j'aimerais beaucoup que vous racontiez le jour où vous avez rencontré l'indifférence... Bien sur, j'espère guérir grâce au Baclofène, mais le concept d'indifférence est encore loin de moi, et je me demande comment cela peut se passer....
la veille du jour où vous avez constaté votre indifférence, vous étiez comment?? l'indifférence est venue progressivement ou d'un seul coup??? je pense que de tels témoignages pourraient encourager les personnes qui débutent avec le Baclofène...
Helenegre - Renaissance

Bonjour,

Oui, je reprends au 2 aout de mémoire !

Ma psy est en vacances (elle gère ma montée, m'a fait faire une pause pour cause d'ES (alcool dont les effets restent plus longtemps) et nous, on doit partir aussi 4 semaines, assez loin de la maison. Elle ne me laisse pas seule et m'envoie chez une généraliste qui connait bien le problème (elle a connu OA aux USA) Donc RDV le 2 à son cabinet.
On discute un bon moment, elle m'ausculte, me fait une ordonnance pour monter à 180 mg/jour et surtout me fout un bon coup de pied au cul ! En gros : "vous allez vous soigner plus et en finir avec l'alcool !!!"

Souci, nous prenons le train, le lendemain tôt, ma pharmacienne ne doit pas avoir de stock suffisant, j'ai alors peur de manquer. (pas d'ordi en vacances, je ne suis d'ailleurs pas sur ce forum). Elle m'envoie chez la pharmacie voisine qui comprend sur le champ la problématique (assurer une montée de 110 à 180 mg/ en paliers de 4 jours, le tout pour un mois sans réappro intermédiaires) Ni une, ni deux elle évalue sons stock, décroche son téléphone, consulte ses collègues, me plante là dans sa pharmacie et reviens 20 minutes plus tard avec toutes les boites nécessaires ! Ouf rassuré

De retour à la maison, nous préparons le départ et comme d'habitude je me bois mes verres familiaux (hors normes OMS question quantité) de Whisky. nuit habituelle (embrumée), réveil vaseux, on boucle les valises (avec une bonne réserve de whisky pour moi et de vin blanc et de vermouth blanc (Marti**) en bt plastique pour ma femme, comme à chaque voyage quoi.
Le voyage se passe bien, une ou deux visites au bar où je ne consomme rien (mais en général, c'était ainsi, pas du matin en déplacement) Arrivée vers Sete, les deux amies qui nous accueillaient et qui n'ont pas de problèmes avec l'alcool nous attendent, on arrive chez elle, il doit être 14h30, on déjeune léger.

Un verre de rosé m"est proposé, le bien frais sous le PREMIER soleil des vacances ! rien à faire de spécial dans les jours à venir, pas d'obligations, nous sommes là pour nous reposer, et bien non, j'ai pas envie, je décline et bois de l'eau pétillante. Ensuite, sieste pour moi (c'est les vacances, je suis crevé et à 120 mg de baclofène, je veux dormir !)
Donc, je vais dans la chambre d'amis, vois le whisky (d'habitude, c'est quelques rasades au goulot, car "dormir bien, c'est dormir plein !" Non plus !! mais sans y penser, réveil une grosse heure après, idem, là je m'interpelle un petit peu (j'avais déjà remarqué, que je buvais un peu moins les jours précédents, que je buvais moins vite, moins fort, que je prenais plus le temps de me servir le premier en rentrant tard du boulot, qu'une fois le verre servi, il restait 5 minutes seul, sans son compagnon, son maître, son esclave) Mais bon, sur le moment, j'ai pas tout analysé.

Au diner, un demi verre de vin sans plaisir, par habitude, pas fini, et surtout pas d'apéros enchainés... je suis crevé (ça me fait toujours ça les premiers jours de vacances, mon corps se détend subitement) alors hop au lit et à demain, je repasse à côté du litron mais ne fait que passer et dodo.

Je raconte la suite après ! (Veuillez m'exuser pour la frappe car écrit sans relecture)

Bonne journée et bon courage à tous.
Un peu d'amour dans un monde...

Zephyr








Voici mon expérience, à relire sur le fil "mon experience"
J'espère ainsi apporter un peu de flamme.

Belle soirée
Zephyr, guéri depuis le 03-08-2011 marié à Dame hérisson guérie

@ Renaissance

Merci de proposer ce fil.

Les guérisons qui sont décrites ici ont quelque chose de magique à mes yeux.

Regardez l'exemple de Crapote et de Jef.
Au bord du gouffre et puis VLAN, le lendemain guéri, affirmatif, sans doute aucun.

Alors quand on doute justement, qu'on grimpe difficilement et que l'appétence demeure toujours aussi présente,
cette indifférence subite tient du miracle.

Merci aux chanceux de décrire le plus précisément possible comment dans sa tête d'alcoolique on peut
du jour au lendemain se considérer guéri.
Ça reste pour moi parfaitement inconcevable.

Allez, à vos plumes, soyez vrais et persuasifs.

Ed

Merci Zéphyr!
Ça fait tellement de bien de lire de tels témoignages!!!
Helenegre.....

Bonsoir!

Je viens de décrire ça sur mon fil, mais pour toi, pour vous tous, je le refais bien volontiers!

Le 16 décembre, je suis sous traitement depuis seulement 3 semaines, et doit être à à peine 40mg.
Un dîner est organisé avec tous les gens du boulot. Pour moi ce genre d'occasion c'est l'enfer. J'arrive avec l'objectif de ne pas trop me bourrer la gueule, en sachant qu'à chaque fois je finis quand même bourée. Le tout est de durer. Alors par exemple je compte mes "verres à l'heure". Ou alors, pas plus de 3 verres avant minuit, après, c'est moins grave, bourré à 2h du mat' sur le dancefloor ça passe. Il suffira de jouer les étonnées pendant les 3 semaines suivantes, genre" ho la la, qu'est-ce qu'on s'est mis l'autre soir, ça faisait bien longtemps que j'avais pas bu comme ça!"...

Bref, on arrive au resto.
Première performance, pas bu avant d'y aller, effectivement sans trop d'effort.
Le dîner commence:
-"Vous prendrez un apéritif?
moi: -ho le vin blanc du repas, en apéro s'il vous plait"

Le vin arrive. Je goûte. Il est DEGUEULASSE!!! Mais vraiment!!! et avant ça ne m'aurait pas arrêtée, j'aurais m^me pu dire "ho moi j'aime bien quand il est bien sec", ou alors faire mine de le bouder et le siffler dès qu'on ne me regardait pas. Mais là, non, il était mauvais et je m'en rendait compte, et je N'AVAIS PAS ENVIE DE LE BOIRE! Ça ne m'était JAMAIS arrivé!!!

Les autres ne pouvaient pas se rendre compte du chamboulement intérieur que j'étais en train de vivre! JE N'EN AVAIS PAS ENVIE!!!

Le rouge arrive; et là merveille des merveilles: IDEM!!!

Toute ragaillardie, j'ai rigolé avec les gens, dansé, même sur le bar, et pour la première fois, PAS SAOULE!!! C'était purement jouissif.

A 2h du matin, je suis partie. Je m'attendais à pousser la porte du premier bar ouvert, pou boire un BON verre, bien mérité après ce premier succès incroyable de soirée pas merdée.
Et bien non, j'étais juste fatiguée, envie d'aller me coucher, et je l'ai fait. J'ai savouré mon bonheur pendant 2 jours, au terme desquels le miracle s'est reproduit, à une autre occasion.
Par la suite j'ai un peu remerdouillé, mais jamais autant que ce que je pouvais faire avant, sans aucune mesure. J'ai poursuivi le traitement, et je compte bien continuer au vu des bénéfices que j'en retire aujourd'hui.

Ce soir là, pour la première fois de ma vie j'ai ressenti le PAS ENVIE d'ALCOOL. Et j'espère ne jamais l'oublier.
Ma vie est en train de changer, je renais pour de bon. et c'est merveilleux.

Hello Hélène,

Je te livre mon histoire...Elle est simple...

Depuis quelques jours, j'avais toujours et encore soif, cependant, je ne parvenais plus à boire (pas d'indifférence encore...), je bois, mais je suis déchirée au bout de trois verres, je ne peux plus boire...

Je passe une soirée chez des amis, avec ma maman, tous connaissent mon problème, et mon traitement, et je bois tranquillement, apéro, vin à table, mais sans grosse envie particulière, je bois parce que c'est là...

Avant la suite, je t'explique mon rituel quotidien (qui est le même chez beaucoup d'entre nous...Buveurs du soir ), c'est à 18h, je n'oublie jamais, mais jamais, d'acheter mes munitions pour la soirée (6 bières, et une à 2 bouteilles de vin... Hirps!)

Donc, le lendemain de cette soirée, ma maman part, avec mon fils, car elle l'emmène en vacances chez elle (nous habitons à 700km l'une de l'autre), c'est samedi, je leur dis au revoir, je retourne me coucher (c'est le matin), je passe ma journée en pyj, chez moi, arrive 22h, je discute sur le fort-home, et là????!!!!
(T'attends la suite hein? hein?)

Et là...bah rien...Pas d'alcool chez moi, j'cause biture et bibine sur le forum, et je ne bois rien, je n'ai rien acheté, et je me rends compte, à cette heure précise, que non seulement je n'ai rien chez moi, mais que je n'ai pas envie de boire...

Bon, chuis un peu fatiguée, on verra demain...

Et bé tu sais quoi? Le lendemain? Bah pareil!!! Et les jours qui ont suivi Idem...

Voilà mon indifférence, pas d'effusions de joie, pas de tristesse d'avoir perdu mon ami de toujours...Et plus d'alcool!!!

Bises

Merci Christine!
Ça me parle, la crainte de perdre un ami (l'alcool).
Très bonne journée

Bonjour Hélène,

je stressais beaucoup de toujours avoir envie de boire jusqu'à ce qu'un soir en rentrant du boulot j'ouvre le frigo où se trouvait mes munitions de vin blanc et de bière.
Je les regardais et... rien! Même plus le bras qui se tend par réflexe!

Depuis, il y a encore eu du stress et de la peur de replonger mais il m'a suffi de prendre une bière pour me rendre compte qu'il n'en est rien! Je peux en boire une par pur plaisir et rentrer ensuite chez moi sans en écluser toute une cascade!

Juste un exemple: hier drink au boulot. Premier verre de champagne fort bon mais deuxième terminé avec difficulté!

Courage et bonne journée!
Eddy

C'est une super et géniale idée Renaissance !

Je reviens dans pas longtemps pour vous raconter la mienne qui ne devrais pas tarder.

Up ! C'est vraiment sympa !

Salut les Poivrots ...

(Enfin les Ex ... )
Bon, en ce qui me concerne, je l'ai senti venir de loin ...

Chaque jour qui passait
Je pensais à tirer ma première cartouche de la journée de plus en plus tard dans l'après midi.

Un jour arriva que le premier verre pointa son nez vers 19h30 (Tres tard pour moi ! )

Et deux ou trois jours après, le premier verre ne pointa rien du tout.

J'ai poussé ma quête perpetuelle de recherche dans les détail en prenant un verre de Vodka Tonic (Ma boisson préférée ! )

Et la ... Et la ???

Deux gorgées et stop Pas envie du tout de continuer ...

J'ai non pas compris que j'étais guéri !

Mais j'ai commencé le long travail de l'accepter et de digérer le fait d'être guéri au bout de 30 ans d'alcoolisation extrème. (Pas évident du tout !)

Cela fait un mois et demi; et à l'heure actuelle, je suis hyper content d'avoir la possibilité de boire ou de ne pas boire

Et si je bois un verre, il n'y a plus cette attirance irrépréssible de me plonger dans la barrique

Voila à qui le tour ???

Bises

Gégé.

Bonjour à tous, et merci à Gérard et nala: vos témoignages font chaud au cœur, et me font croire à la guérison un peu plus: c'est super important et très réconfortant!
À très bientôt!!