Juste un petit mot en ce lundi matin...
Je me réveille plus sereine, et remercie tout le monde des petits mots reçus
Ca parait hors sujet, mais ça ne l'était pas : me sentir en lien, même avec des personnes virtuelles (mais pas que, il y a eu des rencontres "en vrai", aussi)
m'a aidé à vivre cette journée particulière, ou je me sentais enfermée dans un bunker, comme on peut le ressentir quand on se sent seul à savoir et à traiter sa maladie,
mais en lien avec le forum.
Avoir mis un peu de distance hier loin de ce quartier m'a fait le plus grand bien, et écouter à la radio la grande mobilisation, ça ravigote !
Cet après midi, je vais voir le médecin, peut être pour la dernière fois de mon traitement. Je vais faire avec elle le bilan de cette année d'indifférence.
Même avec le soulagement immense d'expérimenter la liberté, la bonne distance avec la bouffe, il y a des étapes à traverser qui ne sont pas anodines...
Une période zombie, automate, la fatigue qui ne lâche pas, une période que je qualifie de sidération, avec des capacités intellectuelles ralenties
Les premières expériences d'un comportement différent : acceptation de la lenteur, meilleur recul avec les petites agressions de la vie...
Et puis d'autres petites agressions qui impactent quand même, et donneraient envie de retourner à ses anciennes habitudes de réconfort.
La mise en place d'activités ou de comportements venant remplir la place laissée à l'addiction qui nous bouffait des heures de vie
La relation avec les autres, le récit (je n'aime pas dire l'aveu car la maladie n'est pas une faute) de notre traversée, les réactions des proches, parfois maladroites
La descente, avec la traversée en sens inverse des désagrément de la montée, mais avec heureusement moins de puissance,
moins de tension aussi car on connait mieux les effets du médicament... sauf peut être les remontées d'angoisses, toujours aussi insupportables et invisibles.
Une recherche permanente de nouvelles manières de traiter la réalité, le quotidien, que ce soit par un travail sur soi ou sur la manière de s'alimenter, de faire la fête, de profiter d'un verre
Octobre, novembre, décembre, encore la grosse fatigue : j'ai traité la fatigue physique, je n'ai pas ignoré la fatigue psychique, celle qui tire en arrière comme un regret, comme un manque de courage pour oser des initiatives nouvelles, et constater que certaines payent, et d'autres patinent, et que ce n'est pas grave.
Janvier... je la sens s'éloigner mais je crains ressentir une sorte de déprime qui me colle à la peau, comme si le retour à la normalité me faisait regretter l'épopée du traitement.
Un peu comme si la banalité de la normalité me faisait voir la vie en gris !
Bref, je vais voir tout cela avec le médecin tout à l'heure, avec la question (ou pas) de prendre un léger AD pour peaufiner le traitement. Parce qu'il faut du temps, que cela ne se fait pas sur un claquement de doigts. Et parce qu'il vaut mieux faire un petit compromis avec la conviction que l'on peut se passer de médicament, pour aider, que de risquer de faire tout capoter, aussi près de la ligne d'arrivée.
Bonne journée
Début TTT 6 nov 2013. Seuil atteint mi janvier 2014 à 120mg.
Janvier 2015 Ã janvier 2016 : 0 baclo
Reprise TTT suite à un retour d'habitudes : 90mg/jour