Quand on parle du loup...
Eh oui,
Figolin est de retour chez
Karine.
Il n'est même pas passé prendre de mes nouvelles
Beuverie du week-end (Baclo Ă 250) : une dose de bar hier soir, une dose de bar ce midi.
Ça m'a suffit.
Ça m'a suffit mais j'étais bien contente quand même d'être le week-end pour ça.
Tout pendant que ça me réjouit d'être samedi soir ou dimanche midi, c'est que je n'y suis pas encore.
Or en ce moment, si la perspective de passer la semaine sans alcool m'est devenue très supportable (il m'arrive même d'arriver au samedi soir et de me dire : Ah bon ? La semaine est déjà passée ?) ces jours-là demeurent pour moi une récompense pour la semaine d'abstinence passée.
C'est une question de nuance.
Qui dit week-end, dit repos pour mes fesses (pas de piqûre)
Mais qui dit pas de piqûre, dit plus mal aux pieds.
C'était particulièrement insupportable hier alors j'ai dû recourir à mon arme fatale : le bain de pieds dans l'eau chaude, qui ne me soulage malheureusement que le temps du bain mais c'est toujours bon à prendre.
Et c'était aussi sans compter le narcolepsie à laquelle je suis sujette (EI Baclo), car je me suis réveillée assise sur mon canapé, les pieds baignant dans une bassine d'eau... froide !
Pas terrible !
Depuis un an et demi que je me fais piquer les fesses, c'est déjà entre les infirmiers et moi une longue histoire où chacun s'est installé avec ses petites habitudes.
Et moi, mon habitude, comme dans la plupart des situations de ma vie, c'est d'observer.
Observer, puis organiser ces informations pour en tirer des réflexions, plus ou moins intéressantes mais qui me donnent dans la plupart des cas accès à une certaine compréhension.
Je ne sais pas vivre sans chercher Ă comprendre.
Sans cette quĂŞte de sens (qu'elle aboutisse ou non) ma vie n'a plus de sens.
Pas toujours facile dans certaines situations car c'est épuisant.
Épuisant mais vital.
Paradoxal.
C'est pas ce fameux "Je pense donc je suis", c'est que j'ai besoin de penser pour ĂŞtre, mĂŞme si c'est penser bĂŞtement ou pour rien.
Ce n'est pas un relation de cause Ă effet, c'est une subordination.
Bref, revenons-en Ă nos
moutons infirmiers...
Un point commun : ils sont tous très sympas, intéressés par ma maladie, très ouverts au dialogue.
J'ai malgré tout des petites préférences.
Bruno est celui que je préfère car depuis le début, il ne m'a jamais fait mal.
Ça, c'est vraiment un bon point pour lui.
De plus, on a un peu les mêmes centres d'intérêt et on discute d'un tas de sujets qui vont de la permaculture à la politique en passant par les problèmes d'éducation etc.
On fait aussi des échanges de plantes, de bouquins.
Sa petite particularité à lui, c'est de bruiter les injections.
Quand il pique il dit "Tic !", quand il enlève l'aiguille il fait "Hop !"
Il termine toujours son acte en me laissant un petit pansement.
S'il ne fait jamais mal, je crois que c'est parce qu'il injecte très très lentement.
Ensuite il y a Nelly.
Avec Nelly, on discute pas mal aussi.
Quand je sais que c'est elle qui vient, je fais attention de ranger toutes les souris factices de Matitcha car ça lui fait des frayeurs.
Pour préparer les injections, contrairement à Bruno qui le fait debout, elle s'assoit, toujours à la même place.
Elle va parfois un peu vite pendant l'injection et m'a expliqué que ça venait probablement du fait qu'ils n'ont pas toujours à disposition des seringues de diamètre adéquat (pour 6 ml de produit).
Or, plus le diamètre est important, plus c'est difficile de maîtriser la poussée sur le piston.
Et puis pour finir il y a Jean Vincent.
Un très grand bonhomme qui fait un peu nounours et auquel on n'ose pas répondre que ça va pas, même quand ça va pas, tellement il pose sa question "Alors ça va comment Madame X aujourd'hui ?" avec douceur et bienveillance.
En gros, on a presque peur de le blesser en lui répondant par la négative.
Lui s'installe très confortablement pour préparer l'injection, prend beaucoup de temps pour discuter et me propose même parfois de finir ma clope avant de commencer.
Jean Vincent a des jeunes enfants alors je lui garde les autocollants Schtroumfs et autres Star wars glanés dans les magasins.
La différence aussi entre les trois, c'est leur façon de préparer le "champ opératoire".
Bruno pique ce que je découvre et s'aventure parfois à découvrir un peu plus lorsque je ne l'ai pas suffisamment fait.
Nelly élargit toujours ce champ opératoire.
Jean Vincent ne touche Ă rien.
C'est à se demander s'il ne me piquerait pas la cuisse si je la lui présentais.
Quant à l'élève infirmière qui les accompagnait parfois, elle me demandait à chaque fois si j'acceptais qu'elle palpe avant de piquer.
J'avais donc droit avec elle à une séance de masso-piqûre.
Elle non plus ne m'a jamais fait mal tellement elle injectait lentement.
Bon ben voilĂ .
Ça ne vous servira strictement à rien mais comme ça vous savez tout.
Je vous laisse retourner Ă vos
infirmiers moutons...