Je reviendrai sur les divers posts que vous m'avez offerts et auxquels je n'ai pas encore répondu.
Perplexité oblige...
En attendant, je ne résiste pas à l'envie de vous faire part de mes dernières réflexions...
A la lecture des nombreux fils que je lis et de par ma propre expérience, je constate qu'avec le Baclo, il y a ceux qui s'en sortent et ceux qui abandonnent parce qu'ils ne s'en sortent pas.
Personnellement, bien que ça traîne en longueur malgré un démarrage sur les chapeaux de roue, j'ai toujours été confiante et je suis persuadée que je vais m'en sortir.
Alors d'où vient une telle disparité ?
Les EI sont bien sûr en cause. Certains n'en ont quasiment pas, et d'autres morflent un max. Je pense faire partie de ces derniers, d'après ce que je lis à droite et à gauche.
Pourquoi cela ne me décourage t-il pas ?
Je crois que la grosse inégalité qui nous sépare les uns des autres, c'est aussi une question d'objectif.
Si je supporte l'inconfort dû aux EI, c'est que je me suis fixée un objectif bien précis, clair et net .
Ce que je veux, peu importe le temps que cela prendra, c'est ne plus boire seule et pouvoir sortir sans que la question "apéro ou pas" soit une condition sine qua non. Ce que je veux, c'est ne plus être esclave, être libre.
Je me suis aperçue de cela, lors de mes multiples tentatives d'arrêt du tabac.
Ma première tentative, je l'ai faite lorsque j'ai été enceinte pour la première fois. J'étais très motivée, je faisais cela pour mon fils. Mes 3 grossesses et allaitements rapprochés se sont enchaînés et j'ai partiellement réussi à tenir le coup pendant 4 ans, fumant de 0 à 6 cigarettes par jour alors que je fumais auparavant plus d'un paquet.
J'ai replongé de plus belle ensuite par compensation de mes efforts d'une part et par manque de motivation d'autre part.
Ensuite, j'ai essayé d'arrêter parce que j'ai eu peur du cancer. Chez moi, le bâton et la carotte, ça ne fonctionne pas, ce n'est pas dans mon état d'esprit. Donc, échec.
Et puis un jour, j'ai décidé de me payer un voyage en Guadeloupe. Je n'avais jamais pris l'avion, hormis pour un petit baptême de l'air, et ça m'inquiétait tout de même un peu. Mais ce qui m'inquiétait par-dessus tout, c'était de devoir passer 12 heures dans un avion sans pouvoir fumer. Cela m'a angoissée plus d'un mois à l'avance.
C'est là que je me suis aperçue que j'étais vraiment esclave du tabac et que j'ai retrouvé une nouvelle motivation, celle de me libérer de mes chaînes. Je n'ai cependant pas réussi mais ça au moins, c'était une réelle motivation puisqu'il y a une chose que je ne supporte pas, c'est la soumission.
J'ai eu un nouvel élan quelques années plus tard quand je me suis fait enlever un ovaire.
En vue de l'anesthésie générale, j'ai dû faire un check-up complet qui comprenait une radio des poumons.
Là , on m'a diagnostiqué un emphysème périphérique (pour l'instant...). Donc, à nouveau la peur.
Et puis encore une fois, peur de l'anesthésie générale (je n'en avais jamais subi) mais surtout, peur de ne pas pouvoir fumer le temps de mon hospitalisation. En prévision de cela, je me suis mise à l'inhalateur de nicotine qui a bien fait baisser ma consommation de tabac. J'ai essayé de maintenir cette baisse par la suite sans y parvenir.
Depuis que je me suis mise à vapoter partiellement, ma consommation me permet au moins de ne plus avoir de bronchite chronique. C'est déjà ça.
Pour l'instant, je ne cherche pas trop à travailler sur ce plan-là car je préfère me consacrer prioritairement à mon problème d'alcool.
Pour en revenir à l'alcool justement, et à nos disparités face aux EI, je crois vraiment que ce sont ma confiance en ce traitement et ma constance dans mes objectifs qui font ma véritable force.
Si je suis capable de supporter un inconfort certain, c'est que je garde toujours en tête mon objectif : ma liberté !
Je conçois en revanche tout à fait que si l'on ne possède pas un objectif bien clair dans sa tête, il est impossible de supporter un tel inconfort.
A quoi bon souffrir si l'on ne sait pas oĂą l'on va ?
Bref, à mon humble avis, avant même de commencer le Baclo, il est impératif de se fixer un objectif clair et net et, de préférence, pas trop ambitieux. Il est toujours temps de revoir ses ambitions à la hausse si l'on s'en sent capable. De même qu'il n'est pas du tout déshonorant de le revoir à la baisse si l'on sent que l'on a visé trop haut.
Tout est question d'humilité...
Un joli néo-proverbe trouvé sur le net :
Il y a des jours avec et des jours sans.
Et les jours sans, il faut faire avec...