J'ai regardé ce test. J'ai décidé de ne pas le faire.
30,28,28 Fuyant-Masochiste-Dépendant ouais, ouais, ouais, ça fait écho mais quoi en faire de ces masques?
Je sais d'expérience que je ne pourrai rien en faire.
J'en ai fait bien des tests de ce genre et lu des bouquins pour apprendre à me connaître.
J'en ai fait des conférences avec moi-même, à tourner en rond dans ma tête que je pouvais bien l'être dépendante, et hypersensible aussi.
Poser les mots sur mes blessures ne m'a jamais aidée à progresser, à accepter. Tout juste de la masturbation intellectuelle, avec le risque au final de me réduire à mes seules blessures et souffrances.
De même que comprendre et connaître d'où vient mon atonie intestinale ne m'aide en rien à trouver une solution.
Je m'aperçois aujourd'hui de la nocivité d'une telle démarche
pour moi, car je ne me suffis pas à moi-même.
Comprendre et soigner, ça n'est pas la même chose.
Voilà, je fais ce test. J'ai mon stylo, "un proche qui me connaît bien". Je tourne en rond, je tourne en rond, dans mon univers bien fermé.
Si ma mère "qui me connaît bien" pouvait me servir de thérapeute, je ne regretterai pas de passer des heures au téléphone avec elle, avec le sentiment malheureux de n'avoir au final rien fait avancer.
Dans ces conditions, je ne vois pas comment je peux faire l'économie d'un vrai professionnel, ce que je fais. Je lâche prise auprès de ma psy.
Faire confiance au contexte, aux personnes rencontrées, pour réfléchir sur moi-même.
Je choisis une autre voie.
Je rejoins Elljo :
Oui, tu as subi l' humiliation quand tu étais petit;ok
J' ai regardé le test, pas envie(besoin) de le faire,car comme dit Lee "qu' est ce qu' on en fait".
Peut être ,faudrait il que tu reviennes aux choses simples de la vie?
Et revenir aux choses simples de la vie, eh bien, ma foi, ça n'est pas chose si simple, une vraie thérapie en soi.
Sourire béatement au soleil, le matin, aux oiseaux qui s'éveillent, ça n'est pas donné à tout le monde, et on ne voit pas bien en quoi ça peut changer la vie.
Mais pour surmonter nos traumas, il n'y a pas que les mots. Notre corps aussi a besoin de se manifester, notre corps qui est là dans son environnement.
En débarquant sur Terre, toute espèce vivant possède une espérance de vie de 7 millions d'années. Nous venons donc de naître puisqu'il n'y a que trois millions d'années que nous nous arrachons à l'animalité. C'est pourquoi il faut redonner la parole aux lions, car l'homme qui vient de naître n'est pas encore hominisé." (Boris Cyrulnik).
Je ne suis qu'une jeune padawan en la matière. Je n'ai toujours que su faire avec mes mots, dans une psycho-rigidité maladive. Scène de chasse du lion. Les bienfaits d'une défonce physique, un footing un peu jusqu'au boutiste,
un lâcher prise, la lumière que ça procure au niveau mental. Une longue balade en bord de mer avec son chien, un amour fait dans une clairière, se tenir debout toute une journée, sans s'asseoir.
Je prolonge un peu plus dans la méditation de l'instant présent. L'unité du corps et de la tête pour n'être, avec tout ce qui m'entoure, qu'un nuage qui passe parmi les nuages.
Ca élargit mon regard, et curieusement, je me sens plus disponible pour trouver des stratégies non pas d'acceptation, mais de résilience, l'amour, la créativité, l'humour, le déni...
Et je me mets à lire/relire Cyrulnik.
Tiens, voilà, je pars du corps pour en arriver aux mots.
Je renverse la vapeur et déplace le vital, ma façon à moi de déconstruire pour reconstruire.
Je vais avancer à la vitesse d'un escargot, comme à mon habitude.
Je ne pense rien, mais je vois juste que certaines choses bougent, parfois anodines.
Peu m'importe de savoir quelle blessure sera ainsi pansée.
Tout ça n'a rien de bien naturel chez moi. C'est même difficile.
Y a pas de positivisme dans ce que je dis, pas plus que de leçon donnée.
Y a pas de plan établi à l'avance. Je dis ici ce que je ne verbalise pas en fait.
A force de ressasser mes souffrances en mots, à en souffrir de ne pas trouver de solutions, j'ai bu.
Avec le baclo, nous arrêtons de nous détruire en effet. La guérison me donne l'envie de me tourner vers d'autres voies. Je tatônne, je tatônne, sans certitude, mais avec cette exaltation de défricher des terres inconnues, jamais foulées jusque-là.
C'est cool, d'être un lion.
Ton autre voie, Lolo, celle de tenter de comprendre et de verbaliser ta blessure pour t'en débarrasser, te débarrasser de cet attribut-là pour découvrir derrière le masque ta belle personne, est une voie tout aussi authentique, mais qui ne me convient pas.
Bon, un peu shame on me de m'étirer encore tant en longueur sur ton fil, à peut-être en plus n'être pas si claire que ça.
Une chose que je sais de moi, c'est que je ne peux pas faire court.
Surtout merci, car ça fait rudement de bien de parler entre nous d'autres choses que de la pluie et du beau temps.
Ce matin, j'ai dit à ma boulangère que j'étais parfois juste comme un nuage dans le ciel. Elle m'a répondu : "Ca fera 1,50 euro".