DrĂ´le de vraie vie, avec ses perles et ses cochons et moi la truffe qui ne sait pas toujours les distinguer.
Comme le corbeau de la fable, flattez moi, dites moi que je suis indispensable et je vous ouvre mes portes.
Pour peu que le renard soit sous l'emprise d'une addiction, c'est moi le fromage à pâte molle.
C'est comme si je devais quelque chose, comme si le fait d'être sortie de l'alcool m'engageait auprès des autres qui sont dedans, une sorte de culpabilité projetée.
Je sais bien qu'il ne suffit pas d'être malheureux pour être honnête, je connais les mensonges, les dénis et comment les valeurs se noient dans les degrés mais c'est toujours une surprise terrible de se faire voler, flouer par des gens qui bluffent.
Ce soir je crois que je ne suis plus à même d'avoir d'empathie ou de compassion face à la misère banale de l'alcoolisme, aux suppliques balbutiantes, aux amicalités manipulatrices, aux promesses délavées.
Qui veut la fin veut les moyens, cette phrase m'a toujours fait frissonner.
Dans cette histoire anecdotique, je ne suis que la possibilité de quelques bouteilles en plus.
Il y aura d'autres corbeaux de passage, d'autres tentatives et d'autres bouteilles gagnées comme une victoire.
Je frémis devant cette idée de la victoire.
Une phrase de Flo me revient et résonne si justement, même si je ne parle pas que de Las ici:
...Probablement que ça va te surprendre LAS, mais moi aussi je crois toujours en toi.
Une petite nuance cependant...
Je ne vais désormais plus me mettre en position périlleuse pour te tendre la main, je vais rester les deux pieds biens ancrés sur le sol et garder ma main tendue vers toi, mais c'est à toi maintenant de te hisser jusqu'à elle.
Je ne me mettrai pas en péril pour essayer de te sauver.
Prendre le risque de couler à deux pour en sauver un, ça tient pas debout...
on apprend quoi?