Ce forum est magique !
Bukowski, ce salaud !
Il eut venu quelques fois chez moi. Il surgissait du passé avec sa Deloreane volante et s’arrêtait chez moi pour prendre quelques cours d'écriture. Bien sûr il était déjà bien bourré en arrivant, que dire de lui quand il repartait !
J'ai fini par le mettre dehors en lui disant : « Chinaski, je ne supporte plus que tu lâches tes merdes "bièreuse" dans mon chiotte ! Retourne caguer chez toi ! Et bordel arrêtes d’enculer mon chat quand je te parle ! »
Tout le monde sera d’accord avec moi, au moins sur ça : On ne supporte que ses propres défections ! Plus encore celles-ci que toutes les autres. (Je parle des "biéreuses" comme il les a si poétiquement nommé).
C'est comme les enfants. Mouarf !
J'affabule totaltement... J’avoue avoir peu références : P Clostermann, A Galland, A Turcat, JP Otteli …, youtube, new look (merci papa, au moins ça a défaut d’autre chose ! ).
Eh bien non, je ne connaissais pas les ineffables talents de Bukowski, qu’ils soient produits sur ou hors de son trône.
C'est plein de pépites, un délice. Même son odeur on finit par l'imaginer et en apprécier l’acidulé-bulé... de loin !
J’ai dévoré deux de ses œuvres – Souvenirs d’un pas grand-chose, et, Comtes de la folie ordinaire – que je relirai. D’autres m’attendent déjà pour les prochaines vacances.
Ses écrits ! Wouauuu…
Parfois je me suis carrément vu dans ces situations qu'il décrit. Certains passages ont vraiment résonnés très fort en moi : Je me suis retrouvé littéralement glacé et tétanisé, avec l'impression que mon cœur s'arrête pour ne plus faire de bruit. Piouuff : En un instant me voilà replongé en enfance. Ne plus bouger. Même pas les yeux. Etre le plus transparent, le plus lisse et le plus insignifiant possible.
Et cette gorge ! Impossible de déglutir tant elle se serre spontanément.
Une fois je me suis égaré un instant, pressant mon imaginaire d’expliquer pourquoi elle est si nouée… et me voilà plongé dans cette scène aussi muette qu’impossible : Au loin les yeux de ce marin en détresse qui me disent : « Désolé de t’avoir pris pour une bite, mais je n’avais rien d’autre pour amarrer mon bateau qui coule ! ».
Et moi, sans pourvoir remuer ni une lèvre ni un cil, je proteste d’un regard humide et désespéré : Arghhh mais pourquoi ma gorge ? … Arghhhh … la bite …arghhhh, elle… sous mon… arghhh … je suis assis dessus… enfoiré… »
Pfff ! mon immaginaire ! Je me recentre sur ma lecture :
Les secondes sont devenue des heures, ma bouche et ma salive ont un gout d’éternité… aucune pulsation n’est perceptible dans mon corps soudainement figé comme une statue. Pourtant je suis conscient et attentif comme jamais. Car en lisant ces passages je me retrouve aussi face à mon histoire :
Et là, comme par magie, des tiroirs dénués de poignée sont sortis de leur discrétion en s’inclinant vers moi. J'ai téléguidé une main invisible pour farfouiller dans ces souvenirs endormis. Finalement tout mon être s’y est glissé pour me retrouver là, sans bruit, à la troisième personne, à pouvoir observer ces moments de mon passé. Moi enfant et d'autres personnes. Ici et là dans toutes leur nuances : des émotions, des douleurs, des rires parfois, des larmes souvent, de la solitude. Cette solitude dont j’ai gravée la profondeur sur quelques portes.
Quand finalement je sors d’un de ses passages qui m’a fait revivre intensément mon histoire en même temps que j’ai lu la sienne, je prends une grande inspiration, et j’abandonne tous mes sens à la réalité extérieure en échappant un grand : « wouauuu ! » plein d’honnêteté.
Je bouge les doigts, puis tout mon corps… Je pense à mes enfants ma femme, aujourd’hui et demain, mes chats qui ronronnent.
La vie se recolore d’un seul coup, je perçois de nouvelles couleurs.
Alors ouais : wouauuu ! Trois fois wouauuu au moins. Merci bien Veillant !
Ma psychothérapeute a pris sa retraite. Ça tombe bien car après une bonne Trentaine de séances on a avait fait le tour. Je me sens bien mieux, et bien déplumé aussi !
Elle m’a apportée du sens et beaucoup de compréhension sur mon passé, en plus de me procurer des réflexes adaptés pour mieux appréhender les difficultés de tous les jours. Je vis mieux et même si tout n'est pas résolu ou pas parfait j’accepte les choses en l’état avec bien plus de sérénité qu’avant. En bref c’est un véritable bénéfice, et pas que pour moi.
Aussi j’ai fait du ménage dans mes relations. Peu après mon indifférence j’ai remis sèchement mon père à sa place : face à son narcissisme. J’ai refusé le chantage partisan de mon frère et plus récemment j’ai recadrer ma mère sur ses comportements. Cette « famille » ressemble plus à un céphalopode désarticulé qui suinte un jus malhonnête et égocentrique quand ses « membres » sont sollicités.
J’ai clarifié les choses méthodiquement et les retours sont insincères, réprobateurs. Tout à la hauteur de ce passé qu’aucun ne veut regarder sauf si caché sous des tartines de maquillages et relevé de prothèses chimériques.
Depuis que j’ai 20 ans ma vie d’adulte se grandit loin de ma famille, et finalement sans elle. Et maintenant je ne perds plus de temps avec ce qui est toxique. J’avance avec ma femme, mes enfants et mes amis c’est le plus important.
Mes consommations d’alcool sont constantes. En moyenne on se fait deux soirs par semaine un double apéro puis 2 ou 3 verres de vins. Parfois je poursuis la soirée avec une voire deux bières. Mais, invariablement arrive TOUJOURS ce moment « magique » où le Baclofène fait son office de garde-fou avec une mécanique imparable et intransigeante : cette bière que je viens d’ouvrir 3min avant ou ce vin de piètre qualité, ben finalement je n’en veux plus, je n’en ai tout simplement plus envie.
Toujours et aussi simplement que cela ! J’écoute mes envies et je n’ai plus de besoins.
Je suis guéri cela ne fait plus de doute. Même si lorsqu’on commence l’apéro j’ai quelles vielles habitudes qui ressurgissent parfois et ébranlent un peu ces certitudes, je suis r-assurément bien indifférent en fin de soirée sinon bien avant.
Je prends ma dose de 200mg avec une répartition très alambiqué dite FPP (Full Power Patate)… soit tout d’un seul coup vers 16h00. Ça marche comme ça depuis deux ans, stable, régulier, équilibré. Quasi pas d’ES.
Alors pourquoi changer quelque chose d’aussi stabilisé ? Pourquoi baisser et prendre un risque ?
J’ai déjà voulu être plus malin que les autres lors de ma première indifférence…
Depuis 7 ans je suis en vie grâce au baclofène. Le baclofène sera pour moi a vie je pense. Et très probablement à ce même dosage. Cette projection ne me dérange pas. Je l’accepte pleinement.
Pascal, je n’ai pas meilleure réponse à t’offrir.
Mi-décembre j’ai revu quelques-uns d’entre vous à l’occasion de l’AG. Cela m’a fait très plaisir mais c’était frustrant car je devais repartir rapidement sans vraiment avoir pu discuter ni serrer de pinces, Yves, Jacklofène, et d’autres (mémoire courte, désolé).
Sylvie est venue me faire la bise, j’ai eu raison de me laisser pousser les cheveux, elle n’a pas résistée, hihi !
Peu après j’ai eu Sam au téléphone. Depuis Dumbo est devenu tout foufou, en rut comme jamais… ça va chier !
Meilleurs vœux à vous tous, avec autant de baclo qu’il le faut.
Bien à vous.
Night