Bonjour à toutes et tous,
J’ai donc vu hier le Dr X à Paris. Sa première consultation dure une heure ; les suivantes seront de 30 minutes. Nous avons abordé mon histoire sous un angle addictif et psychologique. J’avoue que cette approche me plait car je ne sais pas si je serai sereine et libérée lorsque le traitement commencera à faire effet ou si ma tendance à la déprime perdurera du fait d’autres problèmes non réglés et que la thérapie m’aidera alors à aborder. (J’ai déjà fait 5 ans de thérapie, plus des consultations sporadiques sur 5 autres années mais sans succès au niveau des TCA. J’ai pu cependant, grâce à ces séances, résoudre des névroses gênantes.)
Au delà de cet aspect psychologique, le discours du médecin a été très clair : « Tout d’abord, nous abordons votre problème de TCA avec le baclofène, nous avançons doucement et si par la suite, l’approche psychologique est nécessaire, à ce moment nous embrayerons sur la thérapie ». Je le redis, ceci me convient. C’est pour moi comme une sorte de sécurité supplémentaire qui me permettra d’aller jusqu’au bout de ma démarche et de régler tout ce que je peux régler pour gagner une liberté maximale : aux grands maux, les grands moyens !
Concernant le rdv à proprement parlé, et bien j’ai tout lâché, j’ai vidé mon sac !!! Je constate que je n’avais jamais raconté avec autant de détails ma vie de boulimique vomisseuse. J’ai pu enfin parler des difficultés rencontrées dans mon quotidien (temps passé à penser à la bouffe, temps passé à acheter de la bouffe, perte d’envie, perte de plaisir sinon dans la récompense « courte » liée à l’absorption en quantité de nourriture, déprime, angoisses, craving, ...) et le médecin a reçu mes propos avec beaucoup de compréhension, relançant notre échange avec des questions ciblées qui attestaient de sa très bonne maitrise des problèmes que je côtoie. Je me suis sentie comprise et j’ai eu des explications médicales, non pas rassurantes (car la maladie, même expliquée n’est pas quelque chose de rassurant) mais factuelles. Grâce à ses explications, j’ai eu enfin l’impression de pouvoir prendre le taureau par les cornes et de partir armée ; armée d’une arme chimique certes, mais au moins armée face à ce fléau qu’est la boulimie.
En ce qui concerne le ttt, elle m’a prescrit 10mg le 1er jour et j’ai pris mon 1er cp hier à 17h en sortant du rdv. La posologie pour les prochains jours est de 20mg pendant 3 jours puis 30mg pendant 4 jours. Ensuite, nous nous revoyons.
10mg et déjà , des choses se passent :
Et bien hier soir, je me suis écroulée. Je me suis endormie sur le canapé (ce qui n’est pas mon genre : je réserve mes soirées pour me gloutonner quand tout le monde est au lit !). Mon conjoint qui était à une réunion m’a appelé au téléphone en rentrant vers 22h30. Je lui ai répondu mais je n’ai pas réussi à tenir la conversation téléphonique. Je me suis ré-endormie alors qu’il me parlait ☹ . Il a mis ça sur le compte d’une grosse fatigue. Je sais, en ce qui me concerne, que je suis assez réceptive aux traitements de manière générale mais là , je vous avoue que cet ES aussi rapide n’était pas vraiment attendu. Je me dis que c’est peut-être une conjugaison de facteurs aussi : l’émotion du rdv, la décompensation due à l’objectif du traitement, ... ??? A suivre.
Pour continuer mon périple initiatique :
Ce matin, j’avais cours – 4 heures de contrôle de gestion où l’attention doit être soutenue (J’ai repris des études en octobre et je prépare cette année le DSCG qui est le « passage diplôme obligatoire » pour être expert comptable). Je vous avoue qu’après l’endormissement de hier soir et comme je devais prendre un comprimé ce matin à 10h30, j’avais peur de m’écrouler en cours (c’est assez mal perçu par l’enseignant quand une élève de 44 ans s’endort en cours.....). Il n’en fut rien. Je suis rentrée chez moi, j’ai mangé normalement, (je n’ai pas vomi mon repas) mais là , je suis très oppressée : craving et question qui m’obnubile : je laisse faire et je gloutonne ou je lutte jusqu’à la prochaine prise de baclo prescrite pour 17h ? Le problème est que dans cet état, je ne peux rien faire sinon tourner autour de mon obsession addictive. Mes neurones sont binaires : manger ou ne pas manger et me sentir mal

. Du coup je n'arrive pas à travailler et à me plonger dans la masse de droit, audit, contrôle de gestion, fiscalités, .... que j’ai à « ingurgiter » cette année.
Je visa essayer de tenir... on verra bien.
Voilà pour ce long récit. J'avais besoin de parler suite à ce premier ddv.
Bon courage à toutes et tous et merci pour vos aides et vos soutiens.