Bonjour à toutes et tous.
Me voici de retour après sept mois passés loin de vous.
Tout a commencé (ou fini ?) un jour du début du mois de juillet dernier.
Je retourne chez mon médecin généraliste qui me pose deux conditions :
1) Je continue à te prescrire du baclofène, mais je veux que cette expérience se fasse pour un temps plus ou moins long, selon ce qui se passera entre toi et moi ! (Il faut que je précise ici que mon médecin est un ami d'enfance et qu'il ne prescrivait le baclofène qu'à moi seul dans le cadre de l'alcoolisme).
2) Il voulait que l'on étudie ensemble les progressions et/ou régressions que j'aurais pu subir sans en parler dans un forum ou sur le Net en général. (Avait-il peur des retombées négatives sur ses prescriptions ? Nous n'en avons pas discuté).
Donc, puisqu'il m'avais fait confiance, je lui ai rendu la pareille.
Je suis allé hier chez lui et il m'a donné son feu vert pour venir maintenant rediscuter avec vous.
Depuis l'année dernière, je suis monté à 150 mg. J'en suis maintenant à 100 mg.
Si vous vous rappelez le début de ce mini-journal, en juillet 2017, j'étais à 100 mg et n'avait plus bu, excepté dans le cadre d'une "expérience", une seule goutte de cette foutue boisson.
Eh bien depuis avril 2017, je n'ai toujours rien bu, pas une goutte. Oh, des envies, j'en ai eu, surtout au beau temps l'été dernier, mais je me suis fait "violence" et ai résisté aux tentations.
Je ne me considère pas encore sorti du pétrin, je crois que l'on ne s'en sort jamais complètement. Mais enfin, grâce à cette mollécule, c'est la toute première fois depuis 36 ans que j'ai l'espoir que...
Grâce à mon médecin, et à sa compréhension, nous avons fait un pas en arrière - pas en avant car j'étais au bord du précipice.
Je n'avais plus envie de rien, je ne dormais plus, j'envoyais tout le monde balader (même mes six enfants). Je n'avais et n'ai pas encore de but bien défini dans ma (nouvelle ?) vie. Il y a toujours un manque. Ce manque, je ne sais si c'est l'alcool ou l'habitude festive de l'alcool.
Bref, je suis à un niveau de consommation 0 mais je ne me considère pas encore tiré d'affaire, loin de là . En serais-je tiré un jour ? Je ne le pense pas. Je compte garder cet objectif 0, mais on ,'efface pas 36 années d'habitude comme un très beau poème écrit sur un tableau de 36 mètres d'un grand coup d'effaceur.
Mon doc m'a beaucoup aidé, encore une fois je ne le remercierai jamais assez. Il n'avais jamais pratiqué le baclo pour cette addiction, je lui ai donné à lire les bouquins que vous m'aviez recommandé, ce qu'il a fait. Et c'est déjà magistral venant d'un généraliste qui aurait tout simplement pu penser : "Je m'en fiche, j'ai encore 10 ans à tirer et je pars en retraite".
Eh bien non, il a fait cet effort, a apporté quelques modifications de son cru, et maintenant aide d'autres personnes dans cette addiction et d'autres encore au baclofène.
Il m'a avoué que tout en m'interdisant de discuter avec vous ici, il est allé lire sur le Net tout ce qui se rapportait au baclofène et est même venu dans ce forum pour y lire certaines choses (je ne sais pas lesquelles, il ne me les a pas précisées).
Pour ma part, ce "pas en arrière", j'en pleure encore de temps en temps. Ma vie sociale en a pris un coup, mais quels changements... Plus d'angoisses ni d'anxiété... Étaient-elles dues à l'alcool ou était-ce le contraire, franchement après 36 ans, je ne me souviens plus.
Tout ce que je sais, c'est que même si je ne venais plus vous voir, j'étais de tout cœur avec vous toutes et tous.
Que j'aie déjà discuté avec vous ou non, je vous aime toutes et tous. Grâce à ce merveilleux forum, au début de ma petite histoire, vous m'avez été d'une aide précieuse.
Maintenant que j'ai enfin le liberté de revenir discuter avec vous, je compte bien y revenir de temps en temps... Si vous voulez toujours de moi.
En conclusion (pour aujourd'hui), je vous remercie toutes et tous du soutien virtuel et surtout du livre "Baclofène, la fin de notre addiction" que j'ai lu cinq ou six fois, en ayant à chaque lecture, parfois une larme à l'œil en lisant certains témoignages qui m'ont profondément touché.
Vous le savez, si vous m'avez fait le plaisir de me lire au début, que je n'ai pas la plume facile. Je ne peux parfois qu'encourager les autres que par des mots simples... mais sincères.
Je vais essayer de prendre le temps dans les heures, jours qui viennent à lire les commentaires de chacune et chacun et parfois dans la mesure de mes petites compétences d'essayer de vous apporter un soutien si petit soit-il.
En espérant ne pas vous avoir trop ennuyé après une si longue absence, totalement vôtre,
Obelix.
