Je tiens à vous raconter une anecdote vraiment sympathique...

Aujourd'hui je suis allé chez le médecin, pour accompagner mon épouse. Le notre étant en vacances, nous avons eu affaire à son remplaçant (que je ne me souvenais pas avoir déjà vu).

Vers la fin du rendez vous, une fois qu'il en avait fini avec ma femme (lol), je lui chuchote (à ma femme) : "c'était à lui que tu avais parlé de mon traitement au baclofène il y a longtemps?". Mon idée, comme à chaque fois que j'ai affaire à un professionnel de la santé, c'était de faire un peu de communication sur ce traitement.

Mon épouse me dit que oui, alors du coup j'attaque :

Moi : "vous savez que cela fait maintenant 15 mois que je suis guéri de mon alcoolisme grâce au baclofène?"
Lui : "je ne vous reconnais pas".
Moi : "ben je suis le mari de madame, et je me suis soigné de mon alcoolisme"... "grâce au baclofène".
Lui : "Oui, j'ai bien compris. Mais j'ai l'impression que ce n'est pas le même homme que j'ai en face de moi, je ne vous reconnais pas, vous êtes tellement différent".
Mon épouse : "Mais pourtant il n'a pas changé"...

Alors là il m'explique qui se rappelle de moi, il m'avait vu alors que j'avais rechuté et que j'étais en train de monter à nouveau pour retrouver l'indifférence. Cela fait un an et demi.
Et il me dit qu'il s'en souvient bien, il avait ressenti à quel point j'étais mal, sous l'emprise de mon alcoolisme et du désespoir.
Il me dit que c'est incroyable un tel changement, que j'ai l'air sûr de moi, apaisé, serein.
Il me dit aussi qu'en me voyant tel que je suis aujourd'hui, il n'arrive pas à imaginer que j'ai pu, un jour, être addict à quoi que ce soi.

Et pour terminer, il me dit qu'il connait des gens qui se sont sortis de l'alcool de manière "traditionnelle", que même très longtemps après, on ressent qu'ils sont toujours intérieurement tourmentés. Il ne ressent pas chez eux l'apaisement qu'il a ressenti chez moi.

Nous échangeons ensuite quelques autres considérations sur le traitement...

Je suis sûr d'une chose :
Face à un malade alcoolique il se rappellera toujours du baclofène, de son efficacité.
Je crois que notre rencontre, enfin plutôt nos deux rencontres à un an et demi d'intervalle, l'ont vraiment marqué.
Moi qui voulait faire la promo du baclo, et bien c'est un coup vraiment réussi.

Je disais plus tard à mon épouse que lorsqu'on rencontre des gens, on perçoit bien plus de choses que la simple apparence physique. Cet homme, un empathique a n'en pas douter, lorsqu'il ma rencontré n'a pas mémorisé mon apparence physique, mais plutôt tout ce que je dégageais comme souffrance et comme désespoir.
Et bien sûr, lorsqu'il me revoit aujourd'hui il ressent totalement le contraire.

Je suis super content, encore un médecin convaincu !