Bonjour à tous,
Je profite des vacances et d'une petite insomnie (trop chaud !) pour vous donner, enfin, quelques nouvelles. Je ne sais pas à qui ça parlera encore ici, mais enfin...
Je vais très bien depuis ma dernière hospitalisation dont je suis sortie début mars 2015. Depuis j'ai récupéré énormément et à grands pas, contre toute attente, au niveau cognitif et psychomoteur.
Je suis maintenant largement capable de tenir une conversation de la vie courante avec un interlocuteur lambda, je m'occupe de mon chez moi et de ma petite personne (je l'avais déjà dit ici, mais j'ai retrouvé mon poids de forme, perdu 20 kilos donc, ouf, je me retrouve !). Bref je fais mon ménage, me lave, m'habille correctement et suis coquette à nouveau.
Avec ce (gros) chantier ça qui a bien avancé, j'ai pu attaquer une formation à l'AFPA, dans ma profession d'origine : "formateur professionnel d'adultes". Je l'ai intégrée en mai 2016 et la finirai en janvier 2017, avec, je l'espère, un titre professionnel en poche.
Au début se remettre dans le bain des mécanismes d'apprentissage et de travail n'a pas été facile, mais maintenant ça roule.
Là chuis en vacances, jusqu'au 22/08, date à laquelle j'attaquerai mon premier stage en tant que formatrice en insertion pour 1 mois et demi.
Niveau alcool j'en suis à zéro niveau consommation, depuis février 2015. Le goût me répugne, je ne peux même plus tremper mes lèvres dans un verre de bière. Par contre je bois de la sans alcool de temps en temps. J'ai des apéros à la maison, pour mon copain et les amis quand ils viennent et cela ne me pose vraiment aucun souci et ne me provoque aucune envie.
Je n'explique vraiment pas ce revirement qui s'est produit à cette hospitalisation (en HDT) au printemps 2015, qui a tout changé (et c'est tant mieux !), mais je n'ai fourni aucun effort particulier, je n'ai pas non plus l'impression d'avoir eu une prise de conscience spéciale...
Mon père a arrêté de boire il y a quelques mois et il souffre beaucoup, psychologiquement et physiquement. Il parle plus volontiers de ses difficultés à moi qu'à mes sœurs en connaissance de mon parcours. Je l'encourage, mais me sens un peu démunie, et, je l'avoue, aussi un peu coupable de m'en tirer si "facilement".
Concernant mon traitement, j'ai abandonné le Baclo il y a plus d'un an, et voilà ce que je prends à l'heure actuelle :
- Prozac 1 matin
- Epitomax 50 mg 1 matin, 1 soir
- Abilify 15 mg 1 soir
Prozac : antidépresseur. Epitomax : à la base un antiépileptique, mais qui a une action sur l’appétence à l'alcool. Abilify : régulateur d'humeur.
J'ai également pris pas mal de distance avec mon psychiatre, je ne le vois plus que pour le traitement et s'il n'y avait pas ça je pense que j'abandonnerais le suivi.
Je vois une psychologue depuis l'automne 2015 avec qui je fais un travail beaucoup plus professionnel.
J'ai retrouvé des émotions, ça par contre ça a été long à revenir. Maintenant je pleure à nouveau, je ris (pas très facilement j'avoue), je souris (beaucoup ça !).
Voilà , dans les grandes lignes, ce que je deviens. En gros tout baigne ! J'ai repris une activité, je ne socialise pas encore assez mais ça vient doucement.
Je suis une jolie (je crois) jeune femme plutôt équilibrée maintenant qui a envie de construire, faire des projets, et qui a tout en main pour le faire.
Je dirais donc que le bilan est positif et que j'entame une chouette partie de ma vie.
"Au début, on croit mourir à chaque blessure. On met un point d'honneur à souffrir tout son soûl. Et puis on s'habitue à endurer n'importe quoi et à survivre à tout prix".
Virginie Despentes.