En fait Velvet en me relisant je constate que je me suis mal exprimé.
Je voulais dire qu'hier soir, en toute objectivité,
je n'avais pas envie de boire mais que j'avais encore l'idée justement...
Dans le sens où boire est devenu un tel rituel, une telle habitude..
Le verre me manquait plus que son contenu.
Siroter le liquide doucement, longtemps, toute la soirée, une partie de la nuit.. Freud aurait pu délirer là dessus!
J'ai ressenti exactement la même chose quand je me suis arrêté de fumer (et sans médoc ce coup là)
L'habitude a une part vraiment très importante dans l'addiction
(et ce n'est pas une lapalissade car l'addiction ne se résume justement pas à la seule habitude).
Comme tu dis, pour compenser, hier soir j'ai bu du lait et du jus d'orange, car l'idée de boire était bien présente. Voire, omniprésente!
Par contre cette "absence d'idée de boire" dont tu parles aussi m'est effectivement arrivé ponctuellement ces derniers temps.
Typiquement, le midi, je rentre dans un bar à l'heure de l'apéro, autour de moi les gens boivent bières, vin, pastis etc..
et moi sans y penser, je demande un café!!!
Ce n'est qu'après, une fois sorti du troquet, que je réalise et me rappelle le film des gens buvant autour de moi
Et comme tu dis, Velvet, ce sont, quoiqu'il arrive aujourd'hui ou demain, des signaux encourageants vers l'indifférence.
Quant à l'expression, "je ne fais absolument aucun effort pour arrêter. Presque le contraire..." Sylvie, je te l'explique.
J'avais réussi à ne plus boire pendant 3 ans, à coup de volonté. Sans médoc. Sans psy. Sans groupe de parole.
Et puis j'ai rechuté.
J'ai lu pas mal de cas similaires. Certains même, abstinents depuis plus de 20 ans, et qui finissent malgré tout, un jour, par rechuter...
Alors soyons honnêtes, 20 ans sans boire c'est toujours bon à prendre, surtout qu'il n'est pas certain qu'il m'en reste pour 20 ans!
Mais ce qui est frustrant dans cette affaire, en tout cas ce qui me bloquait dans l'idée de repartir avec l'abstinence totale,
c'était cette lutte permanente pour ne plus toucher un verre, voire même un simple bonbon fourré à la gnôle, pour finalement un résultat incertain, fragile
Vivre avec cette épée de Damoclès...
Alors que l'idée de boire a toujours fait partie de ma vie, je dirais même de ma personnalité.
Je l'aime cette bouteille. J'ai honte mais je l'aime!
Boire c'était presque une philosophie! Un art de vivre. Faire la fête avec les copains. Faire des bons mots, exagérer dans les cuites.
Signer certaines cuites mémorables comme des hauts faits d'une bataille qu'on aurait livrée... Quel théâtre!
Je sais que ça parait nul à beaucoup de personnes. Mais malheureusement pas à moi.
"Un singe en hivers" est un de mes films culte!
C'est pourquoi il est fondamental pour moi que le médoc fasse tout, tout seul, et précisément "presque" contre ma propre volonté.
Sinon je ne pourrais jamais m’empêcher de penser que ma volonté aura contribué à la guérison et que je pourrai donc fatalement rechuter, vu mon état d'esprit.
Là, une fois "guéri" au baclofene, je sais que l'alcool sera toujours un terrain à risque.
Qu'il me faudra donc toujours être prudent.
Mais quoi qu'il arrive j'aurai le médoc à portée de main pour colmater une éventuelle reprise.
Et sans avoir à consulter ma volonté. Pas assez fiable la garce.
Je pourrai vivre libre. Libre de ne plus penser à ne pas boire.
Je n'aurai simplement plus envie, ou peu envie.
Alors oui Sylvie, ça peu paraître idiot, mais c'était LA clause incontournable dans mon engagement sur la "bacloroute".
Bon week-end à vous
P.S.j'angoisse un peu en pensant à ce soir.. Je vous raconte la suite demain ou Lundi