Oui, je suis encore tombée du lit, prise de sang, ha, la vie de convalescente, quel épuisement.
Du coup, je suis déjà là, et vous allez avoir droit à un "pavé", qui concerne mon trajet de guérison, et des (petits) tracas en relation avec l'addiction initiale, la sortie de cette addiction, et leurs conséquences..
Je récolte les bons résultats comme des bons points, en élève méritante, et vaguement lèche-bottes, je l'avoue.
Avant hier, Dopplers artériels en haut, en bas, et au milieu: RAS. Echo abdominale (donc pancréas et foie): RAS. ECG et consult cardio: RAS. Ils vont bientôt en avoir RAS le bol de me voir, tous ces gens-là.
PDS, je suis sûre de moi: gamma gt seront impeccables, et ce cher CDT sera nickel aussi.
Les médecins du tribunal, qui ne m'avaient prolongé mon permis que pour un an, les v... en seront pour leurs frais. Et bien sûr, je n'ai aucune envie de leur parler du Baclofène, non non, pas folle la guêpe. Je me suis toujours présentée à eux comme non-alcoolique, victime d'une sale soirée ayant mal tourné. J'attends qu'ils me disent que les résultats ne sont pas sûrs, qu'il peut y avoir une erreur, bref, ce qu'ils voudront inventer. Si souci, paf, je colle mon écho hépatique sur la table, l'air de rien, sourire idiot de circonstance, aucune provocation (visible).
De toute façon, cette histoire d'alcool au volant, ça ne va pas. Bien sûr que c'est interdit, bien sûr que lors d'un contrôle positif on doit nous ôter le permis, et sanctionner. MAIS je n'arrive pas à digérer la dérive, là, car il y en a une, scandaleuse. Les médecins ne contrôlent pas l'
alcoolémie au volant, ils contrôlent l'
alcoolisme dans la vie privée. Pourquoi ne généralise-t-on pas l'obligation absolue et non discutable pour le contrevenant d'installer un système de contrôle de l'alcoolémie sur la voiture, et qui ne permettrait pas de la démarrer si positif? Dispositif payant pour le contrevenant, bien entendu. Oui ce serait chiant chiant chiant et re-chiant. Mais le contrôle serait efficace, et il ne s'agirait plus de faire "payer" à l'alcoolique de façon détournée sa conso privée. Ce dispositif existe, bien sûr. Bref...
Pratique, cet abruti dégénéré d'alcoolo de service, victime de la vindicte populaire, du mépris, de la mauvaise rage, même de ses pairs (miroir insoutenable), paillasson commode pour tous les petits tyrans adeptes de la prise personnelle de pouvoir. Par qui les remplacerait-on, s'ils disparaissaient? Plus de poubelle pour jeter leurs saletés pas très propres, aux-dits tyrans...
La pharmacie: j'étais arrivée calme et tranquille, munie de l'article transmis par Sylvie. Je ne suis plus "fichée". Ca s'est fait en dix secondes, pas besoin de montrer l'article, pharmacien charmant, attentionné, mal à l'aise qu'on ne m'ait pas demandé mon consentement. L'énergie "avant", je l'avais déjà, mais mon comportement vaguement procédurier ne m'aidait pas dans mes démarches, bien au contraire. J'aurais dû sortir l'article, argumenter, ça aurait demandé 10 minutes, et une énergie colossale.
La fin de la dysphorie... le bonheur... Deux petits exemples frappants: la pharmacie, où mon calme et mon sourire ont réglé un problème en douceur. La prise de sang: je me suis aperçue que je n'ai même pas remarqué le moment où l'IDE me piquait, nous discutions, quoi de plus normal, me direz-vous. Mais j'ai toujours été paniquée par une prise de sang, yeux fermés, douleur, sensation très réelle de "sentir" le sang qui sortait de mon corps. Et là, RIEN. Je suis allée prendre un petit crème au bistroquet-des-clops. A 7 heures, il y avait déjà un mec à la bière, qui avait du mal à marcher, et toutes les bouteilles derrière le patron, qui faisait la gueule - tu m'étonnes, quel métier de m... "Avant, être mise en face de cet étalage d'alcoolisme, de pauvres gens encore plus atteints que moi, condamnés à l'abstinence ou à la mort, ça m'aurait irrationnellement bouleversée, la colère et la tristesse m'auraient envahie. Là, j'étais spectateur de tout cela, à distance, mais je me suis fait une réflexion surprenante et logique:"Tous ces poisons... en vente libre... la clop aussi... pourquoi on nous enquiquine avec l'herbe. En quoi c'est différent? Bien sûr qu'il y a des effets indésirables, mais
le tabac et l'alcool tuent, on ne peut pas foutre la paix aux gens, les laisser décider tout seuls de leur(s) addictions -ou de ne plus être addicts?". Tout cela l'esprit ouvert, serein.
C'était long, les amis.
C'est pour toutes les fois où j'en aurai de moins en moins à raconter
Edit: merci
Poupèche
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