Difficile ce chemin à pied pour l’hôpital, la trouille à la gorge, vos mains et vos pensées ne pesaient pas mais ça monte pour se rendre au paradis, comme une marelle très en pente.
On y est allé sans fusil ni fleurs au bout, en avance, afin que les minutes d'avant soient occupées.
Reiz17, mon ami, présent en première ligne, prêt, j'en suis certaine à soigner mes blessures possibles avant de penser à se protéger.
Nous avons attendu, longtemps, assez pour trouver le temps de rire noir de la désespérante promesse des lieux pourtant vert anis.
Un moment précieux, c'est con, non?
Et puis Mme l'oncologue avec qui j'étais prête à en découdre, tout savoir, exiger des réponses, le calepin dégainé.
Pronostic, durée de survie...
Très tranquille cette femme brillante derrière son bureau.
"Mais enfin, vous être guérie à 70%, la chimio et la radiothérapie vont pousser jusqu'à disons 90%"
"Hein, What? m'enfin, guérir peut être?"
Alors,

c'est beaucoup mieux que ce que j’espérais mais cela va être difficile, très.
Je commence la chimio jeudi, celle ci est apparemment extrêmement pénible et il faut attendre 5 a 7 jours pour voir si mon corps peut la supporter, si c'est le cas je pars pour 4 cycles de 21 jours (Chimio 2 fois puis repos 2 semaines et on recommence) afin de dégommer les méchantes cellules (les bonnes aussi, hélas, d'où la possibilité que cela échoue)
On enquille ensuite la radiothérapie, tous les jours, 10 minutes.
L'ensemble est un amusement de 4.5, 5 mois à coté desquels l'opération est une partie de plaisir dixit Oncologue Mistress.
Sur le chemin du retour Reiz éclatait d'enthousiasme, j'étais quasi amorphe.
Très lente la Lee et méfiante toujours.
Mais bordel, c'est tentant l'espoir quand mĂŞme, je vais peux ĂŞtre essayer
En attendant, ce soir on a pas peut être mangé un crabe mais notre buffet froid m'a drôlement réchauffé.