.
16 Septembre 2014, 15:52 16 Septembre 2014, 16:00 16 Septembre 2014, 16:03 16 Septembre 2014, 16:09 17 Septembre 2014, 10:32 17 Septembre 2014, 17:05 17 Septembre 2014, 19:02 18 Septembre 2014, 1:04 18 Septembre 2014, 1:26 |
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