Chiche que je le fais , l'a fait ! malgré une nuit à angoisser, à cauchemarder, à pleurer... un peu. Ce matin, gros moral grâce à vos chouettes messages à tous et toutes dans la nuit et puis me voilà devant un Monsieur pas plus amical que ça mais pas non plus sévère. Là tout simplement, à écouter, à sourire, à avoir des yeux gentils sur vous, de l'humour, de l'espoir, des assurances très vite ''bien sûr vous allez avoir du baclofène'', ''vous avez lu le livre ? non ? (trop trouillarde pour ça: peur de l'effet miroir donc pas lu) je vous le prête, il faut le lire pour comprendre vraiment. Vous faites la démarche au bon moment'' (d'après lui pas si dramatique que ça mon addiction même si bien là ). On va faire une prise de sang (et moi: ''nooonnnn, peux pas : ma belle-soeur...), pas grave, on a a le temps, vous la faites ailleurs ou ici quand vous voulez, dans quelques temps. Je repars: rassurée, tranquille, fière: ce soir je vais prendre mon premier comprimé si toutefois j'ose aller dans la pharmacie de mon petit bled ... et j'ose ! Ma pharmacienne n'est pas prête de recommencer le ''alors ça va Madame Machin ? les petits aussi ? Ben c'est sûr avec ce froid puis ce chaud tout le monde attrape quelque chose hein... bon c'est de saison en même temps, faut bien que le mois de Mars se passe, ça ira mieux avec les beaux jours...'' Elle a commencé un peu comme ça et puis ''Stupeurs et tremblements''... a blêmi en lisant l'ordonnance , et n'a plus moufté, mais a tout compté, a tout donné, a dit : ''à bientôt hein Madame Machin hein'' a rougi '' ben oui ça devrait continuer avec ce traitement, pas vrai ?''. J'ai juste dit ''OUI''. Après je suis rentrée chez moi j'ai bu deux verres de vin à bulles (c'est mon truc à moi)et j'ai commencé le livre donné par mon chouette médecin presque sereine.
Le médecin prescripteur conseillé : c'est le bon, ni trop, ni pas assez. Je peux me tromper mais je crois qu'il en est passé par là lui aussi et donc, en effet, il ne juge pas, il se contente d'être efficace, rapide et de rassurer... un bonheur. Encore une fois: merci les filles pour votre aide et vos conseils. Ce Monsieur est très bien, et même si un peu froid à au départ, à la minute où je suis rentrée dans son bureau, je savais que c'était le bon, rien qu'à sa façon de me regarder dans les yeux: un peu mais pas trop, les yeux un peu mouillés de celui qui en vu d'autres. Et à mon avis avant que je lève le pied : il avait vu la semelle !
De chez lui, avant que je rentre dans son cabinet, est sorti quelqu'un que je connais de vue sur mon petit bled avec une vraie tête d'alcoolo, et je ne n'ai pu m'empêcher de me traiter de petite ''c''... Quel droit j'avais pour juger qu'il avait une tête ou pas d'alcoolo ? S'il faut j'ai la même tête et je ne le sais pas. Et même si je ne l'ai pas: je ne connais rien à la vie de cet homme, s'il faut je lui parle sur ce forum, s'il faut ... c'est quelqu'un de vraiment très bien. C'est même presque sûr...
Plus tard en allant à la pharmacie, je l'ai recroisé cet homme à la tête d'alcoolo et il m'a fait un beau et grand sourire, j'ai répondu avec mon meilleur aussi et je suis sûr d'une chose : on savait pourquoi on se souriait, rien à voir avec de la drague. Juste qu'on savait les deux pour l'autre et qu'on était solidaires et c'était joli.
Bref, ce soir première prise, avec une progression assez rapide dans le temps vu que j'en avais déjà pris et sans trop d'effets secondaires, si ce n'est des cauchemars. Je suis vraiment contente de cette étape franchie et je vous le redis: je sais que sans vous je n'aurais pas trouvé ce courage, alors encore une fois : MERCI.