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Après la guérison...

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Avatar de lolo06
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  Lien vers ce message 15 Janvier 2015, 11:23
Bonjour à tous,

Je me présente j'ai 39 ans et j'ai découvert le baclofène en 2011 autant dire qu'à l'époque c'était très difficile de s'en faire préscrire mais après le refus de 4 généralistes je suis tombé sur la perle rare un psychiatre prêt à démarrer le protocole baclo avec moi.
Souci de l'époque aucune connaissance sur le dosage et le reste donc on y va à l'aveuglette.
J'ai démarré petit en montant à 60 rien puis au bout d'un temps à 120 toujours rien et cela sur plus d'une année en continuant de consommer.
Je vous passe toutes les ES durant cette période.
Au bout d'un temps découragé et lassé je stoppais le baclo.
Arrive l'année 2013 qui restera comme l'apothéose dans ma descente en enfer avec des cravings incroyables me laissant parfois plus d'une semaine dans le coma "blackout total".
Point très important ma femme subie tout cela impuisssante tout en gardant toujours un oeil protecteur et bienveillant pour essayer d'éviter le pire.
Je crois non je suis sur qu'à ce moment là ma vie était en danger de mort.
Avec l'aide de ma femme et un moment de lucidité et de ras le bol on décide de recommencer le baclo je reprends tout à zéro avec cette fois plus d'info grâce au forum et aux témoignages et surtout l'incroyable détermination de ma femme à m'aider à trouver mon seuil.
Miracle après une année d'efforts pour augmenter le dosage et arriver à 330 je découvre l'indifférence en octobre 2014 LA GUERISON.
Il m'a fallu plusieurs jours pour comprendre ce qui était entrain de se produire j'avais moi même du mal à y croire après tant d'année à avoir tout essayer...
Je pouvais à présent de temps en temps consommer un bon vin non pas par besoin mais pour le plaisir...
Cependant lorsque la guérison tant attendue survient arrive en même temps un autre phénoméne dont peu de personne témoigne sur le forum et auquel tout le monde devrait se préparer.
Le choc psychologique qui accompagne cette délivrance est une prise de conscience du temps perdu et de tous les dégâts causés et tout cela agrémenté d'une perte totale de repères.
Je me suis senti totalement perdu plus aucun gout à rien plus de motivations et un poids de culpabilité énorme qui me rongeait.
Il m'aura fallu 3 mois pour commencer à voir le bout du tunnel et retrouver des marques.
L'obsession de la guérison qui est le seul moyen de réussir masque un aspect important de l'ensemble de la démarche qui est la reconstruction et personne n'est préparé à cette deuxième phase!

J'aimerai connaître vos expériences après la guérison.
 
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Avatar de petitange
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  Lien vers ce message 15 Janvier 2015, 14:46
Bonjour,

D'abord, félicitation pour ta guérison. Eh oui, comme tu l'as si bien dit, ça valait le coup d'essayer malgré les EI;
En ce qui concerne les effets psychologiques, tu n'es pas le seul. Beaucoup en parle. Voici d'ailleurs un fil qui va dans ce sens:
Fil pour les guéris : partageons la descente !!

Perso, je suis encore dans la phase de reconstruction.
Pas facile quand on voit les choses autrement et parfois d'être obligé de tout remettre à plat .
Pour cela, je suis suivie. Peux pas m'en sortir toute seule. L' accompagnement psychologique devient indispensable.

A+


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Avatar de xennos
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  Lien vers ce message 15 Janvier 2015, 15:22
Bonjour lolo06,

Merci de ce témoignage, je suis également étonné de ne pas voir plus de témoignages en ce sens.
Beaucoup vont te répondre que c'est impossible d'imaginer ce qu'est la guérison.
Ils diront que les malades ignorent ce qu'est d'être normal vis à vis de la consommation du produit (ici l'alcool).

Je leur donne raison mais je crois qu'à ce sujet on se trompe de question.
Pour anticiper ce qu'on ne peux imaginer (l'après dépendance), il faut étudier l'avant alcoolisme et ca on le connait!
"Comment j'étais avant la dépendance?", "Dans quelles situations, état psychologique, sociale, j'étais avant la dépendance?"
"Quels éléments/événements on fait que j'ai trouvé dans ce produit de nouvelles vertus? de nouvelles relations/aisances sociales"
Là son les vrai questions, et il y a plusieurs réponses à chercher, des analyses et rapprochements à faire...

L'utilisation du Baclofène dans le traitement des addictions met en lumière un nouveau facteur qu'on ne connaissait pas: le facteur biologique/psychique.
L'association se bat pour que ce facteur soit reconnu par la médecine et que la prescription du baclofène se généralise.
Ca doit continuer tant ce facteur explique une grande partie des rechutes observées.
Mais là ou nous devons tous être vigilent, c'est qu'il ne faut pas négliger les autres facteurs déjà connus!
Il ne faut pas croire que le problème de l'addiction est uniquement biologique/psychique auquel cas il ne se serait jamais révélé...
En clair dans le texte si nous avions une santé psychologique excellente, un bien être en société, nous n'aurions probablement jamais découvert que nous sommes sensibles au produits/comportements addictogènes.

Je me trompe peut être dans mon analyse, qui ne se base sur absolument rien de scientifique mais plus sur de la logique.

Quoi qu'il en soit en ce qui me concerne j'essai de modifier mes messages de bienvenue, bien que rares, pour rappeler tous ces facteurs et qu'il faut prendre en compte chacun d'eux.
Pour moi c'est ça préparer la guérison.
Je pense que la proportion d'échec dans les différentes études menées s'explique autant par une dose seuil non-atteinte que par le manque de prise en compte des autres facteurs.

edit: Laisse quand même ce fil ici quitte à créer un doublon dans l'autre section, sauf avis contraire d'un administrateur je pense que c'est un rappel vraiment important pour ceux qui sont en cours de traitement
Message édité 2 fois, dernière édition par xennos, 15 Janvier 2015, 15:41  

EX-Xennos

Suite à Hospitalisation en HP retour à 40mg.
Deuxième montée en cours début octobre: 300mg
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Avatar de Sylvie
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  Lien vers ce message 15 Janvier 2015, 16:35
Pas tout à fait d'accord avec toi Xennos
De façon personnelle je n'avais aucun pb, aucun traumatisme, une vie standard
Cela n'a pas empêché mon addiction tout simplement parce que l'alcool étant présent et valorisé en France, j'y ai goutté
D'autres galèrent, divorcent, subissent des décès, des pertes d'emploi, sont dépressifs, anxieux et ne deviennent pas alcoolo-dépendant

Pour moi il faut dissocier les 2 choses, soigner la dépendance avec le baclofène et le reste avec autre chose

Ceci dit Lolo a raison
Beaucoup ne sont pas du tout préparés à l'après baclo et cela peut être très dur
Il faut absolument un accompagnement après baclo
A mon avis pour l'instant ça manque


Merci mille fois à celui qui a eu la générosité de partager sa découverte avec nous ...

A lire pour comprendre ce qu'est le baclofène.
Notre livre Baclofène la fin de notre addiction, les alcooliques ne sont plus anonymes ....
 
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  Lien vers ce message 15 Janvier 2015, 16:49
Merci de ta réaction Sylvie,
si j'ai posté sur ce fil c'est justement que je voulais confronter mon avis à d'autres.
Effectivement le facteur biologique/psychique est déterminent.

Par contre quand tu dis:
Cela n'a pas empêché mon addiction tout simplement parce que l'alcool étant présent et valorisé en France, j'y ai goutté

Ce n'est pas parce que l'alcool est présent et valorisé en France qu'on doit en boire.
Du coup il y a bien un question d'apartenance sociale ici.

Mais j'entend bien ton opinion
Message édité 1 fois, dernière édition par xennos, 15 Janvier 2015, 16:53  

EX-Xennos

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  Lien vers ce message 15 Janvier 2015, 17:15
Bien sur que personne ne nous oblige à en boire.
Mais c'est tellement présenté comme un produit festif et inoffensif qu'au final, sauf cas particulier, tout le monde y touche


Merci mille fois à celui qui a eu la générosité de partager sa découverte avec nous ...

A lire pour comprendre ce qu'est le baclofène.
Notre livre Baclofène la fin de notre addiction, les alcooliques ne sont plus anonymes ....
 
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  Lien vers ce message 15 Janvier 2015, 17:57
Ce que je veux dire dans mes propos, c'est qu'il faut faire attention à ne pas tout mettre sur le dos de la dépendance.
Boire de l'alcool pour avoir un meilleur sentiment d’appartenance à la société, à un groupe, vaincre une timidité ne nécessite pas obligatoirement une thérapie.
Une réflexion sur soi sera surement suffisante. Une fois la dépendance installée, nous avons probablement utilisé l'alcool pour vivre d'autres choses pénibles pendant toutes ces années.
Le baclofène nous aidera à nous débarrasser des conduites addictives mais pas de nos blessures passées et à venir et tu le dis très bien.

C'est là ou il faut repenser son histoire, son vécu, ses relations sociales, sa place dans la société, son bien-être.
Commencer ce travail au plus tôt ne peut que maximiser ses chances de réussite pour mieux vivre l'après dépendance.


EX-Xennos

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  Lien vers ce message 15 Janvier 2015, 19:56
Citation ( Jack-Lofène28 Novembre 2014, 10:28 )

Pour catégoriser un petit peu, je pense qu'il y a deux grandes sortes de guéris:
Ceux qui étaient déjà bien installés dans leur vie, pour lesquelles le changement est surtout une nette amélioration de leur qualité de vie. Ils poursuivent leur chemin se réoriente un peu, en fonction de ce que l'alcool les avait empêché de faire.
Et ceux qui ne se sont jamais vraiment installé, ou bien qui ont perdu beaucoup de chose. Pour cela, la liberté retrouvée est d'autant plus surprenante qu'elle est déroutante.
... Pour ceux qui doivent reconstruire et créer un nouveau projet de vie, le baclo fait office "d'anti dépresseur" et permet de garder un équilibre nécessaire à l'élaboration d'un nouveau mode de vie.
...Si l'on considère que l'alcoolisation est un symptôme de mal être, plus la personne est instable, plus elle peut être sujet à une rechute.
...Quelqu'un qui travaille en profondeur sur sa vie met toute les chances de son coté pour préserver son indifférence.
Si l'on considère le point de vue de RdB sur la mémoire "alcoolique", celle-ci devrait s'effacer d'autant plus vite que l'on travaille à modifier ce qui la rattache à nous: le mal être.

Je pense que l'accompagnement thérapeutique reste important.
D'ailleurs, dans ses interventions, Annie Rapp en parle car pour certains la question se pose. Comment confronter la vie après?
Donc, ne pas négliger le suivi après la guérison.


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  Lien vers ce message 15 Janvier 2015, 23:39
Salut,
Pour ce qui est de la préparation à l'après seuil, personnellement je n'en parle pas à ceux qui sont en montée, car c'est déjà assez compliqué comme ça.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi Xennos quand tu dis qu'il faut se préparer en étudiant l'avant dépendance. Principalement, car tant qu'on est encore malade les choses n'apparaissent pas clairement. Une étape après l'autre.
Par contre se préparer avant d'entamer la descente, cela parait évident. Mais là encore, il est très difficile d'aborder le sujet tant il est personnel. Autant nous avons une addiction en commun, autant nos vies sont toutes différentes.

Sylvie dit "Pour moi il faut dissocier les 2 choses, soigner la dépendance avec le baclofène et le reste avec autre chose".
Ce n'est pas toujours évident. Pour certain (dont moi) le baclo permet de trouver un équilibre et joue un rôle essentiel dans le bien-être.
Le baclo devient alors un nouveau médicament qui vous soutient quand l'arrêt de l'alcool vous laisse seul face à votre vie.
Au fur et à mesure que l'on comble ce vide et les angoisses qu'il peut générer, on peut descendre prudemment.
Cela ne peut sans doute pas marcher pour tout le monde, mais j'essaie d'inciter les gens à leur seuil et qui prennent des anxiolytiques ou AD pour gérer leur mal-être, d'essayer de baisser ces médocs, pour voir.
Dans l'absolue se sevrer de tous ces médicaments et ne garder que le baclo comme régulateur, est une option qui a le mérite d'être simple.


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  Lien vers ce message 16 Janvier 2015, 19:05
Bonsoir,

Merci pour vos réponses et vos points de vus éclairés.

Je constate par ailleurs la difficulté que nos amis rencontrent pour gérer la descente du dosage et comme souvent une fois guéris ils se dépechent de vouloir descendre et pourquoi une telle précipitation?

Pour ma part je suis toujours à 330 et guéri depuis 3 mois je compte conserver ce dosage un certain temps non par peur mais par consolidation et je reste persuadé que le baclo restera présent toute ma vie avec une dose de confort que j'estime mais cela le temps le dira entre 150 et 200.
Pour être honnête la descente de dosage me semble un exercice périlleux et je pense que pour l'instant nous n'avons pas le recul suffisant pour garantir et éviter les risques de retomber ma malade...

D'autre part sur un fil j'ai trouvé à plusieurs reprises des témoignages de personnes qui une fois guéris et indifférentes optées pour l'abstinence et je crois que c'est le seul moyen alors de se priver de notre précieux allié le baclo mais voila un choix de vie!
 
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  Lien vers ce message 16 Janvier 2015, 20:41
Je fais partie de ceux qui ont baissé assez rapidement.
Je l'ai fait pour réduire les ES (qui dans mon cas étaient très gênants) et parce que j'étais sur de moi. De toute manière il y a toujours moyen de remonter si on sent que ça ne le fait pas.
Je ne pense pas que ce soit si périlleux que cela, mais je n'ai aucune idée de la progression du rythme de ma descente.

Citation
je pense que pour l'instant nous n'avons pas le recul suffisant pour garantir et éviter les risques de retomber ma malade...

Des risques il y en a toujours, mais il y a quand même pas mal de guéris qui se portent très bien.


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  Lien vers ce message 16 Janvier 2015, 20:47
@ Jack
D'accord pour le sevrage des AD ou anxyolitiques. Mon médecin ne s'en étonne pas d'ailleurs. Il m'a dit qu'il avait remarqué cela chez ses patients. Le baclo leur a permis de s'en débarrasser petit à petit. Mais comme toujours, chaque cas est unique, à chacun de voir.
@ lolo
de même pour la descente, chacun sait ce qu'il peut faire. Le tout c'est de se prendre à charge selon son évolution dans le traitement.
En ce qui concerne l'abstinence, ce n'est pas le but recherché avec le baclo mais encore une fois, chacun fait ce qu'il veut.
@ Sylvie
Désolée, mais on ne peut pas séparer les deux. L'humain est une entité très complexe. L'addiction a forcement une origine et pas uniquement neurologique. Quand on creuse plus profondément le problème, les soucis psychologiques ne sont pas loin. Tout dépend de la gravité du traumatisme subi. Pour certains le baclo suffit, pour d'autres il faut aller plus loin.


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  Lien vers ce message 17 Janvier 2015, 1:00
Bonsoir petitange,

Pour ma part, je pense que chacun à un terrain particulier, mais surtout contrairement à toi que l'addiction à bel et bien une origine neurologique.

Le terrain particulier, oui, l'enfance, les traumatismes ...


Mais l'addiction, la dépendance ????


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  Lien vers ce message 17 Janvier 2015, 23:03
Petitange

Je ne dis pas que le baclo est la solution unique
Je pense juste qu'on ne devient pas dépendant parce qu'on a des pbs psy
Certains en ont est ne deviennent pas alcooliques, d'autres n'en ont pas et le deviennent

De toute façon il est certain que le baclofène ne suffit pas toujours


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