Alors voilà ! C'était à parier.
Comme je ne vous ai pas répondu à chaud, il ne m'est plus possible de vous répondre précisément à chacun comme j'avais l'intention de le faire, quand bien même j'ai noté les réflexions que m'ont inspiré vos posts.
Les mots, c'est comme les aliments. En dehors du fait que ça nourrit également, ça possède une date de durabilité minimale, voire une date limite de consommation.
De mĂŞme qu'il y a des mots poison, des mots qui tuent.
Les vôtres ne sont pas de ceux-là bien sûr !
Cela dit, vos posts n'ont pas été vains.
Je les ai lus et relus, m'en suis imprégnée, et vos réflexions ont nourri la mienne. Vos mots ont fait leur chemin dans ma tête.
Je vous remercie pour ça.
Bref, je vais essayer de vous répondre d'une façon assez générale, une sorte d'état des lieux succinct, afin de ne pas trop vous gaver à la lecture de ce post.
On me parle de dépression, on me parle d'AD.
Dépression ? Pas impossible.
AD ? Non.
Je prends déjà un AD en tant qu'antalgique (polynévrite).
Je ne pense pas (ainsi que mon MG et mon psy) qu'un AD puisse m'ĂŞtre utile.
Comme le dit Sylvie régulièrement à Karine, ce n'est pas en prenant un AD que ça va régler les problèmes.
(Aparté pour Manue : le Seroplex est un inhibiteur de la recapture de la sérotonine. Je n'ai aucune idée de ce que peut vouloir dire tout ça mais ce que je sais c'est que j'ai déjà pris du Deroxat qui en est un aussi et que ça avait été la cata)
J'ai des soucis (deux très gros peu ordinaires et plein de petits comme tout le monde) qui me minent. Ce qu'il faut que je fasse, c'est pas chausser des lunettes roses pour leur donner une teinte plus appétissante, mais c'est que je mette tout en œuvre pour les solutionner, pour les dépasser.
Le problème, c'est que si je suis disposée à remonter mes manches et à m'y attaquer, je ne suis pas la seule actrice de ces histoires qui me gâchent la vie.
Prenons l'exemple de mes tracas familiaux.
C'est quoi le problème ?
C'est que ma sœur a un comportement lamentable et révoltant envers ma mère.
Elle est en train de lui pourrir ses dernières années.
Perso, je m'en fous de ma sœur. J'ai pas toujours dit ça car je l'ai aimée, mais j'estime désormais l'avoir perdue. Ça m'a été douloureux mais comme je n'avais quasiment plus aucune affinité à son égard, j'ai accepté cette perte. Elle aurait ce comportement avec moi, l'affaire serait classée en 5 minutes. Mais c'est à ma mère qu'elle fait mal.
Alors quoi faire ?
Essayer de la raisonner, de lui montrer en quoi son comportement n'a pas lieu d'ĂŞtre.
D'un autre côté, être à l'écoute de ma mère pour la soutenir.
J'ai fait tout ça.
Raisonner ma sœur s'est avéré vain. C'est une cinglée dans le déni. Elle est malade, il faudrait qu'elle se soigne mais je ne peux pas l'y contraindre.
Soutenir ma mère, je continue à le faire du mieux que je peux. Je vais la voir, je l'invite, je passe des heures au téléphone avec elle etc, mais je n'ai pas le pouvoir de lui rendre sa fille (ma sœur) telle qu'elle l'a connue avant.
Alors qu'est-ce qu'un AD pourrait m'apporter lĂ -dedans ?
Concernant mon autre gros souci, qui entraîne ma perte d'appétit de la vie, ce n'est pas un mal-être qui m'a envahi sans que je sache d'où il vient. Souvent, les dépressifs n'ont plus de goût à rien même s'ils reconnaissent qu'ils ont tout pour être heureux. Ce n'est pas mon cas. La source de mon mal-être est très claire. Je l'ai identifiée. Je sais la nommer, même si je ne la nomme pas ici parce que c'est trop intime d'une part, et d'autre part parce que je suis encore trop dedans pour pouvoir l'exprimer. Je manque de recul.
D'ailleurs, à ce propos, je conçois fort bien que vous n'ayez pas une position facile. Déjà que c'est difficile d'aider quelqu'un quand on connaît ce qui le tracasse, alors quand on l'ignore, c'est forcément beaucoup plus compliqué encore.
J'en suis désolée mais dites-vous bien que je ne perds pas une miette de vos interventions et que votre présence me réchauffe indéniablement.
Sinon, je ne suis pas en manque de peps ni d'envies.
Je n'ai absolument pas de vide Ă combler depuis que l'alcool s'est fait discret dans ma vie.
Ce peps et ces envies sont lĂ mais... comment dire...
C'est comme si tout ça était enfermé dans une bouteille dont je ne parviendrais pas à faire sauter le bouchon.
C'est lĂ .
Je sais que c'est là , mais je n'y ai pas accès.
Et c'est d'autant plus rageant.
C'est un sacré gâchis.
Oui Martha, j'ai sans cesse à l'esprit que je n'ai qu'une seule vie et je préfèrerais plutôt y penser un peu moins parce que ça aussi ça me mine.
Je sais que je vais m'en mordre les doigts s'il me tombe dessus un truc comme Lee (ouais bon ! Dit comme ça, on croirait que c'est Lee qui menace de me tomber dessus, mais vous aurez compris ce que je veux dire).
Quant au tunnel, si je n'en suis pas encore sortie, effectivement oui, je pense que j'en suis Ă deux doigts.
Sauf qu'un tunnel peut en cacher un autre.
A l'orée de celui de l'alcool, j'ai mis les pieds dans un autre.
Et aucun médicament ne m'aidera à sortir de celui-ci.
C'est Ă moi d'en chercher et d'en trouver l'issue.
Alors justement, l'alcool dans tout ça ?
Histoire de ne pas faire que du hors sujet.
Ben l'alcool, ça va.
Toujours pas indifférente, toujours des efforts à fournir (plus le soir que le midi) mais tout de même de moins en moins.
Je pense que mes + 20 le samedi portent leurs fruits.
Pour accélérer un peu le truc et connaître une vraie indifférence, j'envisage une nouvelle montée.
Je n'ai pas encore décidé.
Je vais en parler Ă mon MG la prochaine fois que j'irai le voir.
Je prends mon temps, je ne suis plus dans l'urgence.
Et puis la clope...
J'ai repris très sérieusement le vapotage et alors que je fumais une grosse vingtaine de clopes par jours ces derniers temps, je tourne en ce moment entre 6 et 12 et plus souvent 8 ou 9 (j'en suis à 4 aujourd'hui et pour l'instant).
Mais là encore, ça me demande des efforts.
Et puis il y a aussi des trucs qui vont très bien, comme mes enfants.
J'ai retrouvé Vincent au mois de juillet après un peu plus de 2 ans de son absence au bout du monde, égal à lui-même en encore mieux.
Jamais rencontré quelqu'un d'aussi facile à vivre, d'aussi serviable, toujours de bonne humeur.
Mais il est déjà reparti.
Moins loin cette fois puisqu'Ă Bruxelles.
Chloé toujours au bout du monde elle, mais dont le retour approche (vers février 2017 normalement) et Marie qui termine ses études à Bruxelles également.
Ben oui, le hasard a fait que Vincent et Marie seront voisins désormais.
Ils vont bien tous les trois, mènent une vie qu'ils ont choisie et en accord avec leur idéologie.
Vraiment, de ce côté-là , je suis gâtée !
Si ce n'est que je ne les vois pas souvent mais grâce à Internet, ils demeurent toujours très présents à mes côtés.
Je préfère nettement cela plutôt que de les voir très régulièrement et que l'on ait rien à se dire et à partager.
On ne dirait pas, comme ça, que j'ai essayé de faire court.
Pourtant si !
Un joli néo-proverbe trouvé sur le net :
Il y a des jours avec et des jours sans.
Et les jours sans, il faut faire avec...