Bonjour à toutes, tous,
Voilà presque 3 mois que je n'ai pas communiqué sur le forum; j'étais trop occupée. Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts même si je ne suis toujours pas guérie

Pourtant, les choses avancent.
Tout d'abord,
j'ai avoué ma maladie à mon conjoint. C'est une ENORME avancée. A l'exception de mes spys (actuel et précédents), je n'en avais jamais parlé !!!
Je me sens libérée d'un énorme poids et je me rends comte que je peux enfin affronter mon problème dans son entièreté, sans avoir à continuer à brouiller les pistes pour ne pas être démasquée.
Les jours qui ont suivi l'annonce n'ont pas été simples. Même s'il a compris l'explication (il est médecin spécialiste), il a eu une réaction inadaptée me demandant d'agir sur ma volonté et ne comprenant pas pourquoi je ne pouvais pas plus que ça mobiliser ma force. Cette période a été très difficile pour moi et j'en suis venue à regretter de lui avoir avoué. Je suppose aussi au travers de sa réaction, les réactions d'autres médecins qui ne comprennent pas ces problèmes d'addiction qu'ils n'ont que peu ou pas croisés au cours de leur formation et sur lesquels le processus de raisonnement n'a pas été testé. Or, le processus de raisonnement repose sur la capacité du praticien à reconnaître sans effort conscient une configuration caractéristique de données contextuelles et de signes cliniques évoquant très fortement un ou plusieurs diagnostics. ....mais que sait-il du diagnostic de l'addiction. Pas grand chose, sinon l'associer aux mots: manque de volonté!
Aujourd'hui, c'est mieux. Je lui ai expliqué l'histoire, l'ancienneté, le chemin addictif qui s'est construit dans mon cerveau, la volonté que j'ai de me soigner, les effets secondaires auxquels je suis confrontée et il comprend mieux.
Les effets secondaires: ils sont ENORMES. Perte de mémoire, baisse de tonus musculaire, acouphènes, insomnies, jambes gonflées et courbaturées, syndrome de jambes sans repos et chaleur intense dans les pieds et dans les mains (c'est le plus dur à supporter), désintéressement. Je suis une formation mais j'ai décidé d'arrêter car je suis incapable de travailler. Ma mémoire me joue des tours, je suis très fatiguée, je n'arrive pas à me concentrer et je sais que je n'arriverai pas à terminer et obtenir mes UE cette année
Perte de confiance: j'avance dans le traitement mais je n'arrive toujours pas à éradiquer la crise du soir. Je suis à 200mg depuis 2 jours. Je tiens le coup si je ne suis pas en contact avec la nourriture. Toute tentative de préparation de repas amélioré le soir est un échec, quand le midi se déroule très bien. J'ai modifié mes prises. J'ai essayé le ciblage mais les ES étaient explosifs et la crise était toujours là . Manger au restaurant le soir est impossible pour moi car j'ai besoin d'avoir des rites alimentaires. En tant qu'ancienne anorexique aussi, je surveille mon poids et je n'arrive pas à me déconnecter de la ration calorique. Si je mange un peu trop, je vomis et pour moi, restaura,t=trop
Concernant le rythme des crises, je constate aussi que si je reste par exemple 3 jours sans faire de crise, je vais avoir un moment de manque et je sais que le 4ème jour sera celui qui verra poindre l'oiseau de malheur portant dans son sac victuailles et réconfort alimentaire.
Désintéressement: Je sais qu'il s'agit d'un effet secondaire mais quelle plaie de n'être que lisse face aux choses. Je suis passée d'une nature angoissée avec une gestion de vie qui passait par le décodage de mes emotions à rien. Les choses se font comme ça, platement et moi, je regarde cette ligne plate, image de l'électroencéphalogramme de mes émotions.
Mal aux jambes, pieds en feu: je vais faire un petit tour du côté de chez Phil pour voir s'il y a un remède. Je deviens dingue avec ces pieds.
