Bonsoir,
Je viens vous donner quelques nouvelles et vous faire part de mon expérience récente.
Pour mémoire, après 6 mois passés à ma dose seuil (150 mg) et une consolidation de 30 mg, j'avais donc entamé ma descente à raison de 10 mg par mois. Je me suis un peu emmêlée les pinceaux et je suis passée de 180 mg à 120 mg en 5 mois. Cela peut sembler rapide mais en même temps, cela ne faisait que 30 mg de moins que ma dose seuil.
Viva m'avait alertée sur ma descente qu'elle jugeait trop rapide. On s'était parlé au téléphone et en raccrochant j'avais décidé de l'écouter et de stopper ma descente, voire même de remonter. Et pourtant tout allait bien. Aucune rechute à l'horizon.
Je suis donc remontée doucement à 130 mg à raison de 5 mg par semaine car j'avais expérimenté trop d’ES lors de la montée. Et c'est au moment où je remontais que je me suis sentie mal. Pas par rapport à l'alcool mais j’ai ressenti plusieurs symptômes, que j'appelle ma dysphorie. C'est à dire tout ce qui allait avec mon besoin d'alcool : un grand besoin de m'isoler, de rêver, de me couper des gens et de l'action, de me retrancher dans mon monde, musique sur les oreilles, mélancolie ... J'avais observé que tous ces points m'avaient quittée lors de l'indifférence. Je n'avais plus jamais expérimenté cette dysphorie qui pourtant m'accompagnait depuis toujours.
Franck m’a d’ailleurs interrogée récemment sur les effets du baclo. A savoir si le baclo avait réglé autre chose que mon problème d’alcool. Je lui répondu que oui. Il a réglé mon problème de dysphorie. Ce que j’appelle ma dysphorie ce sont tous les points cités plus haut qui m’accompagnent depuis que je suis ado, peut-être même avant si je me souviens bien. J’étais une enfant enjouée mais aussi mélancolique. J’ai toujours pensé que ces symptômes faisaient partie de ma personnalité mais le baclo les avait fait disparaître.
Attention, je ne veux pas créer de polémique au sujet des effets du baclo. Ma psy n’est d’ailleurs pas d’accord avec moi. Quand j’attendais l’indifférence, je lui parlais des témoignages que je lisais, de certains disant avoir rencontré un état qu’ils nommaient « euphorie » (dans le bon sens du terme, pas comme une phase maniaque). Elle m’avait dit de ne pas m’attendre à ça, que le baclo soignait la dépendance à l’alcool et rien d’autre. Et que c’était déjà pas mal.
Et pourtant, lorsque j’ai connu l’indifférence, j’ai rencontré cet état euphorique. Je ne sais pas à quel moment. C’est arrivé doucement sans que je ne m’en rende compte. J’ai mis ça sur le compte d’une dynamique de réussite car j’avais réussi mon parcours baclo long de 7 mois avec plein d’ES. Et j’avais ensuite entrepris un régime au cours duquel j’avais perdu 20 kg. Je n’y ai pas prêté attention. Ce que je sais, c’est que la dernière fois où des symptômes de ma dysphorie sont apparus, c’était avant l’indifférence et plus jamais ensuite alors que je traînais ces symptômes depuis toujours.
D’où ma très grande inquiétude quand, ô surprise, ils ont réapparu !!!
A nouveau isolement, etc … Et c’était à la suite de ma descente. Heureusement, j’avais déjà commencé à remonter grâce à Viva, à qui j’avais décidé de faire confiance sans vraiment comprendre pourquoi puisque je n’avais aucun signe de rechute.
J’ai vraiment bien fait ! Un très grand merci, Viva ! Car grâce à elle, j’avais déjà recommencé ma montée. Sinon, j’allais au clash.
J’en ai parlé à ma psy, je lui ai raconté. Elle m’a dit que les mêmes symptômes précurseurs d’une rechute étaient arrivés à une de ses patientes et qu’elle n’avait pas su les lire. C’étaient un peu les mêmes symptômes que moi accompagnés d’angoisses. Elle avait replongé très fort dans l’alcool.
J’entends toujours dire, qu’il faut s’écouter lors de la descente. Oui, mais écouter quoi ? Je n’avais pas bien compris ! Je croyais qu’il fallait observer son attrait pour l’alcool. Mais à mon avis, pas seulement. Pour la patiente de ma psy, cela a été des angoisses qui ont été antérieures à sa rechute, pour moi cela a été mon état dysphorique.
Je remonte encore et mon état dysphorique m’a quitté. Mais je n’ai pas (encore ?) retrouvé mon état euphorique que j’aimais tant.
Je compte remonter à ma dose seuil, 150 mg. Et je n’en bougerai plus. Mon mal-être était revenu quand j’avais baissé à 120 mg, donc 30 mg d’écart avec ma dose seuil, ce qui est très peu.
La patiente de ma psy aussi n’avait baissé que de 30 mg avant de rechuter. Elle était restée 6 mois à sa dose seuil puis avait baissé de 10 mg par mois.
J’envie ceux qui arrivent à baisser. Mais moi, j’ai bien failli me rétamer pour 30 mg de moins !
Je me demande si notre dose seuil, n’est pas notre dose tout court ? Enfin, pour moi, j’en ai bien l’impression car ma marge de manœuvre semble être très étroite.
Certains ont-ils eu connaissance de rechutes pour si peu de mg enlevés ?
Bises
Guenek