Nouveau sujet Répondre Imprimer Syndication RSS 2.0

Fil de Mumbai

Membre
Avatar de tchoupi
  • Messages : 2170
  • Inscrit : 20 Avril 2014
  Lien vers ce message 27 Décembre 2015, 18:45

Reprise du dernier message

okok, et tu as un boulot? ça se passe bien ? je veux dire, tu arrives a avoir une situation professionnelle stable?

Je ne remet pas en cause le diagnostique d'un medecin, oula, surtout pas ! Mais on aurais pu me taxer de borderline, car le mode tout noir tout blanc, j'ai longtemps été la dedans. A fleur de peau, je pleurais pour un rien, j'ai fait de la phobie sociale , avec les gens tres proche, j'étais capable de faire des crises de nerfs incroyable (mais je sais qu'elles s'expliquaient parfaitement, j'ai été eduqué dans l'incoherence la plus totale), l'impulsivité, la peur d'etre abandonné ... j'ai été dedans aussi. mais tout ça avait une explication logique. quand a tester mes limites, je n'en parle meme pas, tres vaste sujet, et je n'ai jamais été une petite joueuse dans ce domaine.

Mais je ne suis pas borderline ni meme bipolaire. J'étais juste tres tres malheureuse avec par dessus, une alimentation anarchique, et compltement degradé, qui influe sur le mental, les émotions et le comportement. avec encore par dessus, une surcouche d'enfance chaotique , voir dramatique comme pour certain/certaines qui induis tout un tas de reactions de defense. Les diagnostiques vite posé/mal posé sont vite arrivé.

J'ai rencontré une fois, une therapeuthe de groupe en gestalt therapie qui m'a taxé de borderline vite fait bien fait. Avec le boulot que j'exerce, qui demande une grande maitrise de soit meme en toute circonstance, c'est juste impossible que je soit borderline, j'aurais perdu mon boulot depuis belle lurette. Alors meme si c'est possible que tu le soit, comme le disent les medecins, car bon, ils sont quand meme censé etre les professionnels, garde les yeux ouvert sur toi meme et ne te laisse pas enfermer dans une petite case parce que les medecins l'on dit.

Le trouble bipolaire est caractéristique, up and down, ok pas toujours tres evident a diagnostiquer, ça permet parfois des années, et c'est une maladie a part entiere.

le trouble borderline ... bon ... j'emet une reserve. On peux se sentir associable, dans les exces d'émotions, les exces en tout genre d'ailleurs, dephasé, taper des crises de nerfs improbables, devenir hysterique, etre instable et j'en passe sans pour autant etre dans la case borderline.

le manque de repere,la difficulté a cerner les limites et ses limites, l'enfance, l'éducation, la deprime, voir depression, et la malnutrition par dessus tout ça, peux rendre qq'un completement instable a tout les niveaux. sans pour autant avoir cette etiquette de borderline sur le front, lourde a porter.

je le repete, je ne remet pas en cause un diagnostique medical, mais reste critique vis a vis de tout ça. Surtout quand je lis qu'on t'as dit que "cela pourrais etre possible que tu le soit".
Message édité 1 fois, dernière édition par tchoupi, 27 Décembre 2015, 18:48  

"Il s’agit de viser la complétude, ce qui est à l’exact opposé de la compulsion" ;)
 
Membre
Avatar de papillon75
  • Messages : 124
  • Inscrit : 06 Aout 2015
  Lien vers ce message 27 Décembre 2015, 19:37
Complétement d'accord avec Tchoupi.
Moi pdt des années mon ancien psy, me disait que je n'etait pas vraiment ni bipo, ni borderline mais que j' avais des caracteristiques des 2.

Et puis une année , je suis partie travailler à l'etranger et j'ai du consulter un psy (qui avait fait ses études ds un pays anglosaxon), pour une ordonnance de mes medocs habituels et là apres m'avoir vu plusieurs fois , elle m'a dit que pour elle , je n'etais ni l'un ni l'autre
et elle a ajouté, "ces 2 diagnostiques sont très à la mode en ce moment chez les psy du monde entier"

Cela m'a marqué car meme si ça m'avait rassuré de me voir donné un nom à mes symptomes, je n'avais pas forcement envie d'etre étiquetée pour cela toute ma vie et en plus je me disais que si j'etais comme cela, il y avait aussi bcp de raison dans ma vie qui le justifiaient.

Donc un diagnostique peut etre le bon et parfois, c'est meme rassurant de savoir dans quelle case "on est" selon les psy .
MAIS tjrs garder à l'esprit, qu'il y a aussi des erreurs et que notre personnalité/ humeur n'est peut etre liée qu' à nos parcours de vie (et non pas à une déficience chimique de notre cerveau)


un nouvel Effet Secondaire :
je n'arrive plus à raisonner,à faire mes obligations alors que je croule sous le boulot,je suis passive, comtemplative


180mg/ jour 10h =2/ 12h = 2/
14h = 3 /16h = 3 /18h = 3/ 20h = 3
22 = 2
 
Membre
Avatar de Mumbai
  • Messages : 47
  • Inscrit : 13 Aout 2015
  Lien vers ce message 27 Décembre 2015, 19:53
Claude, quand tu dis "après le traitement, il est probable que tu verras aussi le monde dans ses nuances", j'imagine que cela veut dire le traitement au baclo ? En tout cas, je me reconnais dans ce que tu dis, je suis une championne en clivage :)

Papillon75, dis donc, les AD ont l'air d'être un choix difficile à faire si on doit choisir entre sa joie de vivre (même teintée de difficultés) et une vie plus sereine mais avec moins de relief. Après comme tu dis, le fait de ne plus en pouvoir est probablement un déclencheur si c'est ça ou la folie. Tu dis que tu allais droit vers la folie ? Ça se traduisait comment ?
Ce que vous dites toutes les deux, Papillon et Velvet par rapport aux envies sous AD me questionne parce que je suis en train d'essayer de me réorienter professionnellement et que j'ai besoin de toute mon envie pour me motiver ! Et en même temps, j'ai envie mais tellement peur (et d'idées parasites comme tu le dis si justement Velvet) que ça me bloque donc plus envie… je tourne en rond !

Merci pour cette explication Tchoupi. Tu as raison quand tu me dis de rester critique, je me rallie peut-être trop vite à cette étiquette de borderline. Mais c'est d'une certaine manière qu'elle me rassure ! Elle me permet de me dire que tout ça n'est pas inconnu, que je ne suis pas complètement folle mais juste mal construite ou un peu cassée au choix. Et qu'une solution est possible, que des gens ont guéri de ce défaut originel. Cela jette une lumière différente sur mon passé, dans lequel on m'a décrite depuis mon enfance comme "irascible", "susceptible"… Et là je découvre que je ne suis peut-être pas que ça, que ce n'est pas mon identité, que je suis peut-être ainsi parce que je souffre, qu'il m'a manqué des choses et pas parce que je suis juste "pénible". C'est un grand soulagement pour moi. Mais tu fais bien de me rappeler à un peu de recul.
Pour te répondre, je travaille mais en free lance. Donc je n'ai pas exactement une situation professionnelle stable vu qu'il y a de longs moments sans travail et que je change sans cesse d'environnement mais disons que je suis dans l'ensemble fonctionnelle (un peu moins en ce moment). Ça ne se passe pas super en revanche parce que je n'en peux plus de mon boulot qui, pour être très intéressant, fait justement appel chez moi à tout un ensemble de choses dysfonctionnelles et que j'ai besoin d'en changer.

Bon là, j'ai l'impression de vraiment m'étaler, j'espère que ce n'est pas trop ! Bonne soirée.
 
Membre
Avatar de Mumbai
  • Messages : 47
  • Inscrit : 13 Aout 2015
  Lien vers ce message 27 Décembre 2015, 19:56
Ah, je n'avais pas vu ton message Papillon. Je ressens exactement ce côté rassurant que tu décris d'être enfin dans une case, mais je comprends aussi que ça a un autre côté stigmatisant, enfermant.
 
Membre
Avatar de Manue Velvet
  • Age : 55 ans
  • Messages : 26419
  • Inscrit : 01 Aout 2013
  Lien vers ce message 27 Décembre 2015, 20:36
Mumbai
Voilà, toute ta vie on t'a mis des étiquettes, et tu as fait avec jusqu'à présent

Ce que je lis entre les lignes de Tchoupi, et ce n'est que mon ressenti, c'est qu'avec le baclo, son augmentation et la fin des troubles ou du moins leur diminution, cela te laissera le champ libre à être davantage toi-même

y compris pour la vie professionnelle, qui ne te conviendra sans doute plus comme tu le pressens déjà

En effet, les étiquettes psy sont encore pire, et à te lire, je me dis que c'est toi qui a raison, évite de prendre un AD qui n'est pas bon pour les bipolaires par exemple, borderline, je le suis aussi un peu, beaucoup

Sauf que le baclo m'a permis d'enlever une déficience biologique, et de ce fait, me laisse le silence dans la tête
Il est vrai que l'AD m'a enlevé des envies, mais pas celle de me soigner, ni d'être très bien au boulot

Et je ne vais pas l'arrêter de suite, j'attendais d'être guérie et c'est tout frais, il reste toute une vie à construire maintenant, avant de savoir de quelle béquille j'ai encore besoin

Tant que tu ne sombres pas dans la dépression ou que tu es paralysée par l'anxiété, continue comme tu as décidé de le faire, parce qu'à te lire, tu as une sacrée pêche et une bonne analyse de toi-même

Bisous

Manue


Rechute depuis 2013, début du baclo, dose maximum atteinte 330 mg, dose de déclenchement 290 mg, de longs paliers à 190 mg, puis 120, bref, aujourd'hui à 50 mg, dose de confort depuis plus d'un an, plus d'excès d'alcool, 0 consommation en solo, quelques verres en famille une fois par an, sur deux ou trois jours, et encore... objectif atteint, en 7 ans... alors patience ;-)
 
Membre
Avatar de Mumbai
  • Messages : 47
  • Inscrit : 13 Aout 2015
  Lien vers ce message 27 Décembre 2015, 20:58
Ah ! Velvet, ça me fait rire de lire que j'ai la pêche alors que je me sens à plat. Et en même temps un peu plus éveillée que je ne l'ai été, plus consciente. Je suis heureuse pour toi que tu sois guérie. C'est rassurant ! Le silence dans la tête... C'est un peu le rêve en fait. J'ai un peu de temps avant mon prochain RV avec le psy, qui va encore insister pour les AD, ça va me permettre de voir si je me sens trop mal pour m'en passer ou si je pense pouvoir gérer. Je reçois tes bisous avec joie et t'en envoie aussi.
 
Membre
Avatar de Claude...
  • Age : 65 ans
  • Messages : 5482
  • Inscrit : 05 Novembre 2013
  Lien vers ce message 27 Décembre 2015, 21:10
Les étiquettes, c'est bon pour le bocaux de confiture, pas pour les humains !
Oui, le silence, dans la tête, après le traitement baclo, ça laisse de la place pour la compréhension,
et le "faire autrement", voir et faire avec les nuances
Je l'ai vécu et j'en témoigne...
Avant, le brouhaha de l'addiction empêchait bcp de choses...


Début TTT 6 nov 2013. Seuil atteint mi janvier 2014 à 120mg.
Janvier 2015 à janvier 2016 : 0 baclo
Reprise TTT suite à un retour d'habitudes : 90mg/jour
 
Membre
Avatar de tchoupi
  • Messages : 2170
  • Inscrit : 20 Avril 2014
  Lien vers ce message 27 Décembre 2015, 22:49
Je me suis permise d'évoquer mon point de vue, car ce que tu decris plus haut : une hypersensibilité et vulnérabilité accrue envers le regard que tu poses aujourd'hui sur l'enfant que tu as été, je l'ai vécu aussi il y a un an,et cela avait des airs de dépression.

Je ne sais pas quel est ton vécu mais il est possible que le baclo de part ses actions "chimique" puisse induire une grande vulnérabilité et si on a le malheur de regarder en arrière les passages douloureux de sa vie, on les prends en pleine figure avec bcp d'intensité. Je me rappelle avoir bcp bcp pleuré à ce sujet l'année dernière.avec exactement le même sentiment que tu decris.

Au final je n'en ai rien retiré de particulièrement bénéfique, ce qui me laisse à penser que tout ça n'étais que le résultat d'un déséquilibre chimique temporaire.

Par contre l'aspect positif au bout du compte, c'est à dire aujourd'hui, est que je suis devenu très stable au niveau de mes humeurs, avec mon parcours atypique ( je ne prend plus de baclo, je ne prends que des acides aminés, mais à mon avis le résultat est le même qqe que soit le traitement du moment qu'un équilibre salvateur s'opère)

J'ai pu faire du ménage dans ma vie, j'ai enfin pu avoir les pleines possessions de me faculté .les limites sont devenues naturelles, meme si je n'ai jamais douté de ma valeur, je me sent enfin construite pour de bon.

Donc en ce qui me concerne la réponse à tout ça est évidente : tout ça résultait en grande partie d'un déséquilibre chimique. Et les processus d'assimilation de la nourriture y ont joué pour bcp. Déficit de sérotonine, déficit de GABA, et déficit de vitamines &co qui empêchait mon cerveau de carburer correctement.

À ce propos j'ai lu que tu as testé c et baclo. Oui en effet je t'invite à ne plus renouveller l'expérience. La drogue creuse encore plus les déficits et accentue les desequilibres chimique. Et donc les troubles du comportement.


"Il s’agit de viser la complétude, ce qui est à l’exact opposé de la compulsion" ;)
 
Membre
Avatar de papillon75
  • Messages : 124
  • Inscrit : 06 Aout 2015
  Lien vers ce message 28 Décembre 2015, 5:07
"Tu dis que tu allais droit vers la folie ? Ça se traduisait comment ?"

Je reponds à cela dans le post "bipolaire ou borderline"


un nouvel Effet Secondaire :
je n'arrive plus à raisonner,à faire mes obligations alors que je croule sous le boulot,je suis passive, comtemplative


180mg/ jour 10h =2/ 12h = 2/
14h = 3 /16h = 3 /18h = 3/ 20h = 3
22 = 2
 
Membre
Avatar de Jehannie
  • Age : 55 ans
  • Messages : 2078
  • Inscrit : 10 Septembre 2015
  Lien vers ce message 28 Décembre 2015, 7:38
Je viens de terminer "Fables psychiatriques" de Darry Cunningham, une sorte de BD doublée de récits vécus par un ancien aide soignant en hp (Darryl, qui est aussi le dessinateur). C'est un sacré message d'espoir.

En ce qui me concerne, au début les AD m'ont aidée car j'étais anorexique suicidaire, je ne pesais plus que 37kgs pour 1.58m et je voulais encore descendre.

Mais au fils des ans, en consultant plusieurs psy, tout ça s'est empiré. J'ai pris 58 kg, je suis restée suicidaire. A la fin, je me suis rendue compte que les Ad étaient devenus dangereux car je m'en servais pour faire des tentatives de suicide (une ou 2 fois par an, la dernière m'ayant laissée dans le coma).

En plus de cela, ma vie était réduite à néant. Je ne peignais plus, ni même ne dessinais. J'ai raté une vocation professionnelle. Je ne pouvais que lire et dormir. Je me suis retrouvée avec un avertissement de la part de mon dirlo.

Alors non, la vie n'est pas devenue rose pour autant. Mais je préfère affronter mes peurs, angoisses, doutes, de front. C'est parfois très pénible. Mais au moins je suis moi-même. On peut être perturbé, mais en étant soi-même. Tant que l'on apprend à se gérer, sans faire de mal à son entourage. On peut élaborer des stratégies avec l'aide d'amis et la famille pour nous mettre en garde quand ça va pas et rectifier le tir.

MAIS ETRE EN VIE !

Et en psychiatrie, les effets de mode, ça existe aussi. Le trouble bipolaire en est une. Le bordeline aussi. Certes c'est rassurant de savoir si l'on est l'un ou l'autre. Mais on n'est pas seulement ça.

Je me faisais la réflexion hier après midi de l'inconscient. Pourquoi toujours chercher ce qu'il y a dans l'inconscient? S'il existe, c'est qu'il y a bien une raison. Le cerveau ne peut pas tout garder conscient. Tout faire ressurgir peut parfois rendre encore plus fou.

Bien entendu, quand l'inconscient entre en conflit avec le conscient, ça donne des troubles tels que nous en vivons et là, il est judicieux d'aller creuser. Or savoir ne veut pas dire comprendre pour autant.
Quand on "comprend", il y a une sorte de délivrance qui s'opère, tout naturellement. Mais ça reste rare.

Alors il faut faire avec. Pas le choix.

Avec le baclo, des tas de choses se relache. L'esprit aussi. On peut en profiter pour tenter une psychothérapie. Moi même je ne suis pas réfractaire à l'idée d'en refaire une petite dernière pour la route lol. Il me reste en effet un dernier petit truc à régler : l'angoisse au début de tout acte de création. Et la confiance en moi-même pour mettre mon travail en avant et me "vendre".

C'est à chacun de nous de juger ce qui est le mieux pour nous. Ca parait bateau à dire et pourtant...


matin :20 mg, 15h:60 mg, 18h:20 mg, 20h:10 mg, soit 110 mg par jour.

Si je rencontrais Van Gogh, je me jetterais dans ses bras pour lui faire un gros poutou.
Je me demande si je ne vais pas faire pareil avec RdB la prochaine fois que je le verrai.... (je plaisante bien sûr).
 
Membre
Avatar de Claude...
  • Age : 65 ans
  • Messages : 5482
  • Inscrit : 05 Novembre 2013
  Lien vers ce message 28 Décembre 2015, 10:04
Et pourtant, essentiel...


C'est à chacun de nous de juger ce qui est le mieux pour nous. Ca parait bateau à dire et pourtant...


Début TTT 6 nov 2013. Seuil atteint mi janvier 2014 à 120mg.
Janvier 2015 à janvier 2016 : 0 baclo
Reprise TTT suite à un retour d'habitudes : 90mg/jour
 
Membre
Avatar de Mumbai
  • Messages : 47
  • Inscrit : 13 Aout 2015
  Lien vers ce message 14 Avril 2016, 5:13
Quelques mois plus tard, je viens donner des nouvelles qui serviront peut-être à d'autres. Dommage que je n'ai pas réussi à être plus assidue ici. Lire les témoignages des uns et des autres était très déstabilisant, angoissant aussi, me demandait une énergie que je n'avais pas et pourtant, que de messages encourageants et aidants j'ai reçus. Merci à tous. Je n'ai pas su donner autant.

Pour rappel, j'ai du arrêter le traitement fin décembre parce que les ES étaient trop invalidants, même à une toute petite dose comme 40mg (j'avais commencé en novembre à 10mg pour augmenter tous les 4 jours de 10mg).

J'ai repris le traitement tout début janvier avec une posologie différente. J'ai commencé à 0,5mg répartis à 8h, 13h et 18h et augmenté de 0,5 par semaine. Ce qui m'a amené tout doucement la semaine dernière à 60mg/jour.
Ce qui est flagrant pour moi, c'est que l'augmentation plus progressive a entraîné beaucoup moins d'effets secondaires que la première fois (où, pour mémoire, j'augmentais de 10mg tous les 4 jours). Les effets ont été moins violents aussi et ont mis beaucoup plus de temps à se manifester, ils sont presque tous arrivés en même temps aux alentours de 40-50mg/jour.

Parmi eux :
- confusion mentale importante (quelqu'un te parle de quelque chose de simple, tu l'entends mais tu es absolument incapable de donner un sens à ses mots, les connections ne se font pas, tu es incapable de lui répondre)
- angoisses (en plus j'ai de bonnes raisons d'avoir des angoisses en ce moment donc ça n'a pas du aider)
- dépression, qui était déjà présente mais s'est bien accentuée avec envies de passage à l'acte suicidaire comme seule porte de sortie. C'est resté gérable jusqu'à l'arrêt mais ça prend de l'ampleur maintenant.
- somnolence intempestive invalidante en pleine journée (surtout quand on bosse ou on conduit)
- douleurs violentes dans les oreilles
- sensation d'être vraiment saoule en pleine journée
- difficultés à dormir, insomnies
- difficultés respiratoires (même si cette fois-ci, je note que je n'ai pas fait d'apnée du sommeil comme la première fois), impression que la gorge se serre, que tous les muscles de fond de la gorge et du larynx se relâchent et obstruent d'une certaine manière le passage de l'air. Super flippant.
- toux super difficile à arrêter qui se manifeste d'abord par une inflammation d'un des yeux, qui se met à rougir et pleurer d'un coup sans raison ; puis cette inflammation "descend" d'un coup dans la gorge (je ne saurais pas l'expliquer mieux, c'est vraiment ce que je ressentais) et y provoque, du même côté de l'oeil enflammé, une quinte de toux incontrôlable qui peut durer des minutes entières. Ça se calme et rebelote quelques minutes plus tard avec l'autre oeil et la partie de la gorge correspondante. Bizarre cette alternance des côtés de la face. Difficile à expliquer socialement quand tu ne peux pas parler plusieurs minutes parce que tu craches tes poumons...

C'est ce dernier effet, trop invalidant (je me réveillais toute la nuit pour tousser pendant des heures), qui m'a décidée à arrêter. Je n'ai pas pris conseil de mon psychiatre ce coup-ci pour l'arrêt, j'en pouvais vraiment plus. La dernière fois, pour descendre de 40 à 0, il m'avait dit d'arrêter tout de go mais je lui ai demandé, ayant lu, si ce ne serait pas mieux de descendre progressivement. Il m'a donc dit de faire une journée à 20 puis plus rien car à ces doses-là, il estimait que ce n'était pas la peine de prendre plus de précautions.

Là, j'ai suivi son conseil en freestyle en passant en trois jours de 60 à 0/jour (60/jour le premier jour puis 30/jour le deuxième, puis 15/jour le troisième et enfin 0/jour. Bref redescente par paliers hyper rapides.
Trop rapides ? Je commence à m'en douter. Il se produit exactement la même chose que la dernière fois que j'ai arrêté. Disparition ou atténuation des premiers effets secondaires mais avec une montée d'angoisse bouleversante et disproportionnée, une montée très violente de mes envie suicidaires (j'ai l'impression quand je considère la situation autour de moi que je suis dans un tel échec, dans une telle impasse par rapport à tout ce que j'ai toujours voulu vivre, que la seule solution, c'est de me foutre en l'air. Je ne me sens pas l'énergie de subir de nouveaux échecs, j'ai l'impression que tout vaut mieux que de continuer à vivre comme ça). J'ai l'impression de ne faire et de n'avoir jamais fait que de la merde et que mes ressources pour y remédier sont épuisées. Je pleure du matin au soir et j'ai une boule au ventre énorme, que ce soit dans les situations les plus sociales ou pire, seule chez moi. Je me sens complètement paniquée et je n'arrive pas à dormir, je fais insomnie sur insomnie qui me conduisent toutes à l'idée qu'il vaudrait mieux en finir.

Alors évidemment, j'essaie de prendre du recul, de me désolidariser de ces sensations, de me laisser du temps pour que le baclofène soit sorti de mon organisme. Je me dis qu'il s'agit d'une forme de syndrôme de sevrage et qu'il ne faut pas passer à l'acte sur une impulsion mais la tentation est grande d'aller vers un arrêt de tout ça, enfin.

Mon doc m'avait prescrit du Lexomil pour mes angoisses, que j'ai pris vraiment ponctuellement, au besoin, en particulier quand je me retrouvais chez moi seule le soir. Là j'ai hésité avant de me mettre au lit à en reprendre et puis je me suis sentie plus forte que ça, je me suis couchée sans, du coup, réveil à 3h du matin au fond de l'angoisse et insomnie depuis. J'en profite pour écrire ce message.
Je pense que je vais essayer d'en prendre un seul tous les soirs le temps que le sevrage se fasse, pour contrer un peu les effets trop violents. Je voudrais vraiment pas devenir dépendante à ce truc.

Je compte essayer de reprendre des AA, en particulier du 5HTP, qui m'avait bien aidé avant que je commence le baclofène. Il avait un effet antidépresseur sur moi, je me sentais plus calme, moins bloquée. Je me demande si c'est compatible avec le Lexomil (que je ne compte prendre que le temps de "redescendre)...


Voilà pour le petit compte rendu, je ne sais pas si ça pourra servir à quelqu'un. Je vous remercie pour votre aide depuis mon premier message et je suis désolée de n'avoir pas plus participé avec vous, car les gens qui sont sur ce forum souffrent tellement parfois... Je ne me sentais pas capable de plus. Je pense ne pas poursuivre l'essai avec le baclo, j'ai l'impression que ce n'est pas pour moi.

Bises à toutes et tous
Message édité 2 fois, dernière édition par Mumbai, 14 Avril 2016, 9:13  
 
Membre
Avatar de Jehannie
  • Age : 55 ans
  • Messages : 2078
  • Inscrit : 10 Septembre 2015
  Lien vers ce message 14 Avril 2016, 9:22
Vraiment désolée pour toi Mumbaï.

Je pense que Tchoupi viendra te donner des conseils, ainsi que d'autres.

Bisous. Et tiens bon, tu es une belle personne.


matin :20 mg, 15h:60 mg, 18h:20 mg, 20h:10 mg, soit 110 mg par jour.

Si je rencontrais Van Gogh, je me jetterais dans ses bras pour lui faire un gros poutou.
Je me demande si je ne vais pas faire pareil avec RdB la prochaine fois que je le verrai.... (je plaisante bien sûr).
 
Membre
Avatar de Mumbai
  • Messages : 47
  • Inscrit : 13 Aout 2015
  Lien vers ce message 14 Avril 2016, 9:35
Merci pour ton message Jehannie, ça me remonte un peu le moral. Je vois que ça a l'air en bonne voie pour toi, c'est chouette ! Tiens bon toi aussi (comme tu as l'air de le faire) et bisou.
 
Membre
Avatar de Claude...
  • Age : 65 ans
  • Messages : 5482
  • Inscrit : 05 Novembre 2013
  Lien vers ce message 14 Avril 2016, 10:12
Merci Mumbaï d'être venue nous dire en toute franchise
J'espère que tu trouveras ta voie, autrement
Les angoisses, pour qui ne les a pas vécues, c'est terrible... Vivement qu'elle te lâchent...


Début TTT 6 nov 2013. Seuil atteint mi janvier 2014 à 120mg.
Janvier 2015 à janvier 2016 : 0 baclo
Reprise TTT suite à un retour d'habitudes : 90mg/jour
 
Membre
Avatar de Jehannie
  • Age : 55 ans
  • Messages : 2078
  • Inscrit : 10 Septembre 2015
  Lien vers ce message 14 Avril 2016, 10:47
L'avantage que j'ai, si l'on peut appeler ça un avantage, mais j'aime tourner les choses en positif, est que j'ai vécu une dépression chronique pendant 10 ans avant d'entamer le baclo.
Avec des tas de tentatives de suicides, dont la dernière s'est soldée par un coma.
Ce n'est pas soi que l'on veut tuer, c'est son mal être, son angoisse.
Donc sans doute te traiter avec une bonne psychothérapie et des antidépresseurs.
Même si je suis contre car ça n'a pas porté ses fruits dans mon cas, mais ça marche pour d'autres en revanche.

En tous cas, le suicide n'est pas une solution, c'est bien cela qu'il faut que tu retiennes.


matin :20 mg, 15h:60 mg, 18h:20 mg, 20h:10 mg, soit 110 mg par jour.

Si je rencontrais Van Gogh, je me jetterais dans ses bras pour lui faire un gros poutou.
Je me demande si je ne vais pas faire pareil avec RdB la prochaine fois que je le verrai.... (je plaisante bien sûr).
 
Membre
Avatar de Sissi (guérie pulsion alimentaire)
  • Age : 62 ans
  • Messages : 9423
  • Inscrit : 29 Juin 2011
  Lien vers ce message 14 Avril 2016, 10:51
Je vais me faire huer, tant pis.

On en revient à toujours à CA..... le rythme d'augmentation est tres important chez les TCA. Foncer au rythme habituel, sous pretexte que ça fait 12 ans qu'on fait comme ça pour l'alcool , n'est pas la solution, pour plein de raisons.


Ca me fout en rogne vraiment Et qu'on vienne pas me sortir des statistiques sur quelques personnes qui ont bien voulu repondre. Toutes celles qui ont laché sans rien dire et n'ont pas eu le courage de Mumbai de revenir en parler, ne sont pas prises en compte dans ces chiffres.

Le rythme devrait etre d'office tres lent chez nous et dès le depart, et ça devrait etre les docs qui le marquent sur l'ordonnance. Comme la psy qui a donné le baclo à mon amie ,en 2011 Voila ce qu'elle lui avait dit à l'epoque:

"Je ne connais pas bien ce medicament, mais je sais qu'il fonctionne. Alors on va etre prudent et augmenter de 10mg par semaine" Et c'est ce qu'il a fait!!! il ne s'est meme pas posé la question, augmenter vite ou pas, c'etait ce que le doc avait dit, un point c'est tout. Resultat, une guerison à 310mg avec pratiquement pas d'ES juste un peu de fatigue le soir, (je sais, le hasard!) en 7 mois. Tranquille!

Et moi qui ai voulu aller plus vite, (+10 tous les 4 à 5 jours), et ben j'en ai bien bavé (je sais, toujours le hasard!)

J'en ai marre de voir des echecs. Marre!


Je vous propose de venir voir ce groupe Facebook que j'ai créé sur notre maladie et qui intègre en plus du médicament, la notion de naturopathie."Boulimie, Hyperphagie,Addiction, Naturopathie ET Allopathie"
 
Administrateur
Avatar de Sylvie
  • Messages : 37004
  • Inscrit : 07 Mars 2011
  Lien vers ce message 14 Avril 2016, 11:10
Tu n'as pas vraiment compris Sissi

Mumbai ne supporte pas le baclo, augmentation rapide ou pas
Relis donc ce qu'elle dit de ses EI
C'est vraiment naïf de croire que ça peut marcher pour tous en augmentant lentement, malheureusement ce n'est pas le cas.

Désolée pour toi Mumbai
Moi aussi j'espère que ton mal être se calmera rapidement et que tu trouveras une autre voie


Merci mille fois à celui qui a eu la générosité de partager sa découverte avec nous ...

A lire pour comprendre ce qu'est le baclofène.
Notre livre Baclofène la fin de notre addiction, les alcooliques ne sont plus anonymes ....
 
Membre
Avatar de Sissi (guérie pulsion alimentaire)
  • Age : 62 ans
  • Messages : 9423
  • Inscrit : 29 Juin 2011
  Lien vers ce message 14 Avril 2016, 11:31
Mumbai a vu qu'il y avait amelioration quand elle a recommencé un peu plus lentement.


Ce qui est flagrant pour moi, c'est que l'augmentation plus progressive a entraîné beaucoup moins d'effets secondaires que la première fois (où, pour mémoire, j'augmentais de 10mg tous les 4 jours). Les effets ont été moins violents aussi et ont mis beaucoup plus de temps à se manifester, ils sont presque tous arrivés en même temps aux alentours de 40-50mg/jour.



Qui sait si elle avait fait par exemple +5mg par semaine, ou meme tous les 10 jours, est ce que qu'elle aurai eu les meme ES???? personne ne le saura. J'espere bien Mumbai, que tu reessaira, encore plus lentement. N'abandonne pas, surtout si tes prochaines experiences ne fonctionnent pas. ce que je ne te souhaite evidemment pas!) je suis la premiere à aller voir ailleurs , intestins,intolerances, probiotiques gymnema sylvestri, AAm, tout peut participer.

Rien n'est ecrit avec le baclo. Nous sommes tous des pionniers ici, y compris ceux qui ont une grande experience, dont je fais partie. On devrait tous avoir une grande humilité et se dire qu'il y a parfois des solutions auxquelles on aurai pas penser . Et qu'il est dommage de les balayer d'un revers de main sous pretexte que ça n'a pas encore eté tenté.


Je vous propose de venir voir ce groupe Facebook que j'ai créé sur notre maladie et qui intègre en plus du médicament, la notion de naturopathie."Boulimie, Hyperphagie,Addiction, Naturopathie ET Allopathie"
 
Membre
Avatar de Mumbai
  • Messages : 47
  • Inscrit : 13 Aout 2015
  Lien vers ce message 14 Avril 2016, 11:41
Je vous remercie tous pour vos gentils mots, Claude, Jehannie, Sylvie. Je vais prendre mon temps (après tout, j'en bave depuis 35 ans, y a pas urgence à prendre ses cliques et ses claques, même si ça me paraîtrait doux d'enfin ne plus rien ressentir). J'ai commencé une thérapie de groupe mais je ne suis pas très convaincue qu'elle est faite pour moi. Je crois qu'il faut que je trouve quelqu'un à voir en individuel mais c'est très compliqué en ce moment parce qu'avec tout ça, je n'ai que très peu travaillé ces derniers temps et j'en suis à demander le RSA (pas bon pour mon moral mais tant pis). Je sais qu'il y a des CMP ou des psychiatres qui prennent les gens en thérapie et c'est alors remboursé par la sécu mais je ne sais pas trop vers qui me tourner. Je ne veux pas me retrouver avec un psychanalyste, ça ne m'intéresse pas. J'ai lu de très bons retours sur la thérapie comportementale dialectique avec les gens qui ont mon genre de problème mais elle est peu pratiquée en France et a un coût que je ne peux pas assumer en ce moment. Si quelqu'un a des adresses de thérapeutes intéressants avec qui on peut s'arranger financièrement, je suis preneuse !

Sissi, en effet, même en augmentant de 0,5/semaine, je n'en pouvais plus à 60mg. Cela a aidé, j'aurais sûrement pu augmenter encore un tout petit peu mais je n'ai pas eu le courage. Je ne sais pas si c'est que je ne supporte pas du tout la molécule mais ça y ressemble.
Après il faut bien voir que j'avais du mal à prendre les comprimés à heures vraiment fixes, c'était toujours plus ou moins 1/2h ou 1h à cause des crises de boulimie (attendre de prendre le cachet afin de ne pas le vomir... Glamour bonjour). Je pense que ça n'a pas aidé, j'avais conscience que c'était pas idéal de faire comme ça. Je m'en veux un peu parce que je me dis que si j'avais réussi à être très régulière, ça ne se serait pas passé comme ça mais je n'ai pas le courage de recommencer.

Je ferai ce que je peux.

Je reviendrai peut-être de temps en temps vous raconter la suite. J'espère sincèrement, de tout mon coeur, que vous allez y arriver les un-e-s et les autres et je vous souhaite le meilleur. Merci.
Message édité 2 fois, dernière édition par Mumbai, 14 Avril 2016, 11:46  
 
Administrateur
Avatar de Sylvie
  • Messages : 37004
  • Inscrit : 07 Mars 2011
  Lien vers ce message 14 Avril 2016, 11:48
Je ne pense pas que l'irrégularité des prises soit responsable de quoi que ce soit et puis de toute façon, tu ne pouvais pas faire autrement
Tu n'es pas responsable de cet échec ...

Pour la thérapie, je ne sais pas vers où tu habites
J'ai une adresse que je pense être intéressante mais elle est à Paris
Message édité 1 fois, dernière édition par Sylvie, 14 Avril 2016, 11:49  

Merci mille fois à celui qui a eu la générosité de partager sa découverte avec nous ...

A lire pour comprendre ce qu'est le baclofène.
Notre livre Baclofène la fin de notre addiction, les alcooliques ne sont plus anonymes ....
 
Membre
Avatar de Mumbai
  • Messages : 47
  • Inscrit : 13 Aout 2015
  Lien vers ce message 14 Avril 2016, 11:53
Merci Sylvie, ça me réconforte un peu. Je suis à Paris donc complètement preneuse de ton adresse en mp si tu veux bien !
Message édité 1 fois, dernière édition par Mumbai, 14 Avril 2016, 11:53  
 
Membre
Avatar de Jehannie
  • Age : 55 ans
  • Messages : 2078
  • Inscrit : 10 Septembre 2015
  Lien vers ce message 14 Avril 2016, 14:19
Les CMP il y a en un dans chaque ville et tu ne paies rien, tu n'avances rien du tout.


matin :20 mg, 15h:60 mg, 18h:20 mg, 20h:10 mg, soit 110 mg par jour.

Si je rencontrais Van Gogh, je me jetterais dans ses bras pour lui faire un gros poutou.
Je me demande si je ne vais pas faire pareil avec RdB la prochaine fois que je le verrai.... (je plaisante bien sûr).
 
Répondre Remonter en haut de la page




forum baclofene