
Ma chère Lucie,
J' habite Lyon depuis 1989, où nous étions venus nous installer, mon compagnon et moi.
Je m' en suis absentée durant un an et demi, pendant la construction du programme immobilier où j' ai acheté un logement, après avoir vendu notre appartement, suite à notre séparation. Il (le père de nos deux fils) m' a quittée à Noël 2012 mais nous a laissé à tous les trois l' usage de notre appartement jusqu' en 2016, où nous l' avons vendu.
A ce moment-là je suis allée vivre dans ma région d' origine, dans la maison familiale (1ère pierre posée 1786 !). Maman était en maison de retraite à proximité.
Ainsi j' ai pu être auprès d' elle, et j' ai débarrassé cette maison (surtout les dépendances - c' était une ferme, à l' origine) pour qu' elle soit "vendable".
En effet je n' ai pas les moyens d' en assumer les charges, et mes fils ne sont pas intéressés par le lieu, pour l' avenir, même s' ils y sont attachés.
Et maintenant je me réinstalle à Lyon, dans l' appartement que j' ai acquis. Voilà comment et pourquoi je suis de retour à Lyon. J' ai fait le choix d'y poursuivre ma vie, en pensant qu' au moins j' ai une chance que mes enfants viennent m' y voir, dans le futur, alors que dans ma petite campagne isolée et mal desservie, il aurait été très difficile qu' ils me rendent visite. C' est aussi un "désert médical", et j' ai pensé que vivre à Lyon était le meilleur choix pour moi, de ce point de vue-là également.
Voilà , pour répondre à ta question (je suis peut-être un peu confuse ?); "pourquoi je me "retrouve à Lyon";
Ainsi, j' ai eu à vider l' appartement familial de Lyon en 2016, puis la maison des parents, située à 350 kms. Donner, jeter, vendre (peu de choses, car peu de "preneurs"). Tri, déchetteries, annonces sur internet, vide-greniers, garde-meubles, visites de la maison à vendre, etc . . . toute seule car je n' ai frère ni sœur, et des cousines et cousins fort occupés et avec qui nous nous connaissons bien mal, car j' avais quitté ma région de naissance dès la fin du lycée et parce que, il faut bien le dire, maman s' était fâchée avec à peu près tout le monde, famille et voisinage. Elle a souffert de son enfance, et elle avait un foutu caractère; du genre à ne rien lâcher, jamais.
Mon père est décédé en mai 2010, et déjà à ce moment-là ma mère était très fragile. Ensuite, ça n'a fait qu' empirer; accident de voiture, AVC, sénilité croissante.
Voilà , voilà . . . après trois ans de mise en vente de sa maison, c' est fait, vendu; j' ai eu un acquéreur et j' ai signé la vente le 20 avril denier, 15 jours après les obsèques de Maman, précédées l' avant-veille par l'accident dans lequel j' ai perdu ma voiture.
Durant ces différentes phases, beaucoup de démarches, sous dépression profonde (tu sais que j' ai cherché des réponses de tous les côtés, et avec ton aide, même enquêté sur l' hypothèse bordeline); en plus diminuée par ma consommation d' alcool. Tout me provoque une grande angoisse, et chaque démarche, chaque formalité, chaque coup de fil est source d' une panique extrême et d' un effort considérable. Et dieu sait combien il y en a, des démarches et des rencontres à faire, des questions à poser; banques, agents immobiliers, notaires, assurances, administration fiscale, fournisseurs divers (eau, électricité, téléphone et autres), qui se cumulent, pour "chez mes parents" et pour mon nouveau "chez moi" à Lyon, qui pour le moment est un "bouge" inimaginable. Une porcherie, même.
Nos deux fils sont jeunes et chacun à sa façon, dans sa bulle. Beaucoup de soucis également pour eux; leur situation personnelle ne "se débloque pas" (travail).
J' ai une grande chance, leur père est là à chaque coup dur; il ne veut pas me voir, mais il est patient et dispose de nombreuses relations avec qui il me met en rapport. J' ai bousillé notre famille. J' ai mal participé à l'éducation de nos fils, laxiste; "maman bisous", seulement, "ferme" par à coups, mais de façon malsaine, seulement quand je pétais les plombs.
Merci pour ta louchée de courage, Lucie; elle s' ajoute à celle de Ka; et à celles d' autres personnes du forum qui sont d' une grande gentillesse pour moi.
J' en reviens toujours à cette citation de Churchill: "si tu traverses le désert, ne t' arrête pas". Je ne m' arrête pas exactement, mais j' avance à pas beaucoup trop lents, et au prix de beaucoup trop d' alcool et de cigarettes.
Lucie, voilà un trop long pensum, en réponse à ta question toute simple.
Je ne peux pas terminer sans écrire comme d' habitude, "Merci Lucie" ! ! ! Précieuse Lucie.
Dis-moi . . . je suis obstinée, tu le sais . . . alors: "chum", ça s' emploie, au féminin ?!
"
un poste de 21 h par semaine en remplacement d'une personne absente
pour quelque temps... Ce qui fait mon affaire car je pourrai avoir du chômage lorsque les écoles vont fermer le 22 juin. "
Donc: tout bien ? Tu vas les avoir, tes vacances d' été ! ! !
Je t' embrasse bien fort,
Marie-Pierre.