Bonjour,
Ce matin au réveil je cherche sur mon téléphone des infos sur l'alcoolisme, la timidité... Depuis quelques années, je guéris ma timidité et mon manque d'assurance avec l'alcool, et je cherchais donc dans mon lit des témoignages ou une aide sur le sujet.
Google m'emmène sur ce forum et sur le témoignage de quelqu'un qui buvait pour vaincre sa phobie sociale, ses angoisses, et au fil du texte je me reconnais aussi dans son vécu. Cette personne avait essayé toutes sortes de psychotropes, durant des années, avec des effets d'accoutumances et de nombreux effets secondaires, mais peu de résultats au final. Il découvrait le baclofène sur le tard et il semblait que ce soit un "miracle" dans son cas. Moi par contre, je n'ai jamais voulu tenter les médicaments, j'en ai toujours eu peur, peut-être l'idée sous-jacente que ça puisse dénaturer une personne.
J'ai gardé l'adresse du site et dans l’après-midi je l'ai parcouru un peu, je me suis renseigné sur le médicament lui-même et ses effets secondaires. Ça m'a encouragé et rapidement donné une véritable lueur d'espoir, au moins pour l'alcool.
Car je suis dépendant. J'ai eu et j'ai encore des envies irrépressibles par moments, envie de manger vite et beaucoup, envie de me sentir ivre, envie de fumer, envie de jouer sur Internet... Cette dépendance remonte à mon adolescence. Je dis "cette", car j’ai appris qu’une dépendance ne se focalise pas sur une substance en particulier, mais sur tout ce qui peut calmer une angoisse, du stress ou un mal être. Je passe d’une addiction à l’autre, ayant l’impression d’avoir gagné à chaque sevrage, en fait je ne suis qu’en recherche de ma prochaine dépendance et en attente de rechute dans autre chose.
J'ai commencé à fumer tard (24 ans), mais rapidement je pouvais fumer jusqu'à 30 cigarettes par jour, enfin surtout par soir, car je fumais le plus gros du paquet après le bureau, seul chez moi devant mon ordinateur. La cigarette me servait aussi d'éventail en public, de nuage opaque entre moi et mes interlocuteurs, me permettant de vaincre ma timidité. Ma dépendance était forte, je n'étais plus capable de répondre au téléphone sans avoir allumé une cigarette au préalable et il m'est souvent arrivé de parcourir tout Paris, le soir sous la pluie, pour trouver un tabac ouvert. Coincé avec un paquet vide, je fouillais le cendrier à la recherche des meilleurs mégots, et je finissais par ressembler davantage à un héroïnomane en manque qu'à un fumeur n'ayant plus de cigarettes.
J'ai tenté d’arrêter dès la 1ère année car je constatais à vue d’œil les changements négatifs sur ma santé, les dents qui jaunissaient, les cernes, le souffle court et ce comportement addictif dont je voulais me libérer. Mais malgré plusieurs tentatives, je n'ai pas réussi. J'ai fumé durant 5 ans et c'est finalement un livre sur le tabagisme qui fut le déclic me permettant d’écraser ma dernière cigarette.
J'ai pris pas mal de poids par la suite, car je suis aussi victime de TCA et durant le sevrage, la nourriture a remplacé la cigarette. Après des mois, le manque de la cigarette revenait encore régulièrement et j'en suis arrivé à essayer la chicha.
J'en fumais parfois chez une amie, puis plus souvent dans un café près de chez moi, pour enfin devenir une habitude quotidienne. Me voyant fumer, un ami m'en a offert une à son retour de Tunisie. Je me suis mis à en fumer plusieurs par jour, j'y passais un temps fou en préparation, nettoyage et glougloutage sur le canapé. Ça s'est poursuivi quelques temps jusqu'à que je finisse par en avoir des migraines insoutenables que les antalgiques ne parvenaient plus à calmer. J'ai jeté la chicha et ce qui allait avec à la poubelle un matin de gueule de bois tabagique.
Concernant les TCA, j'ai toujours été "boulimique" ou mangeur compulsif. Je sais tout cuisiner (mon père était chef), j'ai des bonnes notions de diététique et sur la bonne manière de s'alimenter (à table, sans la TV...), mais je ne parviens pas à me nourrir "normalement". Je saute des repas puis je mange debout dans la cuisine ce qui me tombe sous la main, un paquet de surimi, un sac d’arachides ou de pistaches, des pommes de terres cuites rapidement à l'eau avec un peu de mayo... Ou je mange mon dîner beaucoup trop vite et donc en quantités trop importantes, car le soir venu, parfois tard, je suis surpris par une faim irrépressible et soudaine. A d'autres périodes par contre, la nourriture me répugne un peu et je n'ai rien envie de manger ou je n'y pense même pas.
Aujourd'hui, la quarantaine entamée, j'ai l'intuition que mon TCA est lié à mon mal-être et à mon problème de dépendance et j'arrive à un moment de ma vie ou je veux vraiment changer et trouver une solution définitive à tout ça. Je ne travaille plus depuis 2-3 ans car je ne me sens plus capable d'avancer sérieusement sur un projet.
L'alcool, c'est plus récent, ça a commencé il y a 3-4 ans. Avant ça, je n'en avais jamais vraiment apprécié le goût prononcé. J'ai déjà pris des cuites en soirée et je buvais à l'occasion d'un repas, un apéro ou pour me détendre en groupe, mais ça s’arrêtait là et l'idée d'ajouter une bouteille à mon caddie pour la boire seul chez moi ne me serait jamais venue à l'esprit.
Bref, il y a 4 ans je m'inscrivais dans un club de natation et d'apnée de mon quartier, je faisais aussi beaucoup de vélo et j'étais parvenu à perdre pas mal de poids avec le sport. Après les séances, on se retrouvait dans un bistrot pour parler de cette passion, raconter nos vies, rire. Avec un verre de vin puis 2, je devenais plus bavard, moins effacé, plus courageux dans mes opinions, plus drôle, et donc plus séduisant et une fille m'attirait de plus en plus dans le groupe, mais elle m'impressionnait beaucoup en même temps.
Après quelques semaines, je commençais à boire un peu avant d'aller au bistrot, dans ma cabine de vestiaire en cachette, juste de quoi me mettre en état plus vite. J'achetais les petites bouteilles de vin blanc de 25cl qui servent normalement à cuisiner que j’emportais dans mon sac de sport.
La journée, je bossais en freelance dans un bureau collectif, et je me suis mis à boire régulièrement de la bière ou du vin le soir devant mon PC, lorsque le bureau était vide. Pour me sentir plus détendu ou moins timide lors d'une séance de chat ou juste pour parvenir à me concentrer sur un travail.
Aujourd'hui j'en arrive à boire plus de 2 bouteilles de vin en une soirée seul chez moi jusqu’à en tituber. Alors qu’au début un simple verre de vin me rendait gai, aujourd’hui j’ai besoin d’une bouteille pour arriver au même effet. J'achète des BIB de rosé, que je cache dans ma salle de bain, pour le boire en cachette si j'ai du monde. Le but est toujours le même, calmer une angoisse qui me saisit par moments et m’empêche d'apprécier le moment présent, être plus sur de moi en groupe, me sentir plus intelligent sur Facebook ou Twitter, apprécier plus profondément une musique que je découvre... Je ne bois pas tous les jours car ça m'épuise aussi, me donne des migraines et finit par me rendre inactif mais tous les jours j'en ai envie avec des moments d'angoisses et de vide quand j'y pense mais que je résiste à l’envie de sortir en acheter.
Mon médecin traitant ne le sait pas, je l'ai consulté une fois pour des douleurs abdominales, il m'a demandé si je buvais, j'ai répondu non, juste à certaines occasions comme tout le monde docteur. Avec les années, je me suis habitué à voir ce médecin pour une grippe, un bobo... Une fois, en fin de séance, j'ai voulu parler de mon surpoids, il m'a dit que y avait rien de grave (105kg pour 1m76), repas léger le soir et au revoir !
Il me reçoit toujours avec ses petites blagues, une attitude familière, je me suis beaucoup demandé aujourd'hui comment aborder avec lui ce sujet car après tout c’est aussi un médecin reconnu. Après avoir parcouru le forum, j'ai fini par me décider à l'appeler pour prendre RDV. Malheureusement, c'était un peu tard, il part en vacances demain, pour 2 semaines. J'aurai eu le courage d'appeler plus tôt il m'aurait peut-être reçu rapidement aujourd’hui !
J'ai pensé à en voir un autre, mais je ne crois pas qu'un autre médecin accepte de délivrer une prescription de baclofène sans connaitre le patient ?
Bref, voilà mon histoire complexe, ça m'a fait du bien de raconter tout ça, j’ai écrit sur ce forum comme j’écris parfois dans mon journal intime, excusez-moi si le texte a pu vous paraître un peu long. J'ai vraiment envie d’en finir avec tout ça et d'essayer le baclofène rapidement donc si vous avez des conseils ou un avis à me donner, je serai volontiers preneur. En y réfléchissant, je me dis que l’alcool, à la limite, je pourrais l’arrêter seul, sans aide, comme j’ai pu le faire avec le tabac. Mais le TCA est un plus vieux compagnon, et aussi sur que le jour succède à la nuit, il reviendra plus entreprenant après le vin.
Merci et à bientôt
Ce matin au réveil je cherche sur mon téléphone des infos sur l'alcoolisme, la timidité... Depuis quelques années, je guéris ma timidité et mon manque d'assurance avec l'alcool, et je cherchais donc dans mon lit des témoignages ou une aide sur le sujet.
Google m'emmène sur ce forum et sur le témoignage de quelqu'un qui buvait pour vaincre sa phobie sociale, ses angoisses, et au fil du texte je me reconnais aussi dans son vécu. Cette personne avait essayé toutes sortes de psychotropes, durant des années, avec des effets d'accoutumances et de nombreux effets secondaires, mais peu de résultats au final. Il découvrait le baclofène sur le tard et il semblait que ce soit un "miracle" dans son cas. Moi par contre, je n'ai jamais voulu tenter les médicaments, j'en ai toujours eu peur, peut-être l'idée sous-jacente que ça puisse dénaturer une personne.
J'ai gardé l'adresse du site et dans l’après-midi je l'ai parcouru un peu, je me suis renseigné sur le médicament lui-même et ses effets secondaires. Ça m'a encouragé et rapidement donné une véritable lueur d'espoir, au moins pour l'alcool.
Car je suis dépendant. J'ai eu et j'ai encore des envies irrépressibles par moments, envie de manger vite et beaucoup, envie de me sentir ivre, envie de fumer, envie de jouer sur Internet... Cette dépendance remonte à mon adolescence. Je dis "cette", car j’ai appris qu’une dépendance ne se focalise pas sur une substance en particulier, mais sur tout ce qui peut calmer une angoisse, du stress ou un mal être. Je passe d’une addiction à l’autre, ayant l’impression d’avoir gagné à chaque sevrage, en fait je ne suis qu’en recherche de ma prochaine dépendance et en attente de rechute dans autre chose.
J'ai commencé à fumer tard (24 ans), mais rapidement je pouvais fumer jusqu'à 30 cigarettes par jour, enfin surtout par soir, car je fumais le plus gros du paquet après le bureau, seul chez moi devant mon ordinateur. La cigarette me servait aussi d'éventail en public, de nuage opaque entre moi et mes interlocuteurs, me permettant de vaincre ma timidité. Ma dépendance était forte, je n'étais plus capable de répondre au téléphone sans avoir allumé une cigarette au préalable et il m'est souvent arrivé de parcourir tout Paris, le soir sous la pluie, pour trouver un tabac ouvert. Coincé avec un paquet vide, je fouillais le cendrier à la recherche des meilleurs mégots, et je finissais par ressembler davantage à un héroïnomane en manque qu'à un fumeur n'ayant plus de cigarettes.
J'ai tenté d’arrêter dès la 1ère année car je constatais à vue d’œil les changements négatifs sur ma santé, les dents qui jaunissaient, les cernes, le souffle court et ce comportement addictif dont je voulais me libérer. Mais malgré plusieurs tentatives, je n'ai pas réussi. J'ai fumé durant 5 ans et c'est finalement un livre sur le tabagisme qui fut le déclic me permettant d’écraser ma dernière cigarette.
J'ai pris pas mal de poids par la suite, car je suis aussi victime de TCA et durant le sevrage, la nourriture a remplacé la cigarette. Après des mois, le manque de la cigarette revenait encore régulièrement et j'en suis arrivé à essayer la chicha.
J'en fumais parfois chez une amie, puis plus souvent dans un café près de chez moi, pour enfin devenir une habitude quotidienne. Me voyant fumer, un ami m'en a offert une à son retour de Tunisie. Je me suis mis à en fumer plusieurs par jour, j'y passais un temps fou en préparation, nettoyage et glougloutage sur le canapé. Ça s'est poursuivi quelques temps jusqu'à que je finisse par en avoir des migraines insoutenables que les antalgiques ne parvenaient plus à calmer. J'ai jeté la chicha et ce qui allait avec à la poubelle un matin de gueule de bois tabagique.
Concernant les TCA, j'ai toujours été "boulimique" ou mangeur compulsif. Je sais tout cuisiner (mon père était chef), j'ai des bonnes notions de diététique et sur la bonne manière de s'alimenter (à table, sans la TV...), mais je ne parviens pas à me nourrir "normalement". Je saute des repas puis je mange debout dans la cuisine ce qui me tombe sous la main, un paquet de surimi, un sac d’arachides ou de pistaches, des pommes de terres cuites rapidement à l'eau avec un peu de mayo... Ou je mange mon dîner beaucoup trop vite et donc en quantités trop importantes, car le soir venu, parfois tard, je suis surpris par une faim irrépressible et soudaine. A d'autres périodes par contre, la nourriture me répugne un peu et je n'ai rien envie de manger ou je n'y pense même pas.
Aujourd'hui, la quarantaine entamée, j'ai l'intuition que mon TCA est lié à mon mal-être et à mon problème de dépendance et j'arrive à un moment de ma vie ou je veux vraiment changer et trouver une solution définitive à tout ça. Je ne travaille plus depuis 2-3 ans car je ne me sens plus capable d'avancer sérieusement sur un projet.
L'alcool, c'est plus récent, ça a commencé il y a 3-4 ans. Avant ça, je n'en avais jamais vraiment apprécié le goût prononcé. J'ai déjà pris des cuites en soirée et je buvais à l'occasion d'un repas, un apéro ou pour me détendre en groupe, mais ça s’arrêtait là et l'idée d'ajouter une bouteille à mon caddie pour la boire seul chez moi ne me serait jamais venue à l'esprit.
Bref, il y a 4 ans je m'inscrivais dans un club de natation et d'apnée de mon quartier, je faisais aussi beaucoup de vélo et j'étais parvenu à perdre pas mal de poids avec le sport. Après les séances, on se retrouvait dans un bistrot pour parler de cette passion, raconter nos vies, rire. Avec un verre de vin puis 2, je devenais plus bavard, moins effacé, plus courageux dans mes opinions, plus drôle, et donc plus séduisant et une fille m'attirait de plus en plus dans le groupe, mais elle m'impressionnait beaucoup en même temps.
Après quelques semaines, je commençais à boire un peu avant d'aller au bistrot, dans ma cabine de vestiaire en cachette, juste de quoi me mettre en état plus vite. J'achetais les petites bouteilles de vin blanc de 25cl qui servent normalement à cuisiner que j’emportais dans mon sac de sport.
La journée, je bossais en freelance dans un bureau collectif, et je me suis mis à boire régulièrement de la bière ou du vin le soir devant mon PC, lorsque le bureau était vide. Pour me sentir plus détendu ou moins timide lors d'une séance de chat ou juste pour parvenir à me concentrer sur un travail.
Aujourd'hui j'en arrive à boire plus de 2 bouteilles de vin en une soirée seul chez moi jusqu’à en tituber. Alors qu’au début un simple verre de vin me rendait gai, aujourd’hui j’ai besoin d’une bouteille pour arriver au même effet. J'achète des BIB de rosé, que je cache dans ma salle de bain, pour le boire en cachette si j'ai du monde. Le but est toujours le même, calmer une angoisse qui me saisit par moments et m’empêche d'apprécier le moment présent, être plus sur de moi en groupe, me sentir plus intelligent sur Facebook ou Twitter, apprécier plus profondément une musique que je découvre... Je ne bois pas tous les jours car ça m'épuise aussi, me donne des migraines et finit par me rendre inactif mais tous les jours j'en ai envie avec des moments d'angoisses et de vide quand j'y pense mais que je résiste à l’envie de sortir en acheter.
Mon médecin traitant ne le sait pas, je l'ai consulté une fois pour des douleurs abdominales, il m'a demandé si je buvais, j'ai répondu non, juste à certaines occasions comme tout le monde docteur. Avec les années, je me suis habitué à voir ce médecin pour une grippe, un bobo... Une fois, en fin de séance, j'ai voulu parler de mon surpoids, il m'a dit que y avait rien de grave (105kg pour 1m76), repas léger le soir et au revoir !
Il me reçoit toujours avec ses petites blagues, une attitude familière, je me suis beaucoup demandé aujourd'hui comment aborder avec lui ce sujet car après tout c’est aussi un médecin reconnu. Après avoir parcouru le forum, j'ai fini par me décider à l'appeler pour prendre RDV. Malheureusement, c'était un peu tard, il part en vacances demain, pour 2 semaines. J'aurai eu le courage d'appeler plus tôt il m'aurait peut-être reçu rapidement aujourd’hui !
J'ai pensé à en voir un autre, mais je ne crois pas qu'un autre médecin accepte de délivrer une prescription de baclofène sans connaitre le patient ?
Bref, voilà mon histoire complexe, ça m'a fait du bien de raconter tout ça, j’ai écrit sur ce forum comme j’écris parfois dans mon journal intime, excusez-moi si le texte a pu vous paraître un peu long. J'ai vraiment envie d’en finir avec tout ça et d'essayer le baclofène rapidement donc si vous avez des conseils ou un avis à me donner, je serai volontiers preneur. En y réfléchissant, je me dis que l’alcool, à la limite, je pourrais l’arrêter seul, sans aide, comme j’ai pu le faire avec le tabac. Mais le TCA est un plus vieux compagnon, et aussi sur que le jour succède à la nuit, il reviendra plus entreprenant après le vin.
Merci et à bientôt
début TTT le 10/08/2016 - 15h30/60mg ; 17h30/50mg ; 19h30/50mg