L'industrie pharmaceutique est suffisamment puissante pour définir les règles que doivent respecter les autorités sanitaires et le corpus idéologique que les sociétés savantes répètent, addicted aux généreux liens d'intérêts de leurs sponsors.
Premier secteur mondial en terme de rentabilité, cette industrie sur-puissante a ainsi vu ses budgets en lobbying auprès des autorités sanitaires en Europe, exploser de +700% depuis 2012 :
http://www.lemonde.fr/economie...d0kqytGKkXvv.99
Le plus hallucinant, c'est que l'alcool rapporte beaucoup moins à l'Etat que cela lui coûte. Pierre Kopp, professeur et chercheur à l’université Panthéon-Sorbonne a récemment publié une étude sur "le coût social des drogues en France". Il y établit dans le détail que l'alcoolisme représente chaque année 120 milliards d'euros de coûts sociaux !!
http://www.lemonde.fr/sante/ar...27_1651302.html (disponible sur simple demande à
contact@o-ameisen.org)
Mais ces industriels ne sont pas là pour guérir les malades. Cotés en bourse, l'EBITDA est leur seul maître. Le principe est donc de faire du fric avec des molécules inefficaces dont l'avantage majeur est de maintenir les malades dans leur état pour mieux les rentabiliser. Et pour cela, ils rémunèrent des médecins de complaisance pour leur faciliter l'accès aux marchés et leur faire de la pub. Business is business.
Alors l'article de Renaud de Beaurepaire et Philippe Jaury / RTU a eu au moins le mérite de forcer l'ANSM à réagir. L'agence constitue un groupe de travail avec les deux labos de la RTU, Novartis et Sanofi.
Dans la mesure où le portail Internet de la RTU de regroupe que 5% des patients sous baclofène et que pour ces deux laboratoires, le baclofène dans l'addiction ne répond pas à leur stratégie de développement, quelle est l'expertise donc la légitimité de ce groupe de travail dans l'assouplissement des règles de la RTU ? Pourquoi les médecins expérimentés et les patients experts des assos ne sont-ils pas conviés ? SFA et FFA seraient-ils plus crédibles avec leur enfumage sémantique autour de la RdRD (Réduction des Risques et des Dommages) taillée sur mesure pour le Sélincro ?...
La saga baclofène est loin d'être terminée.