Une sombre histoire de tuyaux
Résumé du chapitre précédent
Valérie (pour des raisons d'anonymat nous avons changé l'ordre des lettres composant son prénom), à qui l'état civil donne 50 ans reçoit en cadeau un kit de dépistage du cancer colorectal.
Ô joie enfantine d’expérimenter le système de récupération des matières fécales, de constater qu'il n'est pas au point et d'avoir l'occasion perdue depuis ses 2 ans de tripoter son caca et de l’expédier par la poste.
Retour de courrier sympathique, Valérie à réussi le test, si, si, c'est marqué : dépistage du cancer colo rectal: positif
Le médecin confirme et prévoit une petite journée d'activité coloscopie auquel il ajoute une fibroscopie non pas pour rire mais pour le suivi de bidouilleries anciennes dans le tuyau du haut.
Ce jour, la patiente, qui l'est assez peu, utilise ses membres postérieurs, peu utilisés au quotidien, pour se rendre aux consultations prè-examen.
Après quelques tentatives infructueuses de "dénichage" de la salle d'attente d'anesthésie elle se résout à demander son chemin.
- Oucétipourlanestézi silvouplè?
Levage exaspéré des yeux.
- Mais, juste lĂ , Ă gauche!
- Au panneau Urologie?
-C'est ça!
Valérie, un brin désorienté par la logique hospitalière, ferme sa bouche bée en essuyant le filet de bave intérieur qui lui glisse au menton et pose ses fesses ou on lui a dit.
L'anesthésiste est bienveillante, intéressée par le travail du baclofène, précise et rassurante. (Parfaite quoi, ce qui vous l’avouerez n'a aucun intérêt humoristique et plombe un peu le post!)
Heureusement, reste l'étape deux, le gastro enterologue.
A priori ce choix de spécialisation laissait Valérie totalement indifférente mais après 3 rencontres avec ces médecins gastéropodes, l'idée s'était ancrée en elle qu'ils ne voyaient pas plus loin que
le trou du cul la pathologie de leurs patients.
Des ĂŞtres blĂŞmes,sans questions, sans regards et aux mains molles quand elles daignaient se tendre.
Un Michel Blanc période "Les bronzés", emblousé jusqu'à la glotte, lui fait signe d'entrer.
Dés la lecture de l'ordonnance, il est grognon.
-C'est quoi ça, pas de courrier du médecin?
-ben ... juste ça, mais j'ai le compte rendu des mes examens précédents (toute fière la déclarée positive de n'avoir pas oublié son dossier)
Coup d'oeil rapide, il est fort Michel.
-N'importe quoi, vous n'avez rien,
fibro inutile (coup de stylo définitif sur l'ordonnance)
-Mais le docteur Ă dit... par rapport Ă ...
-C'est aberrant, hernie hiatale et biduletrucmuche c'est rien, les examens pour rien, ça suffit et la colo c'est pourquoi?
-Ben...dépistage cancer, oulala pas beau, et puis antécédents.
-Mais enfin, pas besoin de dépistage, avec les antécedents, coloscopie! il pense à quoi votre medecin? et pourquoi vous n'avez pas été opérée?
La patiente, qui l'est de moins en moins, tente d'expliquer le pourquoi du comment (qui se trouve d'ailleurs dans les comptes rendus sus cités).
L'avorton en blanc se sert alors d'un outil chirurgical imparable et lui coupe la parole.
L'accès de violence de Valérie est alors inévitable car il a opéré sans anesthésie!
- Je peux terminer ma phrase ou vous faites les questions et les réponses?
(intervention toute rhétorique mais néanmoins apaisante)
Un silence suivi d'un "Pfff" de mépris évoquant le manque de savoir faire de ses prédécesseurs (Ceux là même qui ont du le former, l’ingrat!) et l'inutilité de mon intervention.
Voilà , c'est plié, tel jour, buvez le glouglou, pas manger fruits et légumes 5 jours avant, à jeun la veille, en 1/4 d'heure c'est fait.
-Pour le traitement de l'estomac je continue alors?
-Depuis quand vous prenez ça?
-Depuis la première fibroscopie (vous vous souvenez des comptes rendus vous? parce que lui non!)
-Mais enfin, ce traitement au long cours...cancer de l'estomac...faut un suivi!
Valérie encaisse la potentialité d'un traitement qui serait pire que ce qu'il traite.
-Et alors il faut faire quoi?
-
Fibroscopie!
Ceci est bien évidemment une fiction, vous imaginez vous, un medecin aussi sourd et aveugle?
Il manquerait plus qu'il signe chef de service.
Non? Ben si!
Sans doute que ce type ne se sert pas de son endoscope pour faire des selfies et qu'il connait le maniement de la chose et comment enlever les trucs pas nets et laisser ceux qui sont gentils. Probablement distingue t'il les vessies des lanternes, il est même peut être le Spielberg de la réalisation intra muros.
N'empeche, j'aurais du mal Ă lui confier une bribe de mon avenir.
Valérie si.
Quelle conne!