Yo Christelle.
Je t'avais repéré depuis quelques jours, mais évite volontairement le forum en ce moment...
Ton histoire me parle, mais de grosses différences quand même.
Alors plutôt que de t'inviter raccoleusement à lire mon fil, je viens te résumer mon ressentis de la technique, car j'y suis depuis un bout de temps et donne dans le lourd dosage aussi (Au moins, tu verras que t'es pas seule!).
Loïs, agriculteur, éleveur de chèvres, anciens punk à chiens, travellers et aujourd'hui chef d'entreprise, délégué syndical, conseiller municipal, ...
Polytoxicomane, alcoolique, pharmacodépendant, ...
Depuis 18 ans.
Sur le point de tout perdre.
"Dépucellage" au Baclo fin 2011, laché par le doc qui a trouvé préférable de me mettre sous seresta.
Loupé, j'en bouffais des boites en quelques jours.
Début du Baclo 28/07/13.
Je monte discrétement et je bosse comme un fou, je ne viens même pas sur le fofo.
Septembre 2013, ~200/220mg, du jour au lendemain, je me retrouve totalement indifférent à la morphine (C'est pas rien...), aux benzos, j'arrête les drogues de synthéses, et même rouler un pétard me gonfle...
J'ai une oppression latente, un vélo de défonce qui déraille.
L'alcool résiste, bien qu'aillant bien baissé, mais peut être un seuil manqué...
L'alcool remonte et devient anarchique mais sans black-out.
13/12/13, 380 mg, je suis abstinent depuis un mois, je fais une soirée ou j'ai la ferme intention de boire, mais à l'instant même de le faire, ce qu'il y a (pastis et vin rouge) me dégoute.
Je décide que je suis indifférent!
J'en profite un mois, j'ai de l'alcool chez moi, des bières que j'apprécie, mais je n'y pense pas!
Galvanisé par cette réussite, je fais n'importe quoi et chamboule toute ma vie, fais re-surgir les troubles maniaco-dépressif que j'atténuais avec la défonce, tout part en couille sans même que je m'en rende compte.
Je descend le Baclo à 240 mg pour rechercher mon seuil loupé, remonte à 420 mg, redescend à 380 avec une camisole psychiatrique pour mes phases maniaques.
Et là , sans rien dire à personne, je suis remonté à 440 en 3 jours.
Je ne sais pas si tu as tout lu, mais juste pour te dire que ma technique, qui est peut être innaplicable dans ton cas, est que, avant de baisser et chercher mes éventuels seuils manqués, avant de compléter avec une TCC qui me permettrait peut être de m'en sortir, je veux me marquer le cerveau sans vengeance envers moi même.
Irrémédiablement.
Ca va à l'encontre de tous les conseils que l'on me donne...
Mais je dors bien avec 6g de Théralène et en consommant de l'alcool.
Je suis à 200% avec toi pour ton abstinence.
Je vais devoir y venir, même si abstinence rime avec rechute chez moi, et qu'une rechute est un carnage.
Et je pense, que l'un comme l'autre, il faut que l'on s'approprie cette citation de Phil:
Citation (Phil)
La première cause d'échec du baclofène si on lit R de Beaurepaire, psychiatre et prescripteur historique, est constituée par le manque de volonté réelle d'arrêter l'alcool car elle a un rôle trop important dans la vie des patients. L'arrêt est véritablement vécu comme un déchirement et conduit donc à une réalcoolisation. Je ne prétends pas que c'est ton cas mais il faudrait que tu réfléchisses tranquillement à cet aspect des choses.
.........
de réfléchir à ton rapport avec l'alcool et d'envisager la vie sans cette béquille.
Béquille...
Envisager la vie sans.
Perso je ne peux actuellement pas vivre sans une foutue béquille.
Et tout me dégoute sauf l'alcool, je n'ai plus que ça qui passe, alors que c'est le plus nocif.
Bref, j'espère que ma tirade t'apportera un petit plus...
En tous cas Merci, tu me fais renouer avec le fofo!
Je vais passer te voir tous les jours
Et d'ailleurs,
"gel des émotions" te dit il quelque chose?
"Indifférence à tout"?
Repenses tu souvent à ton ancien restau ou le deuil est passé bien moins douloureusement que tu ne le pensais?
Gros courage et bisous à toi!
Loïs