Bonjour,
Suis rentré à la maison hier soir, j'y ai retrouvé mon épouse et ma fille que j'avais quitté 10 jours auparavant.
Ce séjour dans mon ile m'a fait un bien fou. J'ai commencé à le ressentir dès le deuxième jour, j'en dis quelques mots plus haut, la prise de conscience de mon âge, de ce que je suis, de qui je suis.
Cela m'a apporté une sérénité incroyable. J'en ai parlé à mon fils (celui qui a passé quelques jours avec moi) il y a quelques jours. Je lui disais : "si cela pouvait durer et s'installer, ça me ferait un bien fou".
Et bien ça en a tout l'air.
J'ai pris du recul, de la distance, de la hauteur, je vois maintenant les choses sous un autre angle.
Depuis le mois de février environ, je suis en train de réfléchir à ma maladie, mon mal être, mon manque d'estime de moi même. Tous ces bobos que le baclo a soigné. Je cherche les origines, pourquoi j'étais comme ça. Je fouille dans mon passé, mon enfance... Petit à petit, je mets les choses bout à bout, parfois je pars sur des fausses pistes, m'en rends compte et corrige le tir, sans pour autant écarter ces idées qui pourront servir.
Je me découvre dans mes faiblesses d’antan, mes peurs les plus souterraines, mes angoisses profondes.
Chaque semaine, j'avance, presque chaque jour...
Et ce séjour dans mon ile à ce point de mes réflexions est un cadeau du ciel.
Parce que tout dans cette ile est favorable à la méditation, à la réflexion. Et parce que..... Parce que j'étais chez ma MÈRE, ma MAMAN.
Ma maman qui a forgé les boulets que je traine depuis des années. Ces boulets qui me pèsent.
Elle ne le l'a pas fait exprès, bien au contraire. De son coté elle a eu une enfance difficile, avec une mère qui la rejetait, en faveur de son demi-frère. Toute sa vie, elle en a bavé de ça, de ce rejet.
Elle ne voulait pas que nous subissions la même chose de sa part. Alors elle a agit dans l'excès, elle nous a beaucoup choyé.
Et je ne sais pas comment elle s'y est prise, mais en voulant nous rassurer à outrance, elle a provoqué chez nous la peur d'être rejeté.
Cette peur de ne pas être aimé qui a marqué notre vie à mes frères et à ma soeur. Depuis tout petits.
De plus, elle voulait que nous soyons parfaits. Probablement pour faire la nique à sa maman, lui montrer que elle, la mauvaise fille, avait réussi à faire de beaux enfants qui sont gentils, aimables, serviables et qui réussiront.
Et ce souci qu'elle avait de nous voir parfait n'a engendré en nous que l'impression de ne pas l'être. L'impression d'être minables...
A chaque fois je dis "nous", car je viens de découvrir que tous les 4 nous souffrons du même mal. Pour ma soeur je le savais, pour mes deux frères, c'est une découverte récente. En parlant de tout ça avec eux ou leurs conjointes, je découvre que nous avons les mêmes souffrances. Des souffrances profondes. Tout cela semble du bon sens expliqué ainsi, mais il m'a fallu des semaines, des mois pour comprendre tout ça.
Revenons à nos moutons, l'alcool, le baclo.
Depuis cette prise de conscience, je me sens mieux, plus fort. Pas le moindre débordement, je ne regarde plus un verre de la même manière. Et je tiens plus que tout à rester maitre de moi même, de mon destin, même proche. La perte de contrôle me fait horreur. (je n'ai jamais vraiment ressenti ça aussi fort auparavant)
Je l'ai écrit le 12 mai : "je ne suis plus un gamin".
Ce recul, cette distance, cette hauteur, me font voir les choses différemment, "mais bon sang ! Franck, c'est pour ça que tu t'es torturé toutes ces années?" Oui, je crois bien.
Depuis une semaine environ, je me sens capable de diminuer le baclo. Mais je ne l'ai pas encore fait, j'attends la reprise du boulot, m'assurer que tout cela est bien installé et durable.
D'ici quelques jours, j'enlèverai 10, puis encore 10 la semaine suivante, puis encore une fois la semaine d'après.
Puis ensuite, une pause, d'un mois. Puis je recommence.
Vraiment, je sens que cela est devenu possible.
EDIT : Il y a fort à parier que certains d'entre vous vont se retrouver dans les lignes ci-dessus. Chaque cas est différent, je pense que ce qui m'a fait du bien est l'ensemble du cheminement. Pas seulement le résultat (si on peut appeler ça ainsi). D'ailleurs, je ne sais même pas encore comment je pourrais faire bénéficier à mes frères et ma soeur de tout ceci, c'est encore frais dans ma tête, les dernières réflexions datent d'aujourd'hui.
EDIT 2 : J'ai édité ce post le 03/07/16 non pas pour le modifier, mais pour mettre en gras les morceaux les plus importants. (je le sais maintenant). Je n'en ai pas changé un seul mot.
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Message édité 4 fois, dernière édition par Franck, 03 Juillet 2016, 21:55
Indifférent à l'alcool, depuis le 01/10/2012 à 330mg/j.
A la vapote depuis le 25/10/14