Dire ou ne pas dire ?
J'aurais préféré être honnête, pourtant j'ai dissimulé ma démarche à mes proches. Je ne crois pas que le coming out soit une bonne solution, en tout cas pas au début, pas pour moi. Je n'ai pas le courage d'affronter le jugement ou la suspicion de la famille et des collègues et les répercussions inévitables sur ma vie sociale ou mon emploi. Je suis un vrai tombeau, à la scène comme à la ville, au travail comme à la maison. Je n'ai rien révélé à mes amis proches, ni à ma famille, ni même à ma moitié. Je ne livre de moi que ce qui est trop lisse pour être utilisé contre moi.
J'ai une explication pour tout. Moins d'alcool ? C'est parce qu'il contient trop de calories et que j'ai repris le sport pour retrouver ma ligne. La somnolence ? Conséquence de trop longues heures de travail. Le nez bouché ? La touche sèche ? Les petits comprimés blancs ? Allergie !
J'aimerais bien mais je ne peux malheureusement pas (ou pas encore) faire de prosélytisme pour le Baclofène, sous peine d'explosion en vol de toute une trajectoire de vie. Tout ce qui est addiction est perçu comme honteux (quel manque de volonté), c'est ainsi, c'est le monde où nous vivons. Je ne fais pas partie de ceux qui ont l'énergie de lutter contre cela.
Warrior lutte, mais contre ses démons secrets. Le chemin est encore long, l'indifférence se fait attendre, les effets indésirables sont là, les moments de découragement se présentent quelquefois, ça fait déjà assez de batailles à mener, impossible de se battre sur d'autres fronts en même temps, impossible de devoir se justifier parce qu'on aura imprudemment fait des confidences. Alors non, je ne dirai rien...
...Sauf à vous... vous que je ne connais pas, vous qui ne jugez pas...
Merci d'être là
Warrior
