J'arrive, j'arrive !
Il faut le temps à mes doigts d'écrire les mots de mes maux !
Aurais-je le courage de remonter en selle tout de suite ? Il le faut sinon je vais laisser passer le fil de mes idées et celui des jours avant de venir vous parler de celui qui nous réunit tous.
Le baclo qui me sauve en même temps qu'il me torture.
En descente feeling, maîtrisée, assez scrupuleuse, tant est que je puisse l'être à ce jour. Bref à 220 mg ce jour. Une baisse significative de 30 mg en un mois, donc un palier un peu long désormais.
Ca tient bien pour l'instant.
Le plaisir de ne prendre qu'une seule boîte pour la journée maintenant, de prendre les prises directement à la source, sans avoir à les compter dans un pilulier, des prises pas trop contraignantes, une au lever, une vers 11h30/12h, à l'heure de l'apéro, une vers 14h/14h30, à l'heure de la digestion.
On ne peut rêver mieux.
Restent 2 EI fort fort handicapants, qu'aucune augmentation, baisse plus ou moins rapide ou autre répartition ne modifient en soi.
Le 1er, je l'appellerai débordement émotionnel.
Un exemple tout récent, ma petite bêtise, indélicatesse faite le week-end dernier auprès de mon ami. Pas grand-chose en soi, un élan du coeur un peu irréfléchi, un tout petit papillon tout en couleurs, mais à l'effet dévastateur.
Je parle par métaphore pour éviter de rentrer dans le détail d'une histoire somme toute un peu banale.
Un effet papillon, petite cause, grandes conséquences, à n'en pas dormir de deux nuits, les idées se balançant sans fin dans mon cerveau malade, un écoeurement de soi, à ne pas savoir comment réparer l'irréparable.
Certes je fus bien fautive, mais pas au point de me mettre dans cet état si inconsidéré.
Quelques jours plus tard, tout est bien réparé. Mieux encore, mon ami s'en trouve bienheureux maintenant, libéré d'un poids dont il ne savait que faire, un interdit qui le plombait. Il en profite désormais. J'en suis contente pour lui. Je suis contente de moi.
Un papillon pas si méchant que ça finalement.
Et moi à regarder RoseD et à se dire que décidément, le baclo ne lui fait pas tourner le ciboulot bien rond.
Avant cela, RoseD se serait anesthésiée par la bouteille.
Avant avant cela, avant la naissance de RoseD, petite Rose s'en serait bien voulu, mais aurait aussi bien relativisé, sachant qu'aucune chose n'est irréparable quand il ne s'agit pas de la mort.
Là, je suis en proie à ce déferlement d'émotions, d'énergie cérébrale que je contrôle pas. Mes réponses sont bien faibles, à me défouler en footing, même à 6h15 du matin, quand je rejoins un groupe de tarés qui courent 3 fois par semaine dans ma ville (oui, oui, le morning footing, un truc de cinglés non exclusivement réservé aux gens du baclo), à me recentrer en méditation, à me récréer avec un pote ou une pote. Mais il faudrait faire ça toute la journée, et ce n'est guère possible.
Cet effet du cerveau qui tourne en boucles comme ça, de ces émotions non gérables, sont bien dues au baclo.
Je cherche des solutions douces du côté des vitamines, des plantes. Help, help, Manue la malice ! J'ai besoin de toute ta science.
Le 2e EI, très handicapant lui aussi, touche mon ciboulot, un organe auquel je suis quand même un peu attaché. J'aimerais le garder un peu avec moi quelque temps si possible.
J'en reviens à ces boucles qui n'en finissent pas de tournicoter dans ma tête. Cela se fait sentir surtout au niveau du sommeil, de telle sorte que la fatigue s'accumule. C'est souvent une idée chopée dans la journée et qui hante toute ma nuit. Elle peut être parfois agréable, et l'on aime tous rêver plutôt que cauchemarder, mais quand cette idée devient une obsession nocturne, elle tourne vite au désagréable et au malaise quand vient le matin. Se lever enfin pour se reposer. Les plantes, pour le coup, n'y font guère rien.
Je peux juste dormir 4h par nuit plusieurs jours d'affilée, sans mieux dormir pourtant. Ca m'inquiète.
Au cours de la journée, ce qui s'accentue au fil des heures pour devenir assommant le soir, c'est la sensation d'être un peu hors de moi, à avoir une mémoire de poisson rouge, des difficultés parfois de concentration, un énervement. Ca peut déjà me jouer des tours dans le boulot, à ne plus tout à fait respecter les horaires de rendu de mes programmes, à me souvenir bien tard d'un petit travail à finir. Du mal à organiser les choses également.
Ca n'est pas tout le temps, mais ça devient dérangeant à la longue et inquiétant.
Je me fie à ce que notre chère Sylvie nous répète bien souvent : tous les EI du baclo sont réversibles.
Je patiente donc, mais je compte bien une fois de plus sur ta science bien sentie, Manue. Oméga-3, vitamines B6 ? Il me faut un cocktail pour rebooster mon cerveau, et d'urgence !
En fin d'après-midi et le soir, ça s'accompagne souvent de symptômes physiques, la sensation d'avoir froid, même par des températures bien douces, un froid un peu humide, des sueurs froides en somme, qui évidemment se tapent une petite fête la nuit.
Tout cela est bien gênant, pour ne pas dire pire, épuisant, sans solution apparente.
J'accuse donc le baclo. Il est bien fautif ma foi, mais ces quelques derniers jours, le sentiment de partir dans un autre monde a été plus fort qu'auparavant.
Au plus fort de la crise, mon retour en voiture hier, vers les 18h. J'ai dû m'arrêter plusieurs fois. Des trous noirs, des maux de tête à m'en assommer, le danger tout proche. J'ai bien failli appeler un ami pour venir me reconduire.
Je découvre ce jour que le baclo n'est pas seul dans l'affaire. En cause aussi, ma nouvelle pilule qui me torture la tête. Associée au tabac, elle ne doit pas bien apprécier, avec la peur, sans doute justifiée, du symptôme de l'AVC. Bref, vu avec ma gynéco ce jour pour changer notre fusil d'épaule. Je ne l'ai pas prise hier soir, et aujourd'hui, mon cerveau me remercie. J'aurais été bien loin hier soir de pouvoir ne serait-ce qu'écrire : merci Madame !
Prise de cette pilule du diable qui a aussi, je le sens maintenant, accentué ces débordements émotionnels.
Je respire un peu, mais les troubles décrits plus hauts du baclo restent bien d'actualité.
Alors parfois la pesanteur de la vie, en ce moment, à devoir s'affairer, virer et virevolter à des choses nécessaires, encombrantes.
Ma séparation se fait sans peur et sans reproches, mais que le chemin est long là aussi.
Il n'y a guère de pleurs, plus de complicité certes, mais on continue à se marrer ensemble quand on ne parle pas de nous.
Et puis, toutes ces démarches à faire pour vendre, et ranger, et prévenir, et chercher, et finir des peintures et des plinthes qui ne peuvent pas en rester là, car s'il se marre bien, lui, il a bien moins d'allant à se laisser aller à faire toutes ces choses-là.
RoseD se sent parfois bien seule dans sa petite misère qui n'en est pas une, bien entourée pourtant.
Malheureuse d'être bien seule dans ces choses à gérer, heureuse à gérer la plupart du temps pas trop mal mes émotions sans la bouteille.
Apprécier la liberté qui m'est offerte, sans vouloir l'aliéner pour l'instant.
Tout un équilibre à trouver à nouveau, pour le meilleur et pour le meilleur, sur des jambes plus solides.
L'horizon se fait beau et il ne se fera pas seule
Allez, à 19h, l'heure de l'apéro, comme un vieux réflexe ! L'heure de la délivrance.
Je ne sais pas s'il y a du vin. Ah si, une bouteille de blanc traîne dans le frigo. Je m'en sers un verre, et toc ! Je ne me teste pas. Je veux sentir la chaleur de l'alcool réchauffer et ma tête et mon coeur. Je ne trouve que le baclo qui me répond. Tant pis, il est pourtant bien bon, ce vin. Je n'en reprends pas un 2e.
Un coup de mou ce soir ? Ca arrive.
Mais que dis-je ? Seule, RoseD ? Tu es bien ingrate, ma fille. Bien sûr que non ! il y a Elljo, et Sylvie, et Manue et ma copine Shirley, et Yann, et nos chers revenants, Lolo et Nono réunis ici, et Mamanou qui passe de temps en temps, et Jéjé.
Me voilà bien entourés de gens qui me lisent sans rancoeur, sans jugement et sans lassitude.
Merci tout plein et ça mérite bien ça
Il est bien tard déjà. Le sommeil m'appellera-t-il ? Pas sûr. Je me trouve un peu énervée. Je vais utiliser un vocabulaire totalement inapproprié des "up" et "down" de la bipo, que je ne suis pas, mais je n'ai pas d'autres mots pour décrire ces phases, dans la même journée, de grand énervement, à m'affairer sans cesse, et des relâchements intenses, déprimants.
Et puis, une petite douleur ce soir, un peu d'énergie non épuisée, un brin de je-ne-sais-quoi, pas grand-chose en somme.
Vais peut-être prendre un amimovanne, au cas où.
N'est pas encore pris le temps d'aller poster chez vous. Je vous lis. Mes réponses sont toutes faites dans ma tête et bien souvent y restent.
Un fil invisible qui vous relierait directement à moi, sans avoir besoin de poster par l'intermédiaire de ces doigts trop peu rapides, ce serait à inventer et à breveter !
Allez, je regarde les étoiles et je vous y vois tous.
Bonne nuit, mes amis.