Bonjour Bacloclo,
je m'immisce dans la conversation.
Je voulais te dire que tes textes sont très joliment écrits et surtout très très représentatifs.
Je suis graphiste indépendante et ça fait 20 ans que je travaille seule at home. J'ai adoré mon métier (surtout de la mise en page de livres et de catalogues de Musées, passionnant!) mais je sais que cette solitude m'a minée à petit feu. D'autant plus que maintenant, on ne voit quasi plus les clients, sans parler des imprimeurs (en tout cas pour ma part).
J'ai travaillé aussi comme une "malade", et le peu de temps libre était pour les enfants. Je retravaillais la nuit pour sauver ce qui n'avait pas été fait le jour et patatra, ce rythme en solitaire, toujours forte toujours debout, à fait que je me suis retrouvée à genou... devant la bouteille.
Pas tous les jours. Je remontais la pente après une descente aux enfers et c'était reparti pour un tour clean, sobre, bonne mère surtout etc.
Le papa des enfants était (et est) un Hom très sociable, nous avions souvent des soirées avec des potes et ça finissait tout de même toujours de façon alcoolisée. Mais lui "n'est pas alcoolique"
En fait, l'alcool est un "remontant". On tombe bien bas, il suffit de remonter, on a l'impression d'aller mieux jusqu'à la fois suivante...
Bref, (ça y est, je vais te faire de l'ombre avec un grand texte ;-) c'est surtout la solitude qui, pour ma part, m'a gentiment amenée à boire. Seule. En public, je suis on ne peut plus correcte. Et mes craving, ils débarquent le matin. Bizarrement, je SAIS que je vais boire. Les enfants sont à l'école, je vis seule, fastoche.
Je me maudis quand je commence à boire.
C'est tellement étrange de se maudire sans s'en empêcher.
Les enfants ont grandi. Ils sont témoins de mes chutes. Nous parlons beaucoup de cela quand ça arrive.
C'est pour eux que je veux lâcher mon biberon. Et pour moi. Car je sens bien que la vie perd de son sens. Je n'aime plus mon métier. Enfin, je ne supporte plus la solitude du métier. Je veux retrouver un job de contact. Qui fait que tu parles d'autres choses que de rien devant ton ordi. Réapprendre l'autre.
J'adorais dessiner, jardiner, et je sens vraiment cette année, avec le printemps qui revient, que ces passions se délitent. Et ça, je suis sûre que l'alcool fait son travail de sape. Le beau salaud :-)
Voilà, je voulais juste te dire cela, que je trouve formidable que tu t'y prennes à temps, que ton témoignage est super important pour moi, et que quand j'entends tes horaires, j'ai juste envie de dire de faire gaffe. La fatigue est sournoise si tu ne l'écoutes pas (l'alcool rend la fatigue muette).
Ha oui, et pour tes jambes, si tu restes assise des heures durant face à un ordi, c'est pas du gâteau! Bien sûr les conseils de Loup blanc et de tout le monde sont important, et n'hésite pas à t'asseoir sur un ballon plutôt que sur une chaise, à marcher 1/2 heure tous les jours, à les faire fonctionner...
Courage et bonne continuation!