... Il faut que je me fasse violence.
Salut Barton,
Non, je ne crois pas qu'il faille te faire violence, au contraire, en tout cas, pas en ces termes.
Beaucoup d'alcool.
Beaucoup de baclo.
Beaucoup de spécialistes.
Beaucoup de travail.
Beaucoup de culpabilité.
Beaucoup d'anxiété...que tu gommes chaque jour par
Beaucoup d'alcool qui te demande alors
Beaucoup de baclo.
Beaucoup de spécialiste.
Qui génère un effort plus grand dans ton travail.
Qui génère toujours plus de culpabilité.
...tu vois où je veux en venir, je ne t'apprends rien mais il est important, très important après avoir intellectualisé cela, de l'accepter et de reconnaître une fois pour toute que ce cycle infernal te destine à une perte certaine.
J'entends la douleur de la perte de ton père.
Elle fut la mienne à deux reprises.
Mon père m'a tourné le dos par lâcheté quand j'étais tout gosse, de la pire des façons et même si par la suite, jusqu'à mes 30 ans à peu près, je lui ai couru après, essayant de gagner son attention, son intérêt sans même parler d'Amour, je n'ai jamais réussi à le rattraper.
La deuxième fut la perte de mon beau père qui entra dans ma vie à l'âge de 3 ans. Jamais malade toute sa vie, il est mort un jour de ses 57 ans en Thaïlande d'un infractus du myocarde. Il a eu là-bas, des signes avant coureurs sur 24 heures.
Si cela s'était produit en France, si j'avais été à ces côtés, j'aurais certainement pu faire quelque chose.
Çà ne s'est pas joué comme ça...
Bien sur, j'ai culpabilisé pour ces deux pertes comme j'ai culpabilisé, comme toi tout au long de ma vie pour bien d'autres choses encore.
A quoi bon, si ce n'est se peindre la face en gris tous les jours au point de ne plus supporter le visage coloré des gens que l'on croise?
Fais la paix avec toi même, ne te fais pas violence.
Fais toi du bien, prends soin de toi en n'y mettant toute tout âme, en acceptant ce bien être qui est, n'en doute pas, à ta portée.
Ne crois tu pas qu'il soit temps de t'accorder ces belles années qui se profilent devant toi?
Ce que je t'écris s'apparente à de la psychologie de comptoir, il est vrai mais je t'écris ce que j'aurais mis des années à mûrir, à comprendre.
Tu n'as plus à culpabiliser de quoi que ce soit, tu n'es coupable de rien, tu n'es que victime de cette culpabilité qui te bouffe.
L'alcool alimente chaque jour cette culpabilité, il faut que tu en viennes à bout mais avec tempérance, modération et humilité envers toi même.
Tu as beaucoup de spécialistes, j'imagine qu'ils te prennent tout ton temps. Loin de moi l'idée de les juger superflus, je n'en vois aucun et ne connais absolument pas leur champs d'action.
Mais qu'en est il du temps plaisir?
J'ai l'impression que tu baignes dans ta maladie, même dans ton rapport aux autres ( interactions avec ces derniers ) mais qu'il n'y a plus de place pour autres choses.
Fais toi plaisir.
Tu aimes marcher? Si l'envie te prend de boire, mets tes chaussures, va marcher dans un endroit que tu aimes. Tu repousseras alors ce premier verre; ne serait que d'une heure, tu pourras t'en réjouir et t'en contenter. Tu éloigneras un peu cette culpabilité et fortifieras ton mental.
Oui, sans doute un arrêt de travail te ferait du bien, prendre un peu de temps pour toi, réfléchir, te faire plaisir.
Te faire violence, je ne crois pas.
Biaiser ton alcoolo dépendance dans le travail? J'en ai fait l'expérience, crois moi, ça ne durera pas, un jour ou l'autre, l'alcool te fera certainement perdre ce travail sur lequel tu mises beaucoup.
Prendre le temps, te faire plaisir, être attentif à ce que dicte ton corps, ton esprit bien plus.
Le passé te bloque. Il t'empêche d'avancer. Laisse tout ça de côté, pense à toi et ce présent qui t'entoure et qui est si joli par endroit.
Il est à ta portée si tu te pardonnes de ce dont tu n'es très certainement pas coupable...
Depuis les pensées reviennent régulièrement et cela bien avant le baclofène. Elles sont plus présentes depuis que je consomme beaucoup.Mes reprises d'alcool me mine et me font culpabiliser. Du coup cela renforce mon envie d'en finir. Le problème est que je me rends compte que je pensais que mon nouveau travail, ma reconversion professionnelle allait automatiquement soulager en moins les angoisses du passé et la frustration de ne me pas me sentir pleinement confiant de mes choix, de mon parcours...
Ce n'est pas moi qui le dit...
L'image vaut ce qu'elle vaut mais encore une fois...
Sur ce beau et aventureux trek que tu réalises, si tu ne fais que passer tête baissée devant ces rivières et ces laquets qui t'entourent sans aucune fois t'accorder du temps pour baigner tes pieds, les masser et changer tes chaussettes; ils te feront alors souffrir et mettront en péril ton parcours.[/quote]