Après quelques jours de silence, voici les nouvelles.
L'assurance n'a toujours pas rendu son verdict, je pense qu'à 90% c'est fichu. Je ne serai plus jamais assurée.

le médecin-conseil demande maintenant un rapport de médecin-psychiatre que je n'ai jamais rencontré! Je vais donc devoir payer une consultation (environ 150.-/heure en Suisse... Si si) pour qu'il rapporte ensuite que je suis boulimique et perdre mon assurance. J'ai envie de mentir et de dire que cela ne dure que depuis 3 ans mais ça peut se retourner contre moi...
Maintenant attention, il y a les assurances de base, qui sont OBLIGEES d’assurer tout le monde, même les malades (il faut lire cela avec un joli ton sarcastique et méprisant bien sûr), et les complémentaires. La il s’agit de la complémentaire.
Maintenant je vais quand mĂŞme vous parler des assurances de base.
Oui Jehannie c'est dingue, c'est la Suisse dans ses côtés moins reluisants... Pour vous les Français-e-s, la santé est un droit social qui vous est cher et dont vous pouvez être fiers. La conception humaniste est très belle (mais malheureusement le revers de la médaille est que le déficit se creuse chaque année). En Suisse, la santé est un business. Ni plus ni moins. Nous avons le choix entre 94 assurances maladies de base qui essaient d'attirer les "bons risques" (ceux qui ne vont rien le coûter) et de rebuter les "mauvais risques" (les malades) en les faisant payer trèèèèès cher.
Je vous fais le topo 2016. C'est très compliqué (je présente mes excuses au nom de la Suisse). Cette année, j'ai choisi l'option la "moins chère" (vous allez rire) car je ne suis jamais malade (hormis la boulimie bien sûr). J'ai payé "seulement" 2200.- de primes maladies. MAIS! avec ce choix, je dois assumer moi-même les 2500 premiers francs de frais médicaux (on appelle ça une franchise). Si ensuite, je dépasse ce montant, ils remboursent (mais je dois encore mettre 10%). Cette option permet donc d'assurer si j'ai un gros gros souci de santé (une opération, etc.) mais pour le reste je dois me débrouiller. On a juste l’impression de payer pour n’avoir le droit à rien. Eux, ils appellent cela la solidarité.
Sachant ensuite que les médicaments sont en moyenne 3x plus chers en Suisse, j'ai décidé d'acheter le baclo en France. MAIS! je prends un risque car si j'ai un ennui de santé important, tout ce que j'ai acheté en France ne compte pas, évidemment. Pour l’instant, c’est ok, avec les consultations du dr. G. et le coût du baclo, je n’arrive de loin pas à 2500.-. Et je me permets d’être optimiste ; on est en novembre et je suis en forme. Pas d’opération en vue (je touche du bois car on ne sait jamais, jusqu’au 31 décembre).
Et attendez ! Ce n’est pas si simple voyons ! A Ferney-Voltaire, je dois faire pas moins de trois pharmacies pour obtenir mes précieuses boîtes ; je suis en effet lasse d’argumenter pour obtenir plus que ce que le Vidal recommande.
Mais je suis fatiguée de tout cela. Ca y est j’ai craqué. L’année prochaine, je passe à 300.- de franchise. Mais je vais devoir débourser 5000.- de primes maladies… Ca fait mal. Je vais donc devoir assumer les 300 premiers francs et ensuite l’assurance me remboursera (mais je dois toujours mettre 10%). Et attendez ! Si si j’ajoute encore une condition ! Je dois toujours me rendre chez mon généraliste en premier, sinon ils ne me remboursent pas ! Ainsi, ils comptent limiter les coûts de la santé (ben oui, le pauvre patient risquerait d’aller consulter un spécialiste qui coûte plus cher pour rien). Sinon, pour l’option « choix libre du médecin » je paierais 6000.- et oui ! Magnifique la Suisse, vous avez dit ?
Voilà donc en 2017, au moins, j’aurai le plaisir de me rendre tranquillement à pied à la pharmacie du coin… Mais encore actuellement, je me demande si ce confort vaut autant d’argent… J’ai jusqu’au 30 novembre pour résilier mon contrat.
Je paierai beaucoup plus cher, non seulement parce que je baisse ma franchise, mais aussi parce que les deux assurances les moins chères sont des « low-cost » et ont décidé de ne pas rembourser le baclo. Re-calcul, pour vérifier tout cela. Ah non, il vaut mieux prendre la troisième.
Pff… Si vous avez eu le courage de lire jusque là , je ne vous demande pas de comprendre, juste de compatir à mon calvaire… Dire que je pourrais utiliser cette énergie à combattre la maladie…