Je m'explicite...
Certains douloureux évènements de mon vécu m'ont marquée à vie, certes.
Bien sûr qu'ils m'ont fragilisée, mais ils m'ont aussi fortifiée.
"Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort" dit-on.
Mouais...
Cependant, rien n'est tout noir ni tout blanc.
Un exemple...
Lorsque je suis arrivée ici, j'étais, disons... dans les choux.
Puis, tout s'est mis à aller bien, à tel point que je n'osais pas y croire, que je me disais que c'était trop beau pour moi etc.
J'ai fini par m'y habituer, à cesser de me poser des questions et à prendre simplement ce qui venait et à en profiter.
Et voilà que mon voisin a vraisemblablement tué volontairement mon petit chat et que tout s'est mis à partir en vrille.
Ce n'était non seulement la disparition de mon chat et le manque engendré par sa perte, mais encore la façon dont ça s'est passé : un acte malveillant, même pas dirigé contre moi, mais cruel et inutile.
Bon, ce truc de chat peut paraître dérisoire et disproportionné pour certains.
Soit ! Je n'ai pas envie d'ouvrir le débat ici.
Toujours est-il, que toujours fragile, il m'a complètement déstabilisée.
Les EI que je supportais jusqu'alors vaillamment sont devenus insupportables et tout s'est enchaîné.
D'autres évènements sont venus se greffer là -dessus, profitant insidieusement du terrain.
Solide, je les aurais balayés du revers de la main.
Fragile, tout a pris de l'ampleur.
Et bien sûr, l'alcool s'est réinvité à ma table.
Je ne peux incriminer quoi que ce soit ni qui que ce soit là -dedans.
De toute façon, il n'est souvent pas primordial de trouver le coupable.
L'urgence, dans un premier temps, c'est d'enrayer le processus.
Après il est toujours temps d'analyser, de pointer du doigt le responsable et de faire en sorte que cela ne se reproduise pas.
Bref, je sais pertinemment qu'un rien peut me détruire.
CQFD.
Passons maintenant à la phase de reconstruction...
Suite à la disparition de mon petit chat dans de telles circonstances, il m'est devenu insupportable de continuer à vivre à proximité de mon voisin et j'ai donc décidé de déménager.
En même temps, pour être honnête, je n'ai jamais vraiment choisi là où j'habitais.
J'ai toujours déménagé au gré de mes nominations, en veillant aussi à rester dans un certain secteur dans le but de ne pas trop chambouler mes enfants par des changements d'école etc...
La maison dans laquelle j'habitais depuis presque 6 ans était une maison pratique, économique et fonctionnelle par rapport à mes besoins, cependant, c'était loin d'être la maison de mes rêves.
Alors voilà ...
Ce matin, je suis allée visiter une maison qui, d'après l'annonce, me plaisait beaucoup.
Une maison que pour la première fois je choisissais vraiment.
Je m'en fiche pas mal de ne pas être propriétaire mais en revanche mon cadre de vie est important.
La maison me plaît vraiment, a priori l'agence devrait donner le feu vert pour mon dossier (La bougie de
Rosy a bien fonctionné !) et je suis déjà dans les cartons dans ma tête.
Tout ça pour dire qu'après ce mauvais passage à vide (ou avide), ou ce pas sage (comme dit
MM), me voilà à nouveau remise sur pieds.
Tout ça pour dire aussi que même si la disparition de mon petit chat demeure et demeurera un fait indigeste, elle aura été utile.
Sans elle, je n'aurais pas bougé, je n'aurais pas avancé, je serais restée dans une maison qui ne me plaît qu'à moitié parce que je m'en satisfaisais.
C'est à l'image de ce que je fais ici : utiliser mes douleurs anciennes pour les rendre utiles.
C'est aussi ainsi qu'elles s'apaisent.
Le petit ressort dont je parlais dans mon post précédent, je le nomme
résilience (non non, ce n'est pas un pseudo connu ici. Quoique... Pas encore en tout cas)
Je ne sais pas pourquoi il est là , je ne sais pas si on me l'a donné ou si je me le suis fabriqué, je ne suis d'ailleurs pas certaine qu'il soit indispensable de le savoir, mais c'est grâce à lui que je suis encore debout devant vous.
Je vous souhaite à tous ce petit ressort...
(Qu'est-ce que je suis barbante quand je vais bien !

)
Ah ! J'oubliais aussi : changer de maison va m'aider à tirer un trait sur ma vie d'alcoolique