Hello Sam. Merci pour ton soutien ;-)
Le fil est passé en public. Merci Sylvie.
J'en profite pour dire que comprendre que nous avons des capacités hors norme n'est pas une fin en soi. Cela ne sert même pas à grand chose si l'on vient d'y penser ou de le découvrir et qu'on pense qu'on a tout raté, qu'on est inapte, nul, inadapté, limité.
Sans compréhension du pouvoir thérapeutique et reconstructif d'une telle découverte, cela pourrait même renforcer l'idée qu'on encore plus mauvais que les autres: "avec tout cela,soit disant en plus, je n'ai même pas réussi à faire le quart de ce que les autres font naturellement. Il y a donc bien quelque chose qui est cassé chez moi, je mérite les échecs qui m'arrivent. « Et les idées en boucle repartent de plus belle.
L'objet de mon engagement est justement parce qu'il y a un sens, non pas à comprendre qu'on est au-dessus des autres mais à comprendre que notre cerveau fonctionne surtout profondément différemment.
Il y a des personnes présentant les caractéristiques du Haut potentiel qui réussissent, qui ne sont pas submergés par leur hypersensibilité, qui ont la latitude d'utiliser ces capacités au seul bénéfice de leurs objectifs de vie. Je les appelle justement les surdoués. A peu de choses près, ce sont d'ailleurs des profils qui étaient détectés il y a 20 ou 30 ans. Des petites machines de guerre en classe, il leur suffisait de sauter des classes pour montrer leur potentiel.
Depuis 10 ans et justement parce que des études ont commencé à émerger sur ces fameux surdoués, on s'est rendu compte qu'il y avait une autre catégorie de personnes qui semblaient présenter les mêmes capacités cognitives. Ces recherches ont émergé, quand dans les cabinets de psy, les parents qui accompagnaient leurs enfants surdoués tout à coup prenaient conscience qu'ils présentaient, non pas les mêmes fulgurances mais les mêmes anecdotes, les mêmes souffrances qui pouvaient les accompagner.
Il a fallu avant sortir de quelques idées reçues:
Non un enfant précoce ne redevient pas un adulte dans la norme plus tard
Non un enfant présentant des hauts résultats aux test d'évaluation cognitive ne présente pas toujours de bons résultats en classe
Non, même une douance qui n'a pas été exploitée pleinement ne se perd pas
Au début de mes découvertes,et en écrivant mes premiers posts, j'étais persuadée que c'était le seul environnement qui était déterminant pour différencier ce fameux surdoué, d'un enfant haut potentiel non détecté et non réalisé.
Ca me semblait évident: comprendre qu'un enfant trop demandeur, trop curieux, trop sensible qui grandit dans une une famille où on ne parle pas, où on perçoit d'un mauvais oeil les différences, s'adapte très tôt à ce qu'on attend de lui (et en particulier à cause de son hypersensibilité donc son hyper ressenti)pour se faire accepter. Se suradapter dès les premiers mois, les premières années pour se faire aimer. Il ne faut pas oublier qu'avant les années 2000, notre société était envahie d'idées judéo-chrétiennes très ancrées. Des idées basées sur le jugement, la rédemption,l’abnégation, la moyenne. Et je pense que ce n'est pas pour rien que ces "surdoués" émergeaient dans des milieux privilégies où justement on a l'habitude de prendre ses aises avec ces idées clivantes.
En comprenant que je m'étais suradaptée aux attentes de ma maman, j'ai ainsi pu refaire une première lecture de ma vie depuis ma naissance. Accepter, comprendre que lorsque un petit être "trop", un petit être différent arrive dans la vie, il débarque aussi chez des gens qui ont leurs croyances, leurs peurs, leurs attentes. Cela a suffi au départ pour me soulager et commencé à réavancer.Parce que comprendre que ces gens, pour quels que raisons que ce soient, ne pouvaient pas accueillir cette différence de façon bienveillante remettait en cause la nature même de rejet que j'avais ressenti.
La culpabilité et la honte liées à ce ressenti de rejet commençait à se lever.
Il y a des psychologues aujourd'hui qui aident les personnes Haut potentiels sur cette seule base.
Comprendre la suradaptation commune à la plupart de ces enfants, comprendre le faux self, ce masque qui "aide" cet enfant puis l'adulte à exister dans ce monde normé est une première lumière pour commencer à travailler sur soi. "je ne suis pas tout seul à m'être caché derrière ce masque, nous sommes des millions dans le monde à avoir adopté le même système de protection. Et nous ressentons tous ce même décalage". Et puis quoi? Que se passerait il si on tombait le masque? Découvririons nous une personne mauvaise ou , pire, dans le cas où nous aurions la capacité d'identifier plusieurs qualités serions nous confronté à avoir le sentiment d'avoir "gaché" ce que nous aurions pu faire mieux ? Les relations que nous avons protégé en mettant ce masque, disparaitrait-elle?
Des boucles, des boucles et encore des boucles. Parce que c'est important de la rappeler. Le fonctionnement différent dont on parle ne permet aucune pause. Pas de bouton stop sur la machine.
Des ressentis qui sont perçus trop "plus" fort que la normale, des attentes allant "au delà" de la norme, une compréhension générale et non séquentielle, une suradaptation par rapport à un environnement non conforme à nos besoins et surtout un besoin, une boulimie de stimulation cognitive non assouvis peut mener une personne présentant les caractéristiques haut potentiel à créer des troubles allant jusqu'à avoir des comportements auto-destructeurs.
Une énergie phénoménale, inimaginable qui, si elle ne se met pas au profit de nourrir ce besoin cognitif ,se met au service du travail d'auto sabotage que nous avons commencer en se suradaptant socialement dès nos premiers mois.
C'est normal quand on repense non seulement à ce cerveau qui ne se met pas sur pause et qu'on se rend compte à quel point nous avons la capacité de ressasser nos pensées négatives en boucle.
Je vous propose un lien d'un "copain facebook" qui parle de cette énergie. En fait il parle de nos comportements addictifs liés à ce besoin hors norme quand il n'est pas optimisé à le nourrir de façon cohérente. Des heures et des heures passées à tenter de s' échapper de ces boucles.
https://www.youtube.com/watch?...eature=youtu.be
Il s'agit d'une personne qui avait été détecté HP enfant mais pour une raison ou une autre qui n'a pu être accompagné dans sa différence jusqu'à la laisser de côté jusqu'à ces dernières semaines. Il avait été diagnostiqué bipolaire et prenait un traitement lié à la bipolarité.
Ce n'est pas un professionnel, c'est sa vision des HP qu'il donne.
On pourrait faire n'importe quoi pour s' échapper de ce flux d'informations. Travailler, jouer à des jeux répétitifs, rester poser dans un canapé en imaginant des mondes imaginaires ou au contraire faire tout un tas de petites choses qu'on se dit nécessaire, et bien sur boire, engloutir des médicaments, manger... si je lançais un post, il y aurait peu de limites à trouver tous les subterfuges que nous trouvons inlassablement pour ne plus penser.
Sam, plus tôt, indiquait qu'en ayant un cerveau qui peut être évalué par les psychologues à plus de 130 selon les tests en vigueur actuellement , ce cerveau travaille comme un réseau quantique en opposition avec un cerveau qui travaille de façon linéaire et séquentiel. On peut s'en rendre compte justement quand nous nous sommes libérés de quelques bug (liés à cette suractivité).
Le problème des personnes haut potentiels qui n'ont pu découvrir leur douance plus jeune, c'est qu'on ne fait plus confiance en ce cerveau. Certains, dont je fais partie, vont jusqu'à penser qu'ils sont fous, d'autres se mettront dans des cases qui leur semblent adaptées : borderline, bipolaire, schizophrène..
On a laissé la place à un tyran intérieur qui filtre tout ce qui y entre et monopolise toute la place. De plus tout ce qu'on a ressenti de façon plus forte que la moyenne est venu s'entasser dans notre cerveau pour le plus grand plaisir de cette petite voix infernale.
Je mets en pièce jointe plusieurs pages du livre « Je pense trop » de Christel Petitcollin pour étayer mes propos.
Vivre cet enfer qui mène à l'angoisse généralisée, aux comportements limites et aux addictions n'est pas une fatalité.
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Pages 41 à 47 Je pense trop